leral.net | S'informer en temps réel

SAMBA NDIOBENE KA RATE SA PREMIERE TABASKI !

Nul doute que la tabaski 2019 laissera des souvenirs indélébiles à beaucoup de nos compatriotes selon qui elle devrait être marquée d’une pierre… noire. pour cause, ils n’ont pas pu perpétuer le sacrifice d’Abraham en immolant un bélier.


Rédigé par leral.net le Mardi 20 Août 2019 à 13:29 | | 0 commentaire(s)|

SAMBA NDIOBENE KA RATE SA PREMIERE TABASKI !
Nul doute que la tabaski 2019 laissera des souvenirs indélébiles à beaucoup de nos compatriotes selon qui elle devrait être marquée d’une pierre… noire. pour cause, ils n’ont pas pu perpétuer le sacrifice d’Abraham en immolant un bélier. Les moutons étant devenus introuvables, la plupart d’entre ces malchanceux — ou pas suffisamment riches — ont dû se contenter de poulets, s’ils n’ont pas acheté de la viande au détail chez le boucher du coin à moins de se cotiser pour acheter un bœuf et faire du « tongtong ». Deux désagréments ont mis les Sénégalais dans tous leurs états : pénurie et cherté du mouton. Une première ratée du ministre de l’Elevage Samba Ndiobène Ka !

Le manque de moutons pour la fête de tabaski a été bien réel cette année. En effet, ils sont nombreux ces pères et mères de famille qui ont trimé dur avant de payer au prix fort un mouton pour sacrifier au rituel. Si certains ont dû baver pour s’acheter un bélier, d’autres étaient obligés d’acheter des femelles ou des chèvres tandis qu’une bonne partie de la population n’a même pas vu le bout de queue d’une brebis. Et a donc dû, la mort dans l’âme, acheter de la viande au détail. Un peu partout au Sénégal, on déplore cette situation « créée par le ministre Samba Ndiobène Ka ». Et pourtant, son prédécesseur, Mme Aminata Mbengue Ndiaye, avait réussi à mettre en place un schéma rodé permettant d’approvisionner suffisamment les consommateurs en moutons pour la plus grande fête musulmane. Elle avait à ce point maîtrisé ce processus que, même si on la réveillait à trois heures du matin, elle indiquerait exactement ce qu’il faut faire pour inonder le Sénégal en moutons ! Pour son deuxième mandat, et dès son premier discours, le président Macky Sall avait indiqué sa volonté de passer en mode Fast-tract, c’est-à-dire d’accélérer la cadence !

S’est-il trompé de casting en changeant Mme Aminata Mbengue Ndiaye pour le remplacer par M. Samba Ndiobène Ka ? La réponse est, de toute évidence, « oui ». Car le nouveau ministre de l’élevage est passé complètement à côté de la plaque pour sa première Tabaski. M. Ka avait été aperçu avec des membres de son équipe dans quelques points de vente comme Dahra Jolof et autres. Il avait même assuré avec force que le pays serait approvisionné suffisamment en moutons. Allant même jusqu’à donner des instructions fermes à ses services pour interdire l’entrée des camions venant du Mali et de la Mauritanie. Mauvaise décision, car les éleveurs locaux n’ont pu satisfaire la forte demande. Nombre de Sénégalais ont souffert dans la nuit du dimanche au lundi pour obtenir un mouton. Certains, la mort dans l’âme, n’en ont tout simplement pas trouvé. « J’ai parcouru tous les points de vente de Dakar, le dimanche pour me voir proposer des moutons faméliques à 80.000 frs. Des moutons qui coûtaient en temps normal 40.000 frs » explique Amadou Seck rencontré au Foirail de Sicap-Mbao.

Ce dernier d’ajouter que « si le calvaire que j’ai vécu, d’autres l’ont aussi vécu, je jure que nombre de chefs de famille ont passé la plus mauvaises fête de tabaski de leur histoire. Le ministre a échoué, il a échoué lamentablement. Même obtenir une chèvre, c’était impossible. Dans quel pays sommes-nous ?» s’interroge-t-il. Une dame, chef de famille n’en pouvait plus. Assise à même le sol, déboussolée entouré de ses deux enfants, elle ne savait plus quoi faire. « J’avais misé sur 80.000 frs, j’ai dû aller jusqu’à 100.000 frs, je peine à obtenir ce que je veux » témoigne Mame Fatou Diop. Elle dira qu’elle ne va pas se sacrifier, son seul problème ce sont ses enfants, sinon elle irait acheter simplement de la viande pour régler son problème. A notre départ des lieux, elle n’avait pas encore décidé de la conduite à tenir.

