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Santé : à Sédhiou, Diendé cherche une ambulance médicalisée depuis 6 ans

Pour un objectif de 7 millions de francs pour l’achat d’une ambulance médicalisée pour le poste de santé de Diendé dans la région de Sédhiou en Casamance, des fils de la commune ont initié une collecte de fonds. Aujourd’hui, la cagnotte s’élève à 2 millions de francs. Le Témoin


Rédigé par leral.net le Samedi 3 Septembre 2022 à 12:50 | | 0 commentaire(s)|

Les malades du cancer de l’hôpital Aristide Le Dantec ne sont pas les seuls à être dans le désarroi. Au fin fond du Sénégal, les transferts des malades au niveau des centres de référence se posent avec acuité. C’est le cas à Diendé dans la région de Sédhiou.

Dans cette localité perdue de la Casamance, la problématique de la prise en charge des urgences sanitaires persiste avec les difficultés de prise en charge liées à la non-disponibilité d’une ambulance, le manque de matériel médical et des ruptures en médicaments!

Ce sont là trois urgences à régler au poste de santé de Diendé pour une meilleure prise en charge des malades. La structure sanitaire, qui est aussi à réfectionner, manque de tout. Près de 40 ans après sa création en 1981, elle ne tient presque plus sur ses quatre poteaux. Tout comme elle fonctionne au ralenti.

Le personnel est composé d’une infirmière d’Etat, d’une sage-femme, de trois matrones, un vendeur de médicaments, d’un gardien, de deux techniciens de surface, d’un agent communautaire de santé et d’un aide-laboratoire. Ce sont donc 11 agents qui y officient sans moyens. Comme paquet d’activités menées, il y a les consultations curatives, pré et post natales, les accouchements, la vaccination, la planification familiale, les pansements, l’éducation à la santé. Lesquelles activités s’y déroulent en stratégies fixes et ou avancées.

Une commune qui polarise 29 villages

Alors qu’elle polarise 29 villages avec une population cible de 14 110 habitants, le poste de santé de Diendé se trouve à 10 kilomètres du centre de santé de référence de Sédhiou. Une zone très enclavée. Comme presque partout dans le monde rural, la distance entre les différents villages éloignés constitue un frein à l’accès aux soins.

D’où le problème du recours précoce aux soins. Notamment, l’évacuation des malades qui impacte sur le nombre important de décès enregistré chaque année.
«On enregistre un taux élevé de morts. Très souvent, nos sœurs, nos mamans et nos nièces perdent la vie en donnant la vie. Faute de moyens», s’est indigné Ibou Solo Mané, un fils du village.

Une situation qui a amené M. Mané à porter le combat pour l’acquisition d’une ambulance médicalisée. Il a lancé une collecte de fonds qu’il a initiée en avril 2016 à travers un post sur le réseau social Facebook. Apparemment, le message d’alerte et de sensibilisation n’avait pas passé jusqu’à ce que Facebook relance automatiquement la cagnotte. Ce qui a conduit à une création d’un groupe Watshap avec la désignation de trésorier au niveau de chaque point focal au Sénégal et dans la Diaspora.

Depuis six ans, Diendé cherche ambulance médicalisée

Six ans après l’alerte, et malgré les sollicitations, le poste ne dispose toujours pas d’ambulance. En cas d’urgence, il n’y a aucune ambulance pour une intervention rapide ou des secours dans des conditions optimales.

«Nous avons beaucoup de difficultés pour évacuer nos patients surtout les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans. Parfois, certains malades décèdent en cours de route à cause des mauvaises conditions de transport», a déploré le fils de Diendé qui a pris l’initiative de lancer cette cagnotte pour l’achat d’une ambulance pour la structure sanitaire. Ce qui a surtout motivé cette action de collecte de fonds : le retard dans la prise en charge des urgences.

A Diendé, dit-il, les évacuations vers le centre de référence, qui se trouve à quelques 10 kilomètres du poste, se font toujours par «moto Jakarta» ou par «charrette». Ce que Solo et ses soldats ne veulent plus entendre parler ou voir dans la commune. Leur grande préoccupation du moment reste l’achat d’une ambulance médicalisée pour le poste de santé de ladite localité. D’après ses dires, la stratégie consiste à amener tout le monde à faire une participation symbolique, «chacun selon ses moyens. C’est-à-dire le peu de chacun pour sauver des vies». C’est le slogan brandi pour réussir l’objectif... de secours
Le Témoin