L’heure est aux retrouvailles entre les politiques et les citoyens sénégalais. Motif, le besoin de conquérir des sièges à l’Assemblée nationale oblige. Mais, cette conquête rencontre une certaine réticence, qui pourrait rétrécir les chances des aspirants.
« Personnellement, aucun leader ne peut me faire quitter mon lieu de travail pour assister à son discours fantaisiste. Si Dieu me donne la santé, je me précipiterais à aller faire mes travaux champêtres. C’est cette activité qui nourrit ma famille. Il a commencé à pleuvoir, c’est l’heure des semis. Celui qui ne s’y engage pas, risque de le regretter à l’heure des récoltes », s’est défendu Mbaye Diagne, un paysan du Baol, joint au téléphone pour les besoins de l’enquête par la Rédaction de Léral.
L’homme, en véritable modèle dans son domaine et, qui se trouvait en plein cœur de midi dans son champ, était en train d’enfouir ses graines d’arachides sous la terre. A cet effet, il rejette de manière catégorique, les propositions des politiques. Ce polygame dit miser sur ses semis pour résister aux dures épreuves de la vie.
La réponse de Mbaye Diagne reste sans équivoque. D’après lui, les politiciens à la conquête des suffrages pour une élection, sont comme un homme qui veut goûter aux délices d’une femme vierge. Il se présente doux, câlin et très social. Mais une fois qu’il termine sa conquête et finit de goûter aux fruits de celle-ci, il devient difficile, insolent et même sans respect. Loin d’être des élus du peuple, ces futurs députés pourraient devenir du coup, des ingrats qui oublient la situation des administrés.
Ailleurs, à Dakar, la capitale sénégalaise, il est fréquent de rencontrer les cortèges d’hommes politiques. Ces derniers, tympanisant les citoyens avec une sonorisation audibles à distance, contribuent de manière circonstancielle, à la dénaturation de l’environnement. Ils laissent derrière eux, des affiches portant des messages incitatifs pour prétendre être le meilleur choix du peuple.
« Accorder mon temps aux hommes politique m’est très difficile. J’ai ma carte d’électeur, mais je ne voterai pour personne. Ces politiques ne mouillent pas le maillot pour subvenir seulement, aux besoins des populations. Ils veulent juste, prendre des raccourcis et devenir en un laps de temps, des richards. Certains, c’est des moins que rien, des aigris qui vont après prendre une revanche dans la société », a regretté Astou Ndiaye, rencontrée au Rond-point Yoff.
Sous une chaleur suffocante, l’heure à laquelle le soleil de l’été darde ses rayons avec violence, elle dit être en route pour une affaire urgente vers l’hôpital Philippe Maguilen Senghor. Très virulente, elle exhorte ses sœurs qui animent les meetings des politiciens, à prendre conscience des impératifs de l’heure. Une alerte qui certainement, est partagée par une autre femme, non loin d’elle.
Cette dernière, du nom d’Aida Cissokho, habillée en tailleur, lunettes bien ajustées, valide le discours d’Astou. Elle reste d’avis que les hommes politiques ne respectent pas les Sénégalais. Après l’élection, ils vont passer une grande partie de leur temps à se chamailler sur des futilités pour soit, défendre une position, moins réfléchie du régime en place ou contester une décision, parce qu’ils sont de l’opposition.
La bureaucrate, croquant la vie à belles dents, qualifie des gens de l’opposition d’éternels contestataires ou des mesquins qui se jouent de l’opinion pour avoir une certaine notoriété politique. Et pour sa part, ceux qui sont élus députés à partir de la liste du parti au pouvoir, décevants à la limite, deviendront plus coriaces quand il s"agira de tromper ou opprimer le peuple.
O WADE Leral