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Rentrée 2025 : un Conseil interministériel pour renforcer le système éducatif sénégalais

Rédigé par leral.net le Vendredi 3 Octobre 2025 à 22:13 | | 0 commentaire(s)|

Le Ministre Secrétaire général du Gouvernement, Boubacar Camara, a présidé ce vendredi 3 octobre un Conseil interministériel au nom du Premier ministre, dédié à la préparation de la rentrée scolaire 2025‑2026. À l’issue des travaux, un ensemble de décisions fortes a été adopté, dans la perspective de renforcer le système éducatif et de corriger les […]

Le Ministre Secrétaire général du Gouvernement, Boubacar Camara, a présidé ce vendredi 3 octobre un Conseil interministériel au nom du Premier ministre, dédié à la préparation de la rentrée scolaire 2025‑2026. À l’issue des travaux, un ensemble de décisions fortes a été adopté, dans la perspective de renforcer le système éducatif et de corriger les retards persistants.


Bilan 2024‑2025 : un taux de réalisation encourageant, mais des défis subsistent

Le Conseil a d’abord dressé le bilan de la mise en œuvre des directives de la rentrée précédente. Sur les trente mesures retenues, vingt‑cinq ont été entièrement exécutées, soit un taux de réalisation de 83,34 %. Le ministre a salué « la mobilisation de l’ensemble de l’écosystème de l’éducation et de la formation » — gouvernement, partenaires, personnels, élèves — dans ce déploiement.

Cependant, cinq directives demeurent inachevées, en raison de contraintes structurelles ou procédurales. Parmi elles :

  • l’achèvement des chantiers de campus pédagogiques et sociaux ;
  • le transfert effectif des budgets de fonctionnement aux écoles élémentaires publiques ;
  • l’édiction par décret de l’uniforme scolaire obligatoire ;
  • l’adoption d’une loi consacrant le statut des « Daara » (écoles coraniques) et leur intégration dans le système éducatif officiel ;
  • le renforcement du parc automobile de Dakar Dem Dikk pour faciliter la mobilité scolaire dans la capitale.

Sur ces points, le Premier ministre a demandé aux ministres concernés de redoubler d’efforts pour « parachèver » ces engagements avant la fin de l’année scolaire.


Objectifs et priorités pour 2025‑2026 : vers une rentrée plus résiliente

Pour garantir un démarrage serein et la continuité de l’année scolaire, le Gouvernement a défini plusieurs axes prioritaires :

  1. Entretien et remise en état des infrastructures
    Les ministères de l’Éducation, de l’Enseignement supérieur, de l’Environnement, de la Santé et des Collectivités territoriales sont instruits d’assurer la libération des écoles occupées ou affectées par l’hivernage, ainsi que la remise en état des bâtiments dans les plus brefs délais.
  2. Approvisionnement et équipement des établissements
    Il est demandé aux autorités compétentes de garantir l’accès à l’eau potable, à l’électricité et l’aménagement de latrines séparées dans tous les établissements. Par ailleurs, la mise à disposition du matériel pédagogique, d’intrants et d’outils numériques sera assurée en temps utile.
  3. Ressources humaines ciblées
    Le ministère de l’Éducation nationale se voit attribuer la tâche d’affecter prioritairement les nouveaux diplômés (CRFPE, FASTEF, ENSEPT, etc.) aux régions en déficit, et dans les disciplines critiques (sciences, mathématiques, philosophie). De façon simultanée, le recrutement de 500 enseignants‑chercheurs et de 200 vacataires en formation professionnelle est à finaliser sans délai.
  4. Régulations et dispositifs réglementaires
    • L’usage du téléphone portable à l’école sera interdit dès la rentrée, avec des exceptions strictement définies à des fins pédagogiques.
    • Le nouveau découpage des Inspections d’Académie (IA) et des Inspections de l’Éducation et de la Formation (IEF) sera mis en œuvre, structuré autour des pôles territoriaux.
    • Des réformes du système de restauration universitaire sont engagées, avec la mise en service des restaurants dès la rentrée.
  5. Projets d’infrastructures stratégiques
    • Le lancement de la phase 1 des LYNAQE (Louga, Saint-Louis, Matam, Kédougou, Thiès, Dakar) est programmé pour octobre-novembre 2025.
    • Le plan Diomaye pour la Casamance verra le lancement des marchés de construction avant fin 2025.
    • Le projet de remplacement des abris provisoires (PURAPp / PRORAP) sera accéléré avec des prototypes respectant des critères bioclimatiques, environnementaux et d’accessibilité.
  6. Numérique, innovation et qualité éducative
    Le Gouvernement insiste sur la transformation numérique :
    • Former 105 000 enseignants à l’outil numérique et à l’Intelligence artificielle ;
    • Déployer la version actualisée de la plateforme « Planète 3 » ;
    • Distribuer 5 000 ordinateurs portables aux élèves des séries scientifiques avec un encadrement d’usage.
    Dans le même temps, un concours national de Mathématiques, Sciences et Techniques sera institué dès la rentrée, et le programme PAAME‑MG (amélioration des mathématiques à l’élémentaire) sera pleinement effectif.
  7. Mesures sociales, inclusion et jeunesse
    • La régularisation des élèves sans acte de naissance devra être achevée au plus tard le 31 décembre 2025.
    • Une réflexion sur la loi de l’alimentation scolaire est lancée, avec un modèle d’expérimentation de fermes scolaires intégrées.
    • Pour l’université de Saint-Louis (UGB), affectée par la crise de la fièvre de la Vallée du Rift, un réajustement du calendrier et la distribution de moustiquaires imprégnées sont ordonnés.
    • Les JOJ Dakar 2026 seront l’occasion de mobiliser les établissements scolaires et universitaires autour d’un projet national, avec des moyens logistiques renforcés.

Défis à anticiper : de la volonté à l’exécution

Si le plan dévoilé montre une volonté d’ambition forte, certains obstacles risquent de freiner sa bonne exécution :

  • Contraintes budgétaires et absorption des financements : Le financement et la passation des marchés dans les délais restent des points sensibles.
  • Capacité administrative et coordination intersectorielle : Le succès dépendra de la collaboration effective entre ministères (Éducation, Plan, Infrastructure, Collectivités, Finances).
  • Suivi et reddition de comptes : L’absence d’un dispositif de suivi rigoureux pourrait diluer l’impact des mesures sur le terrain.
  • Inégalités entre zones rurales et urbaines : Les disparités historiques en infrastructure et en ressources humaines exigent une priorisation fine.

Par ce Conseil interministériel, l’État sénégalais affiche une feuille de route ambitieuse pour la rentrée 2025‑2026, plaçant l’infrastructure, le numérique, la qualité et l’équité au cœur de ses priorités. La clé du succès résidera dans la rigueur dans l’exécution, la synchronisation ministérielle et un engagement réel sur le terrain — de Dakar aux villages les plus reculés.



Source : https://xalimasn.com/2025/10/03/rentree-2025-un-co...