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Saint-Valentin : le coup de foudre ou les flèches de Cupidon


Rédigé par leral.net le Mardi 14 Février 2017 à 16:30 | | 0 commentaire(s)|

Saint-Valentin : le coup de foudre ou les flèches de Cupidon

Brûlures, tremblements, agitation incontrôlée, palpitations cardiaques et bouffées de chaleur sont les symptômes de cette « commotion profonde qui ne laisse pas indemne ».

 

Comment lutter contre un phénomène qui n’épargne personne, pas même les pharaons ? Ramsès II, qui était pourtant bien entouré – une douzaine d’épouses et 200 concubines dans son harem –, aurait succombé au premier regard aux charmes d’une princesse hittite qui lui était promise. Le coup de foudre : que l’on recoure au surnaturel, à la rationalisation ou à la science pour l’expliquer, « la chose existe », atteste Stendhal (De l’amour, 1822), préconisant toutefois de « changer ce mot ridicule ».

 

Deux siècles plus tard, le mot est toujours là, et ce mouvement du cœur imprévisible aussi. « Soudaineté, brutalité, instantanéité : un regard, et tout est achevé », écrit Jean-Claude Bologne dans son récent Histoire du coup de foudre, pour faire état de cette « irruption brusque de l’amour », cette « commotion profonde qui ne laisse pas indemne ».

 

Qui peut prétendre ne jamais être à portée des flèches de Cupidon, frappé par une inexplicable attirance pour l’autre – il ou elle est déjà au premier regard physiquement à notre goût, n’est-ce pas (« love at first sight », disent les Britanniques) ? Et si le coup de foudre était une manière, pour nous pauvres mortels, de toucher du doigt le divin, comme le laisse entendre Jean-Claude Bologne : une « expérience totale, de fusion avec le monde et d’anéantissement de soi, conférant une connaissance intuitive des secrets de la création » ?

 

Un inconnu vous offre des phéromones

 

Brûlures, tremblements, agitation incontrôlée, stupeur, palpitations cardiaques, bouffées de chaleur ou encore gargouillis et anxiété : le coup de foudre est une véritable révolution corporelle. « Il donne l’impression d’une libération des instincts sauvages, de l’animalité qui dort en nous », reconnaît Jean-Claude Bologne. Triste tableau que cet emballement qui porte atteinte à notre jugement.

 

D’autant plus que ce n’est, à en croire des travaux scientifiques, qu’une affaire de drogue, ou presque. Voici la flèche de Cupidon réduite à un processus neurochimique qui implique phéromones et décharge d’endorphines, hormones qui agissent par ailleurs comme les amphétamines, créant la dépendance à l’autre. Une équipe de chercheurs de l’université de Syracuse (Etat de New York) a par ailleurs déterminé, en 2010,que le cœur n’était pour rien dans le coup de foudre. Seul le cerveau est maître à bord, et cela ne lui prend pas plus d’un cinquième de seconde, un temps infime pour libérer endorphines, dopamine, ocytocine et vasopressine et sa vague de bien-être immédiat. « Elle était ma drogue, ma dope, ma coke, mon crack, mon amphétamine, Caroline », témoigne MC Solaar.

 

Pour achever de décourager les plus romantiques, non seulement le coup de foudre est cérébral, mais il est prévisible. Agissant comme un « régulateur social », il se conforme à des critères socioculturels, intellectuels et économiques. Deux individus évoluant dans des milieux différents ont peu de chance de tomber amoureux, a évalué l’Institut national d’études démographiques. Bourdieu, es-tu là ?

 

Source Lemonde.fr