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SIMA 2025 au Bénin : Les musiques de l’Afrique francophone sur scène pour la conquête du monde

Après un lancement triomphal en Côte d’Ivoire en 2024, qui avait réuni 5 000 passionnés de musique – artistes, producteurs, managers, labels, promoteurs, institutions, bailleurs et médias –, le Salon des Industries Musicales d’Afrique Francophone (SIMA) s’installe au Bénin, pour une deuxième édition explosive.


Rédigé par leral.net le Jeudi 11 Septembre 2025 à 23:46 | | 0 commentaire(s)|

SIMA 2025 au Bénin : Les musiques de l’Afrique francophone sur scène pour la conquête du monde
Du 10 au 15 novembre prochain, Cotonou vibrera au rythme de cet événement hybride, mêlant résidence artistique, salon professionnel et grand concert. Sous le thème « Du potentiel aux preuves : faire rayonner et financer les musiques d’Afrique francophone », le SIMA 2025 promet de transformer les défis du secteur en opportunités concrètes, avec plus de 7 000 participants attendus – soit plus du double de la première mouture.

Soutenu par le Ministère du Tourisme, de la Culture et des Arts via l’Agence Bénin Tourisme, cet événement n’est pas seulement une vitrine : c’est un catalyseur pour un écosystème musical durable en Afrique de l’Ouest.

Le Bénin, hub émergent des industries créatives

Le choix de Cotonou n’est pas fortuit. Depuis 2016, le Bénin a fait du tourisme, un pilier de son développement économique, en misant sur les industries culturelles et créatives (ICC) comme levier de soft power et d’intégration régionale. L’accueil du SIMA renforce le segment MICE (Meetings, Incentives, Conferences, Exhibitions), positionnant le pays comme une destination incontournable pour les événements professionnels et culturels. « Le SIMA illustre parfaitement la vision du Bénin : faire du tourisme et de la culture des leviers stratégiques de développement économique et social. En accueillant cet événement, nous renforçons notre segment MICE, créons des opportunités de rencontres professionnelles et de partenariats internationaux, tout en valorisant la richesse artistique de notre pays », déclare Sindé Chekete, Directeur Général de Bénin Tourisme.

Cette stratégie s’inscrit dans une dynamique plus large : valorisation du patrimoine, initiatives internationales et projets structurants qui font de la culture un moteur de croissance. Le SIMA arrive à point nommé, alors que l’Afrique subsaharienne voit ses revenus musicaux exploser, franchissant pour la première fois, la barre des 100 millions de dollars en 2024, avec une croissance de 22,6 % selon le Global Music Report 2025 de la Fédération Internationale de l’Industrie Phonographique (IFPI). Une performance dopée par le streaming, qui représente désormais 67,3 % des revenus numériques sur le continent, mais qui masque encore des défis persistants en matière de financement et d’export.

Un programme immersif pour croiser talents et pros

L’édition 2025 innove avec un format sur six jours, conçu pour fusionner réflexion stratégique et création artistique. Les 10, 11 et 12 novembre seront dédiés à une résidence artistique immersive, où des talents émergents et confirmés co-créeront dans un cadre collaboratif. Suivront deux jours de salon professionnel (13 et 14 novembre), avec des panels sur des thématiques brûlantes : le financement de l’industrie musicale en Afrique, la propriété intellectuelle, l’exploitation des données (data), le boom du marché du live, et les nouveaux modèles de coopération et d’export.

Ces sessions viseront à outiller les acteurs pour transformer le « potentiel » en « preuves » tangibles, comme l’explique Mamby Diomandé, Fondateur et Commissaire général du SIMA : « L’Afrique francophone regorge de talents. Sans financements adaptés, ces talents peinent à s’exporter et à créer de la valeur durable. Le SIMA veut accompagner les politiques publiques et renforcer les capacités des acteurs, pour transformer ce potentiel en moteur économique. »

La clôture, le 15 novembre, s’annoncera en apothéose avec un grand concert ouvert au public, une vitrine explosive des talents francophones. Contrairement à un simple festival, le SIMA s’adresse à tous : professionnels pour nouer des partenariats, mais aussi mélomanes pour célébrer la musique comme patrimoine vivant et partagé. Des masterclasses de haut niveau, des transferts de compétences et le programme Boost by SIMA – lancé lors de la première édition – reviendront pour former et connecter les acteurs de l’écosystème.

La première édition en Côte d’Ivoire avait déjà prouvé le potentiel du SIMA : collaborations inattendues entre artistes et producteurs, lancements de programmes de renforcement des capacités, et un buzz international autour de figures majeures de la musique francophone. Cette année, l’événement élargit encore son spectre en réunissant artistes, entrepreneurs culturels, startups, institutions, bailleurs internationaux et médias. L’objectif ? Bâtir des modèles durables et équitables, dans un contexte où le streaming paie les factures mais où l’accès au financement reste un talon d’Achille.

Comme le souligne le Global Music Report 2025, l’Afrique subsaharienne a vu ses revenus atteindre 110 millions de dollars en 2024, portés par des plateformes comme Boomplay et Spotify, en partenariat avec des opérateurs télécoms comme MTN et Airtel. Pourtant, Angela Ndambuki, directrice régionale IFPI pour l’Afrique subsaharienne, insiste : « Cette croissance est un témoignage clair des actions stratégiques des maisons de disques pour créer des opportunités non seulement pour les artistes, mais aussi pour les fans de musique enregistrée. »

Le SIMA 2025 s’inscrit pile dans cette vague, en favorisant la professionnalisation et l’export, pour que l’Afrique francophone ne soit plus une terre de talents inexploités, mais un acteur majeur de la scène mondiale.

Ousseynou Wade