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SÉMINAIRE D’INFORMATION DE LA DIRPA À L’INTENTION DES JOURNALISTES «La grande muette» se mue en «force tranquille»

Jadis appelée «grande muette», l’armée sénégalaise est en réalité «une force tranquille», professionnelle à souhait et républicaine jusqu’au bout des ongles. Elle a ouvert ses portes à une quinzaine de journalistes, sans œillères ni censure. Ces derniers ont visité les différents grands commandement et services, écouté des exposés de présentation de ces entités de l’armée, rencontré les chefs et posé toutes les questions qui leur trituraient les méninges. Questions auxquelles les différents responsables concernés ont répondu sans langue de bois.


Rédigé par leral.net le Mardi 12 Août 2008 à 13:03 | | 0 commentaire(s)|

SÉMINAIRE D’INFORMATION DE LA DIRPA À L’INTENTION DES JOURNALISTES «La grande muette» se mue en «force tranquille»
Depuis 2003, l’armée nationale, par le biais de la Direction de l’information et des relations publiques des armées (Dirpa), a initié des sessions de formation à l’endroit des journalistes de la presse nationale pour les amener à mieux connaître l’institution qu’est l’armée et ainsi mieux traiter les questions militaires. C’est dans ce cadre que des sessions ont été organisées à l’école nationale des officiers d’active (Enoa) de Thiès en 2003, à l’école nationale des sous-officiers d’active de Kaolack en 2006 et au centre d’entraînement tactique de Toubacouta (Tamba) en 2007. Sessions aux cours desquels les journalistes étaient confrontés aux dures réalités du terrain, traités qu’ils sont comme les recrues de l’armée.

Mais cette année, le colonel Ousmane Sar, chef de la Dirpa, a innové. S’inscrivant dans la logique de consolidation des acquis de ses prédécesseurs (Balla Keïta, Antoine Wardini et Birama Thioune), il s’est constitué un noyau dur à partir des journalistes ayant déjà participé aux trois précédentes éditions pour organiser cette fois-ci, non pas un séminaire de formation, mais un séminaire d’informations. L’armée a ainsi grandement ouvert ses portes aux journalistes, leur permettant de voir ce qu’il y a à l’intérieur de «la grande muette».

Des magasins aux ateliers

De l’Etat major aux structures sociales des armées en passant par l’armée de terre, l’armée de l’air, la marine, l’école nationale des officiers d’active (Enoa), le bataillon des blindés, le centre d’entraînement tactique n°7 basé à Thiès (qui forme les contingents sénégalais en partance pour les opérations extérieures), l’intendance, le bataillon du matériel, le musée des armées…, les journalistes ont, durant 5 jours, visité tous les grands commandements et services qui constituent l’ossature de l’armée nationale. Des présentations sur diaporama ont été faites par les chefs de ces entités. Chefs qui se sont ensuite soumis à toutes les questions des journalistes. Ils y ont répondu sans détours, précisant, expliquant et inculquant aux journalistes des notions qui leur étaient jusqu’ici inconnues. Ils ne se sont pas seulement limités à faire des exposés. Ils ont, en plus, ouvert leurs magasins et ateliers aux journalistes leur permettant de constater par eux-mêmes ce qui se fait au sein de l’armée. De leur armée. Histoire de leur dire que nous n’avons rien à vous cacher car nous oeuvrons pour une même cause : la nation sénégalaise.

Des experts dans tous les domaines

L’on a pu savoir les différents types d’appareils volants dont notre armée de l’air est dotée avec les caractéristiques et les missions qu’ils peuvent accomplir. Visiter, au service de l’intendance, les ateliers de confection des tenues, sacs de mission, chaussures et autres objets nécessaires à l’équipement d’un militaire. Explorer, à la marine, le bâtiment de guerre baptisé le «Ndiambour». Savoir que notre armée est dotée de spécialistes de tout genre en automobile, armement (on y trouve des réparateurs de chars de combat, M16, Fa Mas et autres armes de combat)… Que le génie militaire est capable de construire toutes sortes d’infrastructures à des prix battant toute concurrence car doté du matériel qu’il faut et de la main d’œuvre adéquate, constituée pour l’essentiel de militaires donc de fonctionnaires de l’Etat. Que l’armée a ses boulangeries, ses spécialistes chaud et froid, son service comptable, ses médecins, son musée,... Qu’elle forme ses cuisiniers et a ses dépôts de carburant ainsi que ses magasins de pièces détachées. Qu’elle a un stock de sécurité permettant à tous ses segments de pouvoir tenir pendant un bon bout de temps quel que soit le type de pénurie qui peut frapper le pays. Qu’elle a son expertise, ses cadres, ses spécialistes dans tous les domaines. Qu’elle a une certaine autonomie bien qu’évoluant au sein d’un état.

Pas de pilotage à vue

Bref, nous avons pu nous rendre compte que l’armée est un modèle d’organisation. Pas de pilotage à vue. Tout est planifié et exécuté avec la précision d’un métronome. Le respect du grade est érigé en règle de conduite malgré la franche camaraderie qui peut exister entre un général et un caporal, un colonel et un soldat de 1e classe… L’on a pu se rendre aussi compte que «muette» l’armée ne l’est pas pour cacher des tares, mais peut être pour être plus efficace tout en respectant le sacro-saint principe du droit de réserve. Elle communique bien quand elle le veut bien. Ses chefs étant tous des as dans leurs domaines. Chacun plus éloquent que l’autre. Dans l’armée, les militaires ont des valeurs auxquelles ils croient. Malgré les vicissitudes de la vie, ici, on préfère l’honneur aux honneurs, la mort au déshonneur, la sueur à l’entraînement plutôt que le sang au combat. Combattants et républicains ils sont, nos militaires.



Senegal Leral