Le Sg du ministère de l’Elevage en «sauveur» de Samba Ndiobène Ka

Trouvé au foirail de la Sicap Mbao, Malick Yoro Ba, porte-parole de l’association des éleveurs, prend la défense du ministre Samba Ndiobène Ka. « Le ministre de l’Elevage n’a pas échoué pour plusieurs raisons. Je vais vous expliquer. Il faut comprendre que le retard des pluies et la longue sécheresse de cette année ont fait que nous ne pouvions pas prendre le risque d’amener tous nos moutons au niveau des points de vente de Dakar. La quasi-totalité des éleveurs ont préféré laisser chez eux leurs troupeaux. Tout le temps quand la Tabaski coïncide avec la période de sécheresse, c’est toujours la situation vécue, mais franchement l’Etat, en matière d’aménagement des lieux de vente, de sécurisation avec la Police et la Gendarmerie et la suppression des taxes, a tout fait » indique notre interlocuteur.

Malick Yoro Ba indique que ce n’est pas à l’Etat de garantir la disponibilité en moutons, mais c’est en fonction du comportement des acheteurs que les vendeurs peuvent se réajuster en termes d’offres. La vieille loi économique de l’offre et de la demande, quoi ! « Si, au début, les acheteurs s’étaient rués vers les points de vente, on n’aurait pu redéfinir nos offres et faire venir le reste de nos troupeaux laissés dans nos localités différentes parce qu’on craignait qu’avec les charges de prendre le risque de convoyer toutes nos bêtes sur la capitale » ajoute le porte-parole du Foirail de Sicap Mbao. Malick Yoro Ba note qu’il sera difficile pour le Sénégal de parvenir à l’autosuffisance alimentaire. « Bien que cette année, le Sénégal a reçu les quotas du Mali et de la Mauritanie, on n’a pas pu régler la demande. Alors ne pensez pas qu’on va parvenir à l’autosuffisance en moutons du fait qu’à cause de notre régime alimentaire, c’est presque plus de 1000 moutons qui sont tués chaque jour. Sans compter les abattages clandestins, les fêtes religieuses comme le Magal, le Gamou, l’Appel des Layènes…où des milliers de bêtes sont égorgées. Même pour les bœufs, c’est plus de 1000 qui sont tués tous les jours sur toute l’étendue du pays. Rien qu’à Dakar, nous consommons environ 700 bœufs par jour. A cela, il faut ajouter le fait que lorsque l’éleveur veut entretenir son cheptel, il a tendance à vendre souvent ses moutons pour entretenir les bœufs qui sont économiquement plus rentables. Le problème, c’est qu’il n’y a aucun pays de la sous-région qui consomme autant de viande que le Sénégal » souligne Malick Yoro Ba.

Ce n’est pas seulement ce dernier qui a volé au secours du ministre Samba Ndiobène Ka. Face à l’échec annoncé de son « patron », le Secrétaire général du ministère de l’Elevage et des Productions animales, Ousseynou Sakho, a voulu dégager complètement la responsabilité de son patron. « Nous avons un mode opératoire qui a été suivi cette année encore. Le ministre de l’Elevage a fait tout ce qu’on faisait les années précédentes. Il s’est rendu en Mauritanie et au Mali pour demander aux éleveurs de ces pays de convoyer des moutons au Sénégal. Le problème, c’est qu’il y a eu un très grand nombre de moutons invendus ces trois dernières années. En 2018, il y a eu 153 203 invendus ; et 157 212 l’année d’avant. Nous avions toutes les peines du monde pour les retourner. Cette année, les éleveurs ont simplement décidé d’amener moins de moutons et cela, on n’y peut pas grand-chose », a-t-il expliqué. Trop court comme explication, serait-on tenté de dire…

Le témoin

La rédaction de leral...