Présidentielle 2012 : "La réalité des chiffres" par Denise d’Erneville

A/ La réalité des chiffres : Les résultats du 1er tour du scrutin confirment bien la victoire de Me Wade sur ses adversaires. Le Sopi reste majoritaire au Sénégal.

Malgré les mensonges, les manipulations et les moult appels insurrectionnels, le peuple sénégalais est resté imperturbable et a attendu le 26 février pour donner sa réponse, en toute liberté et sans appel : c’est le Sopi, le Parti libéral qui est sorti des urnes, une bien triste réalité pour les adversaires d’Abdoulaye Wade qui ont essuyé un revers retentissant. Une cuisante défaite infligée par cette masse silencieuse qui a voté au 1er tour.

La bonne foi, l’honnêteté intellectuelle, nous impose une analyse juste pour permettre surtout de bien interpréter les résultats. Les élections de 2000 et 2012 ont en commun le scrutin à deux tours. Pour une vérité des chiffres et si nous devons comparer les dits résultats, nous ne pouvons que raisonner en termes de nombre de voix et pas uniquement en termes de pourcentages. Comme vous l’aurez compris 1% de 100 et 1% de 100 000, cela fait une sacrée différence. En 2000 il y avait 2 725 987 électeurs inscrits, mais en 2012 c’est 5 302 349. C’est la raison pour laquelle, nous disons que c’est une erreur de prendre comme indice de comparaison le pourcentage, cela fausse le raisonnement et maquille la réalité. En 2000, entre les candidats sortis vainqueurs au 1er tour (Diouf 690 917 voix et Wade 518 740 voix) respectivement 1er et 2nd, il n’y avait qu’un écart de 172 177 voix.

Comme vous avez pu le noter, en 2012 le score au 1er tour du Président Wade est meilleur, grâce à un écart de 222 960 VOIX de plus que son suivant immédiat qui est Macky Sall. Egalement, il faut relever que Wade a fait mieux que Diouf qui était crédité de 690 917 voix par rapport aux 942 327 voix obtenues le 26 février 2012 (après la proclamation des résultats définitifs par le Conseil Constitutionnel), soit 251 410 voix de plus, malgré les nombreuses abstentions qui atteignaient 2 595 560 voix, soit 48,95 % des électeurs inscrits, contre 1 029 603 voix (37,77 %) en 2000.

B/ Les Sénégalais n’étaient pas au scrutin du 1er tour pour voter Contre ou Pour, mais pour choisir un Président de la République. Ce n’était pas un référendum.

Il faut se rendre à l’évidence et accepter que le score du Président sortant Abdoulaye Wade est une victoire au 1er tour et une gifle administrée à l’opposition qui s’était empressée d’analyser les résultats en disant que les Sénégalais avaient purement et simplement rejeté Wade. En réalité, le Président Wade est toujours majoritaire, il est encore aimé par le peuple. Avec ce qui précède, il est plus rationnel de se demander où sont passés « plus d’un million d’électeurs » comme le prétendent ses adversaires et pour qui auraient-ils voté ?

Apparemment pour personne, sommes-nous tentée de répondre. Toutefois, il est bon que les Sénégalais sachent qu’il fallait juste à Me Wade 411 068 voix de plus pour avoir la majorité absolue (942 327 + 411 068) qui est 1 353 395 voix pour gagner au 1er tour. Il est important de relever que le candidat Macky Sall et les 12 autres candidats ne totalisent que 33,28 % des électeurs inscrits (5 302 349). Quand M. Sall dit que « 66 % des électeurs ont voté contre A. Wade » sait-il combien ont voté contre le candidat Macky Sall ?

