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Poursuite des pluies dans le Fouladou : Les inquiétudes des cultivateurs de Kolda

Dans le Fuladu ou Fouladou comme partout au Sénégal, la saison des pluies, un phénomène naturel, dure généralement de juillet à septembre. Cette année, la pluie a commencé plus tôt que d’habitude et tarde à s’arrêter. Cette prolongation de la saison des pluies pourrait affecter voire endommager les récoltes, selon certains cultivateurs koldois. Notre correspondante à Kolda est allée à la rencontre de quelques cultivateurs, afin de s’imprégner de leur inquiétude grandissante. "Le Témoin"


Rédigé par leral.net le Samedi 29 Octobre 2022 à 10:07 | | 0 commentaire(s)|

« On récolte ce que l’on a semé ! » Cela est-il toujours le cas en cette période de changement climatique qui impacte sur l’agriculture ? Ici, à Kolda, les cultivateurs ont la peur au ventre. Ils craignent de ne pas pouvoir pas récolter ce qu’ils ont semé. Au delà de la précocité de l’hivernage qui s’était installée dés le mois de juin, sur une bonne partie du territoire national, la prolongation de la saison des pluies menace de plus en plus les récoltes. Car les fortes pluies qui se sont abattues dans le Fouladou ces derniers jours, ont littéralement haché les champs de maïs et de blé. Sans oublier les récoltes d’arachides et autres céréales endommagées.

Habillé en tee-shirt noir, pantalon gris et daba à la main, Boubacar est un cultivateur du Fouladou. Dans son champ de deux hectares, il a cultivé l’arachide, le mil, le maïs. Pour la diversification des cultures de plein champ, il s’est lancé vers les légumes frais. Depuis plus de quinze ans, il est dans l’agriculture et nous parle de son inquiétude par rapport à la prolongation de la saison des pluies de cette année.

« On ne peut récolter que lorsque la pluie s’arrêtera. Quand la pluie touche la récolte, le foin d’arachide ne sera pas bon, le maïs et le mil ne pourront pas se conserver. La pluie de cette année est venue en quantité par rapport à l’année précédente », déplore-t-il.

Selon lui, la pluie nocturne fait beaucoup de dégâts dans les champs. « Au moins, si ça pleut la journée, après la pluie, tu crées des canaux afin que l’eau puisse passer. Mais tel ne sera pas le cas la nuit », souligne Boubacar.

Quant à Mamadou Hawa alias Mah, ses récoltes sont ravagées tout comme ses champs de blé et de maïs. Il estime que sur ses trois hectares de céréales, 60% ont été détruits par les dernières pluies de cette semaine du mois d’octobre. Même constat chez les autres agriculteurs Moussa Diao et Amadou Baldé, qui ne sont pas assurés contre les aléas climatiques matérialisés par des pluies en cette fin du mois d'octobre.

« On s’inquiète même pour début novembre prochain. Et cesera pire ! Cette année, j’ai cultivé une grande quantité par rapport aux autres années, car la pluie a débuté tôt. Il est vrai qu’un hivernage précoce annonce souvent une bonne saison pluvieuse. Malheureusement, ça été beaucoup ! Car, trop de pluie détruit les champs et endommage les récoltes. Comme ce fut le cas des pluies d’avant-hier 24 octobre. De fortes pluies accompagnées de vents violents, c’est vraiment inquiétant ! », se sont désolés nos deux cultivateurs de Kolda.

Dans le département voisin, à Vélingara, M. Sambou affirme que souvent après une forte chaleur, la pluie en précède la nuit. Les plantes fanées par le soleil, souvent, se redressent par la pluie. Mais très souvent, ces pluies sont accompagnées de vents qui peuvent gâter les récoltes. Rappelons que la région de Kolda a enregistré sa première pluie, le 9 mai 2022.





Le Témoin