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Retrouvailles Wade / Idy, aujourd’hui : La conspiration bleu-orange sur les rails

l y aura de l’effervescence aujourd’hui à Thiès avec l’arrivée du président de la République venu présider la cérémonie de remise du premier bus de la deuxième phase du programme de renouvellement du parc de transport urbain à l’usine Senbus King Long, maintenant entre les mains des Chinois après le retrait des Indiens qui avaient lancé le projet en 2003. Mais, l’accueil est diversement apprécié. Le Pds et «Rewmi» acclament, alors que «Bennoo» désapprouve.


Rédigé par leral.net le Mercredi 4 Novembre 2009 à 11:20 | | 0 commentaire(s)|

Retrouvailles Wade / Idy, aujourd’hui : La conspiration bleu-orange sur les rails
Après une longue période de brouille, entre Wade et Idrissa Seck, majoritaire dans la ville de Thiès, le Pds et Rewmi tentent de refaire l’histoire à travers un accueil pour célébrer les retrouvailles politiques. De part et d’autre, on a multiplié les rencontres. Samedi par exemple, la permanence du Pds et celle de Rewmi ont accueilli chacune du monde pour information sur cette visite avec comme seule recommandation, la mobilisation. Chacun des deux groupes politiques y est allé à sa manière, vu l’absence d’un cadre de concertation entre Rewmi et le Pds à l’occasion de l’arrivée à Thiès du Président. Si tout se passera à Thiès, c’est au niveau de Dakar que tout s’est décidé en ce qui concerne le Pds. C’est là où les principaux responsables ont reçu l’argent destiné à la mobilisation : 3,5 millions, selon le chiffre officiel, pour 7 responsables dont Abdou Fall, Moustapha Sourang, Meïssa Dieng, Mbaye Diouf, Anta Dièye pour les femmes, Togola pour les jeunes… Ces responsales se sont déplacés sur Dakar pour recevoir l’argent qui d’habitude, était donné à Abdou Fall pour qu’il fasse le dispatching. «Peu importe le montant, l’essentiel est que tout le monde a été servi», témoigne Papa Moussé Diop, bras droit de Abdou Fall.
Côté Rewmi, on ne connaît pas grand-chose sur ce qui va être mobilisé en termes de moyens financiers, car jusqu’à hier en début d’après-midi, personne parmi les responsables interrogés n’était à même d’avancer un chiffre ou confirmer l’information avancée par certains responsables du Pds, selon laquelle Rewmi a été soutenu financièrement pour préparer l’accueil. Il reste que des deux côtés, chacun y mettra les moyens pour la réussite de cet accueil et les quelques responsables ou militants qui donnent leur avis sur l’arrivée du Président à Thiès se gardent de formuler certaines critiques, même si les états d’âme ne manquent pas dans l’appréciation qu’ils se font de cette visite. Ici, certains responsables du Pds ne manquent pas de se poser des questions sur le contenu que pourrait avoir le discours du Président Wade et les perspectives que pourrait en tirer Idrissa Seck.
«L’homme est bien connu dans les milieux libéraux de la ville et on reste sur nos gardes, tout en nous réjouissant de ces retrouvailles», avance un ancien du Pds. «Rien qu’à penser à cette paix des braves que nous souhaitions de tout cœur, on ne peut que se mobiliser pour l’accueil du Secrétaire général national», explique Cheikh Fall Mbaye, responsable libéral au quartier Mame Cheikh. Pour Mamadou Mboup, Secrétaire général de la défunte 5e sous-section Pds, la visite de Wade «constitue un signal fort qui va booster les forces libérales à Thiès, faire taire les oiseaux de mauvais augure et donner plus de visibilité à l’usine Senbus». Pour Yankhoba Diattara, qui a fait la prison en 2005 suite à des propos tenus au cours d’un accueil du Président Wade en route pour Touba, les temps ont changé. Ce premier adjoint au maire ne regarde plus derrière lui. «Si aujourd’hui Abdoulaye Wade déclare que Idrissa Seck est revenu à ses côtés, nous ne pouvons que nous en réjouir et nous mobiliser en conséquence pour lui réserver un accueil chaleureux.» Et Diattara d’ajouter: «Les militants de Rewmi et du Pds doivent se mobiliser et se donner la main dans une ambiance de retrouvailles.» Dans ces souhaits, la Génération du concret qui connaît des difficultés énormes de leadership dans la ville dit être au rendez-vous. Aujourd’hui, entre les mains du conseiller municipal Aboubacry Sarr, elle a organisé mardi un podium à la Promenade des Thiessois pour montrer qu’elle était encore en vie. Hier, le bruit d’une rencontre la veille entre Karim Wade et Idrissa Seck avait fait le tour de la ville sans être démentie.
L’accueil du Président Wade intéresse aussi Bennoo qui, hier, lors d’un point de presse tenu chez Souleymane Ndiaye Brin, a désapprouvé cette visite à Thiès. Cette coalition parle du «festin de la conspiration et de la trahison sur le dos des populations» et invite les Thiessois à bouder cette visite. Le maire Idrissa Seck en a pris pour son grade avec la section thiessoise de Bennoo.

Manœuvres : Tout est pour atténuer l’impact des foulards rouges


On attendait trois couleurs dans la ville à l’occasion de l’arrivée du Président. Le bleu et l’orange, couleurs du Pds et de Rewmi et le rouge que devaient arborer les différents syndicats qui avaient déclaré leur désir de manifester au passage du Président et à hauteur de l’usine. Parmi ces manifestants qui devaient arborer du rouge, les syndicats des chemins de fer, les ex-travailleurs de la Nsts, de Senbus, les étudiants de l’Université de Thiès… Ils ont fait le tour des Rédactions thiessoises depuis le weekend pour faire part de leurs intentions. Hier en début de soirée, il y a eu une nouvelle donne chez certains, suite à des audiences qui leur ont été accordées par Idrissa Seck et à la présidence de la République. Ainsi apprend-on que les étudiants et les ex-travailleurs de la Snts ont été respectivement reçus dans la matinée et l’après-midi par Idrissa Seck qui les aurait convaincus de sursoire à leurs manifestations. Idrissa Seck attendait les cheminots retenus jusque tard dans la nuit hier à la Présidence. Ces derniers (Satrail et Fetrail) ont été reçus dans l’après-midi d’hier par le Directeur de cabinet du Président en présence du Secrétaire général de la Présidence et Mademba Sock. Pour le moment, seuls les 82 ex-travailleurs licenciés de Senbus maintiennent leur mot d’ordre de port de foulards rouges.
Parmi ceux qui ont également décidé de se faire voir à l’accueil du Président, il y aura les ex-compléments d’effectifs de l’ex-Sncs que dirige Samba Fall. Déflatés au moment de la privatisation intervenue en 2003, ces 700 travailleurs n’ont jamais été satisfaits du traitement qui leur a été réservé et ils voulaient «dans le calme et la loi» en faire cas à Me Wade.
source le quotidien

Pape Alé Niang