Rationalisation du paysage partisan, rééquilibrage des pouvoirs, dépolitisation de l’administration, statut de chef de l’opposition… : Ces attentes de la CDS du Dialogue national

La CDS signale que les termes de références transmis appellent à se pencher exclusivement, sur des thèmes politiques, électorales en particulier, ignorant les préoccupations essentielles des populations relatives aux questions économiques et sociales ; or pour la CDS, celles-ci devraient être au cœur de ces concertations.

En tout état de cause, notre souhait est que ce processus approfondisse et modernise notre démocratie plutôt qu’il ne la restreigne. À cette fin, nous nous sommes donc fixé une ligne de conduite qui guidera l’ensemble de nos interventions et travaux durant les concertations.

Concrètement, forte des conclusions des Assises Nationales de 2008 et de la Commission Nationale de Réforme des Institutions (CNRI) de 2013, la CDS a de positions claires sur l’ensemble des thèmes inscrits dans les termes de références.

▪ Rationalisation du paysage partisan
La CDS estime qu’une rationalisation, assumée par tous des partis politiques, peut améliorer le jeu démocratique au service des Sénégalaises et des Sénégalais. Toutefois, nous mettons en garde les autorités contre toute velléité de « règlement de comptes » visant à interdire, directement ou indirectement, des partis politiques ou à priver certains opposants de leurs droits.

▪ Rééquilibrage des pouvoirs
La CDS estime que la correction de l’hyper présidentialisme ne saurait se limiter à un simple déplacement de prérogatives à l’intérieur de l’exécutif. Il s’agit plutôt de rééquilibrer les trois pouvoirs – exécutif, législatif et judiciaire – afin qu’aucun de ne domine les autres.

▪ Mode de scrutin
La CDS considère inéquitable le système du « Raaw Gaddù » et plaide pour une représentation des électeurs davantage proportionnelle, lors des scrutins nationaux ou territoriaux.

▪ Questions électorales spécifiques
Constatant la fiabilité encore insuffisante de notre état-civil, la CDS émet de fortes réserves concernant l’inscription automatique des jeunes atteignant la majorité légale. De même, le vote des détenus soulève, à ce stade, de sérieuses interrogations.

▪ Dépolitisation de l’administration
La CDS préconise de rendre incompatibles certaines fonctions publiques stratégiques (présidences et directions générales de sociétés de l’État, directions de cabinets ministériels, secrétariats généraux de ministères et directions d’administrations publiques) avec tout engagement partisan public, afin de garantir la neutralité de l’État.

▪ Statut de chef de l’opposition
Bien que ce statut de chef relève traditionnellement des régimes parlementaires, la CDS souhaite, dans notre système hybride, qu’il émane de l’élection présidentielle, rencontre emblématique entre un homme et son peuple.

La CDS demeurera vigilante et intransigeante quant à la protection du pluralisme des opinions et à la liberté de presse, sévèrement malmenées depuis la dernière alternance, rejettera toute tentative de restreindre les libertés chèrement conquises.

En définitive, ce dialogue est pour la CDS un terrain de lutte, sur lequel elle ne fera aucune concession face aux velléités de remise en cause d’acquis essentiels : la laïcité et l’équidistance de l’État à l’égard de toutes les croyances, la forme républicaine de l’État, la parité et l’exercice effectif des droits démocratiques.

Fait à Dakar, le 26 mai 2025





Pour Confédération Pour La Démocratie et Le Socialisme
La Conférence des Leaders
(Aj/Pads-A, Ajs, Cnno, Ld, Mrg, Niaxx Jarinu/Mag, Pit-S, Rta-S, Udf/Mbooloo Mi)