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Près de 63% des entreprises internationales recrutent des talents africains en télétravail (Rapport)

Rédigé par leral.net le Dimanche 21 Septembre 2025 à 19:02 | | 0 commentaire(s)|

Près de 63% des entreprises internationales recrutent des talents africains en télétravail (Rapport)
Les principales motivations des employeurs internationaux qui embauchent des Africains en « full remote » sont l’accès à un vaste réservoir de main-d'œuvre native du numérique et d’un bon niveau linguistique, ainsi que les salaires compétitifs permettant de réaliser des économies substantielles par rapport aux marchés du travail occidentaux.
62,9% des entreprises internationales recrutent des Africains en télétravail, notamment dans les secteurs des technologies de l’information/communication et de la finance, selon un rapport publié le mardi 16 septembre 2025 par Rayda, un cabinet spécialisé dans la gestion d’équipes à distance dans les marchés émergents.
Intitulé « Future of Remote Work in Africa (FORWA) », ce rapport se base sur une enquête réalisée auprès de 67 entreprises basées dans sept pays développés : les États-Unis (57% des répondants), le Royaume-Uni (24%), l’Allemagne (9,3%), les Pays-Bas (3,1%), le Canada (2,6%), l’Australie (2,3%) et la France (1,7%). Ces entreprises vont de petites start-up (57%) à de grandes sociétés employant plus de 1000 personnes, en passant par les PME.
Une enquête a également été menée auprès de 1000 employés en télétravail dans six pays africains qui représentent les écosystèmes de travail à distance (full remote work) les plus dynamiques du continent : l'Égypte, l'Afrique du Sud, le Ghana, le Kenya, le Nigeria et le Rwanda.
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Il en ressort que la transition mondiale vers le télétravail a ouvert des opportunités sans précédent pour les talents africains. Le continent se transforme en une destination stratégique pour les employeurs internationaux, 15,7% des entreprises interrogées envisageant d’accéder à son large vivier durant les prochaines années. Les intentions d'embauche futures des employeurs qui recrutent déjà en Afrique sont également extrêmement positives.
Environ 93% d’entre eux prévoient d'y augmenter leurs recrutements, la moitié d'entre eux anticipant des augmentations significatives et environ 43% prévoyant une hausse plus modérée. Seuls 7% prévoient de maintenir leurs niveaux d'embauche actuels, et aucun ne prévoit de réduction. Ces projections suggèrent une forte satisfaction à l'égard des membres africains actuels des équipes et une confiance en le vivier de talents de la région.
Le processus de recrutement de travailleurs africains est relativement rapide. Près de 39% des employeurs finalisent leurs recrutements en une à deux semaines, et environ 15% en moins d'une semaine alors que 30,8% mettent entre deux et quatre semaines. Le Top 5 des secteurs qui recrutent en full remote sur le continent comprend les technologies (42,9%), la finance (18,4%), le consulting (12,2%), l’éducation (9,2%) et la santé (6,1%).
Les compétences les plus recherchées sont le développement des logiciels (48,3%), la Data science (21%), le design et la création de produits numériques axés sur l'utilisateur /conception UI/UX (41,7%), ainsi que la gestion des produits (11,6%).
Un marché aux atouts clés pour les entreprises
Pour les entreprises internationales, la décision d'embaucher des travailleurs africains en remote est motivée par plusieurs facteurs. La rentabilité occupe une place prépondérante pour 62% d’entre elles, car les salaires compétitifs sur les marchés du continent induisent souvent des économies importantes par rapport aux marchés du travail occidentaux.
L'accès à des professionnels compétents, en particulier dans les domaines techniques qui connaissent une pénurie de talents à l'échelle mondiale, arrive en deuxième position parmi les raisons (59% des entreprises interrogées). Les compétences linguistiques constituent un autre avantage stratégique. La maîtrise de l'anglais, du français et de l’arabe dans de larges régions du continent permet une communication fluide avec les principaux marchés internationaux. Ce multilinguisme est particulièrement utile pour les entreprises visant une clientèle internationale diversifiée.
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Le positionnement horaire offre aussi une certaine praticité pour la collaboration internationale. La plupart des pays africains opèrent dans des fuseaux horaires qui chevauchent globalement les heures de bureau européennes et partiellement les heures de travail américaines, ce qui permet une communication en temps réel avec certains des plus grands pôles économiques mondiaux.
L'émergence de l'Afrique en tant que pôle de travail à distance est ainsi le résultat d'une convergence de facteurs avantageux qui créent des éléments de valeur ajoutée pour les employeurs internationaux. Le continent possède aussi la population la plus jeune au monde, avec un âge médian d'environ 19,7 ans. Cela représente une vaste main-d'œuvre native du numérique, qui a grandi avec la technologie et sait s'adapter aux outils de collaboration à distance et aux nouveautés digitales.
Electricité et Internet : 2 défis opérationnels majeurs
Le rapport rappelle néanmoins que le travail à distance en Afrique est confronté à des défis infrastructurels qui influencent le quotidien des professionnels. Il s'agit notamment des problèmes d'alimentation en électricité (37% des employés sondés) et du manque de fiabilité des connexions Internet (33%).
Selon les estimations de l’Agence Internationale de l’Énergie et de la Banque mondiale, le taux moyen d’électrification du continent était de 56% en 2023-2024, avec des disparités notables selon les régions (des pics à 99-100% dans plus pays d’Afrique du Nord). En Afrique subsaharienne, des progrès remarquables ont été effectués ces dernières années, mais ils restent insuffisants, surtout en zones rurales où l’accès chute souvent sous les 30%. L’indisponibilité et les coupures de courant, ainsi que les délestages affectent la continuité des prestations à distance, essentiellement fournies depuis du matériel informatique et technologique fonctionnant au courant.
Il en va de même pour l’accès à internet, qui a d’ailleurs besoin d’alimentation électrique pour être effectif. Selon l’Union Internationale des Télécommunications (UIT) et la Banque mondiale, le taux d’accès des populations sur le continent en 2024 était d’environ 35%, avec les meilleures tendances régionales en Afrique du Nord (70-80%), australe (55-65%) et de l’Ouest (40-50%).
L’infrastructure numérique africaine connaît cependant une amélioration appréciable grâce à des investissements publics et privés constants. L'expansion de la connectivité Internet, l'augmentation de la pénétration de la téléphonie mobile, le développement des initiatives d'éducation technologique, et la multiplication des solutions énergétiques hors-réseaux plus fiables et viables (notamment solaire et éolien), créent des bases de plus en plus solides pour la performance du travail à distance.
La question des rémunérations
La rémunération des télétravailleurs africains varie considérablement en fonction de la complexité du poste, du niveau d'expérience et de la situation géographique de l'employeur. Selon le rapport, pour les postes juniors nécessitant une à trois années d'expérience, les salaires mensuels varient généralement entre 500 et 1000 USD.
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Les postes intermédiaires nécessitant trois à six ans d'expérience sont rémunérés entre 1000 et 2000 USD, tandis que les postes seniors nécessitant sept à quinze ans d'expérience bénéficient de rémunérations plus importantes, allant de 3000 à 7000 USD. Ils comprennent par ailleurs souvent des avantages supplémentaires en plus du salaire de base.
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Source : https://www.jotaay.net/Pres-de-63-des-entreprises-...