World habitat a primé l’approche assez originale de l’Ong Urba Sen et de la Fédération sénégalaise des habitants, de concevoir de nouveaux types de logements durables dans des quartiers précaires des villes du Sénégal.
L’Ong Urba Sen et la Fédération sénégalaise des habitants (Fsh) qui, depuis plus d’une décennie, œuvrent à l’amélioration des conditions de vie des habitants des quartiers précaires dans les villes du Sénégal, sont les lauréats du prix mondial de l’Habitat. Ces deux structures ont reçu, hier, leur distinction à l’hôtel de ville de Dakar.
Le prix mondial de l’habitat est organisé par la fondation indépendante britannique World Habitat, en partenariat avec le Programme des nations unies pour les établissements humains (Onu-Habitat). C’est la première fois que cette distinction est attribuée à une organisation au Sénégal. « L’obtention de ce trophée revêt un sens double en ce qu’il permet une plus grande ouverture aux partenaires et bailleurs. En outre, le Sénégal devient par la même occasion une vitrine mondiale de l’habitat social et en même temps un Learning center pour les pays de l’Afrique de l’ouest », a expliqué Papa Ameth Keita, coordonnateur de l’Ong Urba Sen.
Organisée depuis 1986, cette compétition annuelle récompense les meilleures pratiques mondiales en termes d’accès au logement convenable. Cela inclut des projets œuvrant à l’amélioration du cadre de vie des habitants des quartiers précaires, de lutte contre les sans-abris ou encore de réduction de risques de désastres et l’adaptation au changement climatique des habitats urbains et ruraux. World habitat a primé l’approche assez originale de l’Ong urba Sen et de la Fédération sénégalaise des habitants, de concevoir de nouveaux types de logements durables et qui obéissent aux normes environnementales. Cette approche écoquartier a également séduit Slum Dwellers international SDI qui vient d’admettre l’Ong Urba Sen et la Fédération sénégalaise des habitants comme membres.
La Fédération sénégalaise des habitants compte aujourd’hui plus de 15.000 membres (dont 96 % de femmes) habitant les quartiers précaires des régions de Dakar, Thiès, Louga, Ziguinchor. Ces habitants, souvent exclus du système bancaire et des institutions de microfinance, ne peuvent pas accéder au crédit à cause de l’irrégularité ou de la modestie de leurs revenus. « En mobilisant leurs petits moyens à travers un fonds rotatif mis en place et géré par UrbaSen comme outil de financement de leurs activités, ils accèdent à des prêts solidaires pour améliorer leurs logements et contribuer à la réalisation d’infrastructures sanitaires collectives, d’aménagement et de requalification d’espaces publics, d’aires de jeu pour les enfants, etc. », a expliqué Papa Ameth Keita.
Le coordonnateur de l’Ong Urba Sen a précisé que le travail est fait en partenariat avec des ministères, agences et municipalités. « Ce fonds leur permet aussi la création ou la consolidation d’activités génératrices de revenus qui améliorent les conditions de vie des femmes et de leurs familles », a-t-il insisté.
Mamadou GUEYE
Source : https://lesoleil.sn/prix-mondial-de-lhabitat-long-...