Pour le suivre dans sa logique, nous pouvons dire (malgré la performance de Macky) que sur la base des suffrages exprimés, ce sont 73.42 % qui ont voté contre Macky Sall au premier tour. C’est une analyse trop simpliste que de vouloir additionner toutes les voix de l’opposition quand on sait que l’élection présidentielle aboutit à un résultat individuel. Je ne comprends pas d’ailleurs comment peut-on dire qu’il y a un certain nombre de Sénégalais à avoir « voté contre », c’est de la pure démagogie, quand on sait que les Sénégalais devaient voter pour le candidat de leur choix.

Le scrutin du 2nd tour est une nouvelle élection qui ne prendra pas en compte les résultats du 26 février. La tabula rasa. Donc les électeurs sont convoqués de nouveau : C’est au peuple que reviendra toujours le dernier mot. Il lui faudra exercer son droit de vote en retournant, massivement aux urnes, en toute liberté et en toute sécurité, le 26 mars prochain. En attendant il nous faut aller à la pêche aux voix pour convaincre les indécis et ceux qui n’ont pas voté lors du scrutin de février. La campagne du deuxième tour a démarré depuis hier 8 mars. Vive le peuple sénégalais, vive notre démocratie. Puissent les violences pré-électorales n’être plus qu’un lointain souvenir.

C/ Le soutien du lobby thiantacoune au candidat wade

Wakeur Cheikh Bethio Thioune, une importante frange de la population, trouble actuellement le sommeil de l’opposition. Un électorat impressionnant. Cela fait peur, parce que ce sont de vrais votants, des électeurs sénégalais qui ont répondu à l’appel de Cheikh Béthio Thioune qui est considéré, à juste titre, comme un Grand Electeur, parce que Porteur de voix. Ne perdons pas de vue que le Cheikh est un haut cadre de notre pays qui connait les lois et règlements : il pourra "défier le M23, en occupant les places dites dangereuses de Dakar", mais lui se gardera bien de défier l’Etat, et évitera de se mettre hors la loi en lançant des appels jugés insurrectionnels ou pour occuper la Place de l’Indépendance. Ce soutien de taille dérange le camp de l’opposition qui commence une campagne de dénigrement à son encontre. Je me demande de quel acte délictuel les accuse-t-on ? Encore de l’intox dans la même veine que la levée de boucliers, quand Cheikh Béthio Thioune a annoncé son soutien et donné la consigne de voter Wade au 2nd tour.

Tout le monde sait que le gourdin ou... boldé (en ouolof) est un signe distinctif des baye faal, depuis Cheikh Ibra Fall. Avec un tel raisonnement, tous les fabricants de couteaux, cravaches, fouets et autres pilons devraient être emprisonnés. Trop de mensonges et de manipulations sont en train de détruire notre pays. Puissions-nous garder toute notre lucidité afin d’être à même de séparer le bon grain de l’ivraie, pour permettre à ceux qui n’avaient pas voté le 26 février de se faire leur propre opinion pour faire le bon choix. La démocratie a ses règles : chacun de nous doit jouer sa partition. Subitement, nos politiciens se sont refait une certaine « virginité ». Ils sont devenus « vertueux » et accusent les autres de tous les défauts. « On voit toujours la paille qui est dans l’œil de son prochain, mais on ne voit pas la poutre dans son propre œil » Heureusement que tout le monde n’est pas atteint d’amnésie.

C’est une bonne chose de prôner l’éthique et la morale en politique, mais sont-ils exempts de reproches, ne seraient-ils pas en train de fragiliser nos Institutions, sont-ils dignes de la confiance du peuple ? « Que celui qui n’a jamais péché, lui jette la première pierre » Les Sénégalais doivent se décomplexer et savoir que sous d’autres cieux les hommes politiques courtisent, sollicitent de puissants lobbies pour se maintenir au pouvoir ou y accéder. Le grand débat, justement en France, aujourd’hui est la recherche d’obtenir une consigne de vote du lobby juif. On sait que des démocrates véritables qui critiquent les lobbies et les groupes occultes, se comportent autrement en coulisses, face à un déploiement de puissance qui sert les intérêts des uns au détriment du droit des autres. L’éternelle question de l’éthique en politique.

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