Si la chambre criminelle du tribunal correctionnel suit les réquisitions du Parquet, Pape Ibrahima Diop, alias « Quinca », accusé de culture de chanvre indien, va humer l’air de la liberté le 7 avril 2021, date à laquelle la juridiction devrait rendre son verdict.
Pape Ibrahima Diop alias « Quinca », accusé de culture de chanvre indien, est resté constant dans ses déclarations. Il persiste à dire qu’il n’est ni jardinier encore moins propriétaire du jardin floral dans lequel on a retrouvé de la drogue. Le 12 mars 2019, exploitant une information anonyme, les enquêteurs de la Sûreté urbaine se sont déployés dans ledit jardin supposé appartenir à un certain Laye, sis aux Maristes. Sur les lieux, ils ont trouvé Pape Ibrahima Diop en train de griller un joint de chanvre indien.
La perquisition leur a permis de découvrir 11 plantes de chanvre indien et des graines destinées à la semence de cette drogue. Selon l’accusation, l’allure physique correspondait à la personne recherchée. Interpellé, Pape Ibrahima Diop a réfuté être le propriétaire du jardin et des plantes de chanvre indien. Devant le juge d’instruction et à la barre de la chambre criminelle, il a maintenu ses propos, indiquant que le périmètre appartient plutôt à un certain Laye sans autre précision. «As-tu son numéro ?», lui demande la juge. L’accusé répond par la négative. La juge rétorque en précisant qu’en aucun moment, Laye n’a été identifié. «Qu’est-ce que vous faisiez dans ce jardin ?», poursuit la juge. « J’étais venu chercher une plante d’épinard pour mon épouse. Sur place, je n’ai pas trouvé Laye. Et j’y suis resté pour l’attendre croyant qu’il était parti prier car c’était un vendredi. J’en ai profité pour griller un joint de chanvre indien sur les deux que je détenais », a-t-il fait savoir. L’accusé pense que l’erreur qu’il a commise c’est d’avoir voulu attendre Laye. N’ayant pas une conviction ferme que l’accusé serait le propriétaire du jardin et des plantes de chanvre indien, le Procureur de la République a fait sien l’adage : « mieux vaut relaxer un coupable que de condamner un innocent ». Dans ce dossier, il subsiste des «zones d’ombre». «Tout n’est pas clair», a insisté le maître des poursuites qui a requis l’acquittement, ne serait-ce qu’au bénéfice du doute.
Pour sa part, Me Cheikh Tidiane Faye, avocat de la défense, a indiqué que les enquêteurs pouvaient facilement rechercher Laye ou savoir s’il existe ou pas. Mieux encore, il a fait savoir que la réquisition du juge d’instruction sur son identité n’a jamais été exécutée. C’est pourquoi il est d’avis qu’on ne peut pas imputer les faits à son client. Ce qui est constant, aux yeux du conseil, c’est que le mis en cause a été surpris en train de fumer un joint alors qu’il attendait le propriétaire des lieux. À son avis, ils n’ont trouvé sur lui que deux joints de chanvre indien et un paquet de cigarette. Dans le sillage du Procureur de la République, il a plaidé l’acquittement de son client. La chambre criminelle rendra son verdict le 7 avril 2021. S. Diam SY
Source : http://lesoleil.sn/poursuivi-pour-culture-de-chanv...
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