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SÉNÉGAL BI ÑU BOKK ACCUSE L’ÉTAT D’AVOIR BRISÉ LA CONFIANCE DES MARCHÉS

Rédigé par leral.net le Lundi 13 Octobre 2025 à 19:46 | | 0 commentaire(s)|

Réagissant à la décision de Moody’s d’abaisser la note souveraine du Sénégal à Caa1, le mouvement dirigé par Barthélémy Dias y voit un signal clair de méfiance des marchés internationaux.

Le Mouvement Sénégal Bi Ñu Bokk a réagi vivement à la décision de l’agence Moody’s de dégrader la note souveraine du Sénégal à Caa1 avec perspective négative. Dans un communiqué, le mouvement estime que cette dégradation, « la troisième en moins d’un an, est un signal de méfiance clair envoyé par les marchés internationaux ».

La formation politique de Barthélemy Dias considère que « cette décision n’est pas un simple indicateur économique : elle traduit une gouvernance budgétaire sans cap, un État qui a perdu la confiance de ses partenaires, et un peuple qui en subit chaque jour les conséquences ». Le texte pointe du doigt également la suspension du programme du FMI, qui a relevé « des erreurs systémiques dans les chiffres transmis par le gouvernement ». Les conséquences sont décrites comme « implacables » : le Sénégal est désormais classé « parmi les débiteurs à haut risque », avec des emprunts à « des taux supérieurs à 7 % » et un ratio dette/PIB qui « s’envole à près de 119 %, un record historique ». « Chaque point d’intérêt supplémentaire représente moins de lits d’hôpitaux, moins d’écoles, et moins d’emplois pour nos jeunes », indique la note.

La crise actuelle est attribuée à « une déclaration irresponsable et inopportune » du Premier ministre en 2024, qui avait affirmé l’existence d’une « dette cachée de plusieurs milliers de milliards ». Selon le communiqué, cette annonce « a ébranlé la crédibilité du Sénégal sur les marchés, semé le doute auprès des bailleurs et brisé une confiance bâtie depuis des années ». Le mouvement déplore que « les chiffres changent, les ministres se contredisent, les engagements ne soient plus tenus », rappelant qu’« en économie, il est possible d’emprunter de l’argent, mais jamais la confiance ».

Face à cette situation, le mouvement dénonce « un gouvernement sans boussole » qui « préfère les slogans aux solutions, la communication à la planification, et les attaques politiques à la réforme économique ». Il souligne que « le FMI gèle ses décaissements », que « les investissements ne se matérialisent toujours pas » et que « les impôts augmentent pour combler les déficits, asphyxiant les familles et les petites entreprises ».

Les critiques s’étendent également au domaine sanitaire, où « la fièvre de la Vallée du Rift a déjà causé 140 cas confirmés et 18 décès », particulièrement dans la région de Saint-Louis, « sans qu’un plan d’urgence clair n’ait été présenté ».

Pour « restaurer la vérité et reconstruire la confiance », le mouvement exige que le gouvernement « publie le rapport du Cabinet Mazard sur la dette publique », « centralise la dette publique dans un compte unique du Trésor », « publie mensuellement les statistiques budgétaires » et « réforme le système fiscal pour le rendre équitable ».

Enfin, Sénégal Bi Ñu Bokk estime que « le Sénégal n’a pas besoin de discours triomphants : il a besoin de transparence, de justice, de courage politique et d’actions ».
« Chaque dégradation de note, chaque hausse de taux (…) se traduit par des prix plus élevés dans les marchés, des taxes nouvelles sur les produits de base, des investissements publics retardés, des emplois perdus. Il ne s’agit pas d’une sanction technique, mais bien d’une sanction économique, sociale et politique », peut-on lire dans la note.

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Alioune


Source : https://www.seneplus.com/politique/senegal-bi-nu-b...