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Relance économique : "Ce n’est pas un régime qu’il faut soutenir, c’est un destin qu’il faut construire", lance Lansana Gagny Sakho

Dans une tribune engagée, Lansana Gagny Sakho, président du Cercle des Administrateurs publics, invite à dépasser les clivages politiques, pour évaluer objectivement le Plan Jubbanti Koom. Il appelle à la responsabilité collective, à la mémoire des dérives passées et à une mobilisation citoyenne pour construire l’avenir du Sénégal.


Rédigé par leral.net le Lundi 4 Août 2025 à 19:29 | | 0 commentaire(s)|

Dans une analyse au ton à la fois lucide et volontariste, Lansana Gagny Sakho, président du Cercle des Administrateurs publics, pose les enjeux du Plan de redressement économique et social "Jubbanti Koom", dans une perspective plus large que celle du soutien à un régime ou à un parti. Selon lui, « ce n’est pas un régime qu’il faut soutenir, c’est un destin qu’il faut construire ».

Pour l’ancien directeur de l’ONAS, ce plan, porté par le Premier ministre Ousmane Sonko, incarne une vision de rupture, fondée sur les ressources endogènes, une justice sociale affirmée et une gouvernance responsable et proche du citoyen. Un socle de relance qui mérite, selon lui, d’être lu, débattu et enrichi collectivement, au-delà des postures partisanes.

Mais l’auteur déplore que certaines voix choisissent encore le refus systématique, l’obstruction ou l’indifférence, par pur calcul politique. Il estime que l’échec éventuel du plan serait avant tout celui d’une incapacité collective à dépasser les divisions, pour servir l’intérêt national.

Lansana Gagny Sakho revient aussi sur le contexte économique hérité de la gouvernance 2012–2024, qu’il qualifie de période de « gestion gabégique » :
✅ un déficit budgétaire réel supérieur à 14 % du PIB,
✅ une dette publique atteignant 119 % du PIB, avec plus de 13 milliards de dollars de dettes non déclarées,
✅ des engagements opaques des entreprises publiques ayant faussé l’évaluation de la soutenabilité budgétaire.

Ces données, souligne-t-il, justifient pleinement l’existence même d’un plan de redressement. « Le Sénégal mérite plus qu’un dialogue de sourds, il mérite un débat de fond, une critique éclairée, un engagement sincère », écrit-il.

Toutefois, il insiste : la mobilisation nationale ne saurait être synonyme d’amnésie. Les crimes économiques du passé doivent être sanctionnés. « Dans un pays où sévit une pauvreté extrême, les crimes financiers ne sont pas des fautes abstraites, ce sont des violences sociales. »

En appelant à une justice exemplaire, il s’adresse à une jeunesse qui, selon lui, a payé le prix fort pour l’alternance : « Elle a le droit de rêver, mais surtout le devoir d’exiger ».

Concluant son plaidoyer, Lansana Gagny Sakho appelle à transformer les divergences, en levier de progrès : « L’heure est au dépassement, à la vérité, et à la justice ».