Qatar: Le Hamas est ouvert à discuter de la manière dont il « ne représentera plus une menace pour Israël »

Le Premier ministre du Qatar a déclaré que le Hamas s’est montré disposé à discuter des moyens par lesquels il ne constituerait plus « une menace pour Israël », mais que les pourparlers sur des questions sensibles, telles que les armes du mouvement, ont été reportés faute de conditions propices à un accord global, selon une interview publiée dimanche.

Sheikh Mohammed bin Abdulrahman Al Thani, également ministre des Affaires étrangères du Qatar, a indiqué que les médiateurs avaient décidé de repousser les négociations sur l’arsenal du Hamas après avoir contribué à conclure l’accord de cessez-le-feu à Gaza, qui a mis fin au génocide israélien, rapporte The New York Times.

« Si nous avions opté pour des négociations globales, nous n’aurions pas obtenu ces résultats », a-t-il déclaré vendredi à Paris, à l’issue d’une rencontre avec le président français Emmanuel Macron et plusieurs ministres arabes et européens des Affaires étrangères sur l’après-guerre à Gaza.

« Le Hamas est effectivement ouvert à une discussion sur la manière dont il ne représentera plus une menace pour Israël », a-t-il ajouté, sans préciser l’étendue ni le calendrier de ces échanges.

Le Hamas a toujours rejeté toute idée de désarmement, préférant un dialogue national palestinien pour déterminer l’avenir de Gaza, y compris la question de ses armes.

Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a, de son côté, promis que le Hamas serait désarmé et que Gaza serait démilitarisée « soit par la diplomatie, soit par la force ».

« Cela se fera par la voie facile ou par la voie difficile », avait-il averti plus tôt ce mois-ci.

Sheikh Mohammed a précisé que l’un des points clés à venir concerne l’entité à laquelle le Hamas remettrait ses armes, soulignant une « différence marquée » entre les confier à une Autorité palestinienne réformée ou à une autre structure.

Le président américain Donald Trump a annoncé mercredi dernier qu’Israël et le Hamas étaient parvenus à un accord sur la première phase du plan qu’il avait présenté le 29 septembre, prévoyant un cessez-le-feu à Gaza, la libération de tous les captifs israéliens en échange d’environ 2 000 prisonniers palestiniens, ainsi qu’un retrait progressif des forces israéliennes de l’ensemble de la bande de Gaza. Cette première phase est entrée en vigueur vendredi.

La deuxième phase du plan prévoit la mise en place d’un nouveau mécanisme de gouvernance à Gaza, sans la participation du Hamas, la formation d’une force multinationale et le désarmement du mouvement.

Depuis octobre 2023, les attaques israéliennes ont tué plus de 67 682 Palestiniens, pour la plupart des femmes et des enfants, rendant l’enclave largement inhabitable. [AA]