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Rapport : « Le Sénégal ne peut pas diaboliser Amnesty »


Rédigé par leral.net le Lundi 20 Août 2018 à 18:20 | | 0 commentaire(s)|

« La Ligue Sénégalaise des droits de l'homme crédibilise sans réserve ce rapport d'Amnesty International, qui est d'une objectivité incontestable », a confié à Seneweb, ce lundi, le Président de la Ligue Sénégalaise des droits de l'homme, Me Assane Dioma Ndiaye. 

« S'agissant du procès de Khalifa Ababacar Sall, l'État lui-même reconnaît qu'il va s'acquitter de la condamnation pécuniaire prononcée par la Cour de justice de la Cedeao. Or, le fondement de cette condamnation ce sont les violations dont Khalifa Ababacar Sall a été victime tout au long de son procès », dit-il. 

« Amnesty n'a fait que mettre en exergue ces graves violations qui aujourd'hui, sont connues à travers le monde. Maintenant, s'agissant de l'indépendance de la justice, ce sont les magistrats eux-mêmes qui réclament le départ du Président de la république et du ministère de la Justice au sein du Conseil supérieur de la magistrature », précise-t-il.

Pour le juriste, « si les magistrats en font une revendication fondamentale, c'est qu'ils sont conscients que ce fait constitue une hypothèque qui pèse sur l'indépendance de la justice. À ce niveau aussi il ne peut pas y avoir de débats ». 

« C'est la même chose sur l'impunité. Tout le monde peut constater aujourd'hui que par rapport à l'affaire Fallou Sène, l'affaire Saliou Sarr, du commerçant Diop au niveau de la Médina, l'affaire Timera à Colobane, et sur tant d'autres affaires, il n'y a aucune procédure mise en branle », dicte Me Ndiaye. 

D'après lui, au lieu de s'attaquer au dénonciateur, l'État se devait de s'attaquer aux maux et pathologies qui ont été dénoncés. « Et une nouvelle fois, l'État du Sénégal est en train de ramer à contre-courant. Aujourd'hui, on ne plus ignorer la réalité des droits humains en matière de gouvernance et il incombe au gouvernement du Sénégal de s'ajuster », poursuit-il. 

Et d'ajouter: « Dans tous les cas, les Ong vont déposer alternatif à l'occasion l'examen périodique universel en fin d'année à Genève. Et les rapporteurs qui ont en charge le dossier du Sénégal seront imprégnés de toutes ces violations. L'Etat sénégalais ne peut pas diaboliser Amnesty qui a fait un travail de documentation en toute objectivité ». 
 



 

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Alain Lolade