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Sénégal Bi Ñu Bokk dénonce une gouvernance économique « sans cap » après la dégradation de la note souveraine

Rédigé par leral.net le Lundi 13 Octobre 2025 à 16:28 | | 0 commentaire(s)|

Le Mouvement Sénégal Bi Ñu Bokk a vivement réagi à la dégradation de la note souveraine du Sénégal par l’agence Moody’s, désormais classée à Caa1 avec perspective négative, soit l’une des catégories les plus risquées pour les investisseurs internationaux. Dans un communiqué au ton alarmiste publié ce 13 octobre, le mouvement d’opposition y voit un […]

Le Mouvement Sénégal Bi Ñu Bokk a vivement réagi à la dégradation de la note souveraine du Sénégal par l’agence Moody’s, désormais classée à Caa1 avec perspective négative, soit l’une des catégories les plus risquées pour les investisseurs internationaux. Dans un communiqué au ton alarmiste publié ce 13 octobre, le mouvement d’opposition y voit un symptôme d’un effondrement de la gouvernance budgétaire et appelle à des mesures urgentes de transparence.

Selon ses responsables, cette nouvelle dégradation – la troisième en moins d’un an – constitue un signal de méfiance clair envoyé par les marchés internationaux, aggravé par la suspension du programme du FMI avec le Sénégal, intervenue à la suite de « dysfonctionnements systémiques dans la transmission des données budgétaires ».

Une note qui pénalise toute l’économie

Pour Sénégal Bi Ñu Bokk, cette perte de confiance a des conséquences directes et durables : le Sénégal est désormais classé parmi les débiteurs à haut risque, ce qui l’oblige à emprunter à des taux dépassant les 7 %, un niveau jugé insoutenable. Le ratio dette/PIB, selon leurs chiffres, atteindrait près de 119 %, un record historique.

« Chaque point d’intérêt supplémentaire, c’est moins de lits d’hôpitaux, moins d’écoles, moins d’emplois », peut-on lire dans le communiqué, qui dénonce un modèle économique en perte de repères, préférant la communication politique à la planification budgétaire.

La déclaration du Premier ministre dans le viseur

Le mouvement impute en partie cette situation à la déclaration du Premier ministre en 2024 sur l’existence d’une « dette cachée » de plusieurs milliers de milliards de francs CFA. Une sortie publique qui, selon l’opposition, aurait sérieusement ébranlé la crédibilité du Sénégal sur les marchés financiers et auprès des bailleurs. Depuis, ajoute-t-il, le pays serait « plongé dans une spirale de confusion », entre chiffres contradictoires, déclarations ministérielles divergentes, et engagements non tenus.

« En économie, il est possible d’emprunter de l’argent, mais jamais la confiance », résume sèchement le communiqué.

Une double crise : économique et sanitaire

La critique ne s’arrête pas à la sphère financière. Le mouvement attire également l’attention sur la situation sanitaire préoccupante liée à la fièvre de la Vallée du Rift, qui aurait causé, selon les données officielles, 140 cas confirmés et 18 décès au 10 octobre, notamment dans la région de Saint-Louis. Face à cela, le mouvement déplore l’absence de plan d’urgence clair, dans un contexte de crise économique aggravée et de cherté de la vie.

« Pendant que le peuple meurt de maladie et d’inflation, le pouvoir s’enferme dans le déni et la propagande », dénonce Sénégal Bi Ñu Bokk.

Un appel à la transparence et à la réforme

Le mouvement propose plusieurs mesures concrètes pour restaurer la confiance et reprendre le contrôle des finances publiques, parmi lesquelles :

  • La publication du rapport du cabinet Mazard sur la dette publique ;
  • La centralisation de la dette dans un compte unique du Trésor, afin de garantir une vision consolidée des engagements de l’État ;
  • La publication mensuelle des statistiques budgétaires, sur le modèle du Rwanda ;
  • Une réforme du système fiscal jugé aujourd’hui inéquitable, pour le rendre plus juste et orienté vers le développement.

Sénégal Bi Ñu Bokk appelle le gouvernement à rompre avec la « fuite en avant » actuelle et à agir avec « transparence, justice, courage politique et sens des responsabilités ».

Une crise économique aux répercussions sociales tangibles

Pour conclure, le mouvement tient à rappeler que cette dégradation n’est pas un simple indicateur technique, mais une sanction politique et sociale qui se traduit, selon eux, par :

  • Une hausse continue des prix sur les marchés ;
  • Une pression fiscale accrue sur les classes moyennes et modestes ;
  • Des retards dans les investissements publics ;
  • Et une perte d’opportunités d’emplois pour les jeunes.

Dans un contexte marqué par une méfiance croissante des bailleurs et une contestation de plus en plus structurée dans l’opposition, cette sortie de Sénégal Bi Ñu Bokk illustre une tension persistante autour de la gestion économique du pays, à moins d’un an de la mise en œuvre du prochain cadre budgétaire triennal.



Source : https://xalimasn.com/2025/10/13/senegal-bi-nu-bokk...