Report des législatives en vue : Macky Sall veut d’abord maitriser le système

Macky Sall, très entendu sur les questions de l’heure, ne compte pas tomber dans le piège des méandres de la précipitation. Pour ce faire, l’homme du 25 mars 2012, est en train de réfléchir sur un éventuel report des législatives, prévues le 17 juin prochain, au mois d’octobre ou de novembre. Le Président, nouvellement élu, veut d’abord imprimer ses marques, avec des mains expertes dans la définition de la politique de la nation. Hormis un gouvernement de défi qu’il compte mettre en place, le successeur de Me Wade peaufine les contours d’un cabinet fort, composé de ses hommes de confiance, en l’occurrence : Seydou Guéye, Mimie Touré, sa dame de confiance et Me Alioune Badara Cissé qui pourrait atterrir à la stratégique station de Directeur de cabinet. Sans oublier une cellule de communication forte avec des hommes du sérail : El hadji Kassé et Abou Abel Thiam... Mesurant les enjeux de l’heure, Macky Sall, qui compte, énormément, sur les législatives, pour mieux gouverner, veut y aller soit avec son parti pour une majorité, soit avec certains de ses alliés. C’est ainsi que le nouveau Président qui s’est engagé à imprimer une nouvelle République à son peuple où les institutions seront restaurées et respectées, dans le cadre de l’équité des pouvoirs, conformément à la charte des assises qu’il a signée, est soucieux d’approfondir les acquis démocratiques, d’indiquer clairement les domaines qui ne peuvent faire l’objet de révision. Ce, en identifiant les domaines de révision soumis, obligatoirement, au référendum et définissant le domaine de compétence des institutions, avec une séparation et un équilibre entre les différents pouvoirs : exécutif, législatif et judiciaire. Des pouvoirs que le peuple veut, suffisamment, autonomes, pour assumer leurs missions. A cet égard, Macky Sall devra donc, diminuer la concentration « excessive » de pouvoirs entre ses mains. Une telle mesure amènera logiquement à une évolution des rapports entre ces trois pouvoirs, d’autant que le président de la République devra s’interdire toute intervention dans le fonctionnement du législatif et du judiciaire, qu’il faudra affranchir du diktat de l’exécutif. Aujourd’hui, le souhait des Sénégalais est que le travail commence. Alors avec les Assisses, rosette ou patate chaude, il faut que les règles du jeu soient respectées, que le citoyen soit au milieu du système, non sans veiller à ce que le Président respecte ses engagements. Cependant, Macky Sall se heurtera aux exigences du Pds. Par la voix de leur porte-parole, Babacar Gaye, les libéraux exigent de Macky Sall, le respect strict du calendrier républicain, notamment, en ce qui concerne les élections législatives du 17 juin prochain. Il en a fait la déclaration, hier, à Kaffrine.