Seydina Fall, le député qui veut réintroduire la peine de mort au Sénégal

Le nouveau député Seydina Fall veut revoir la loi sur l’annulation de la peine de mort. « J’ai constaté qu’il y a trop de meurtres et de crimes ces temps-ci et je suis convaincu qu’avec un retour éventuel de la peine de mort, les criminels et autres réfléchiront avant d’attenter à la vie de paisibles citoyens », nous a-t-il confié.

L’itinéraire de ce militant de l’Apr est assez singulier. Très turbulent durant son enfance, le jeune élève Seydina Fall quitte les bancs de l’école primaire Malick Sy pour le « daara de feu Serigne Saliou Mbacké sis à Touba où il a étudié le Coran pendant sept ans. «Je m’identifie tellement à Serigne Saliou Mbacké que j’ai décidé de faire porter son nom à tous mes fils qui sont déjà nés et ceux qui ne le sont pas encore », nous confie-t-il. Il en veut pour preuve, ses deux garçons qui portent tous les deux le nom de Serigne Saliou Mbacké. C’est peut être cette immersion dans la religion qui le fait plaider pour l’application de la peine capitale... C’est au moment où il s’apprêtait à terminer le Saint Livre qu’il quitta l’école coranique et retourna à Dakar où il fut initié au métier de maçonnerie. Au début, il s’essaie au commerce mais aussi à l’électricité en vue de pouvoir aider sa mère. Parallèlement, il a joué au foot dans le championnat populaire (navétanes) d’abord à l’Asc Fith-Mith de Guédiawaye, puis à l’Asc Golf Sud. Sa ressemblance avec l’ancien joueur de Gorée lui doit le surnom de Bougazelli. Recruté par le Port autonome de Dakar (Pad), il a évolué d’abord en junior, puis en senior. Il cumula les titres de meilleur buteur et meilleur joueur de la division 1. La mort de son père sonna le glas de sa carrière de footballeur. Il met sur pied un groupement d’intérêt économique (Gie) dénommé « Ndaali » au sein duquel plusieurs dizaines de jeunes filles et garçons sont formés en couture, maçonnerie ou menuiserie. Fasciné par l’esprit de management du jeune Bougazelli, son doyen Daouda Thioune l’initie à la politique. Il milite au Parti socialiste (Ps) au pouvoir pendant deux ans avant de fausser compagnie à ses camarades. « A un moment donné, j’ai été touché par la situation économique difficile que vivaient les Sénégalais avec une pauvreté persistante et un chômage endémique et j’ai fini par claquer la porte du Ps pour rejoindre le Parti démocratique sénégalais (Pds) », nous apprend-t-il.

Fidélité à son mentor
Le Pds accède au pouvoir. Il sera reçu par Me Abdoulaye Wade qui le confie à son Premier ministre d’alors (Macky Sall) qui le nomma chargé de mission à la Primature. Fidèle à son mentor, Bougazelli rejoint Macky Sall qui venait d’être nommé président de l’Assemblée nationale où il hérite, à nouveau, du poste de chargé de mission. Lorsque Macky Sall claque la porte du Pds, Bougazelli lui emboîte le pas en quittant le parti. « Me Wade m’a reçu et m’a fait comprendre que c’est lui qui m’avait confié à Macky Sall par conséquent, je n’ai qu’à lui obéir en retournant au Pds », révèle-t-il. Au sein du nouveau parti, l’Apr, Bougazelli s’investit pleinement et réussit à obtenir soixante quatorze (74) secteurs. Toutefois, il estime qu’il est temps que « Macky Sall pense à son parti en cessant de servir ses alliés ». Une fois à l’Assemblée nationale, Bougazelli compte s’attaquer aux problèmes qui préoccupent Guédiawaye. « Les inondations, la pauvreté, le chômage des jeunes entre autres, sont les aspects sur lesquels va porter le combat que j’entends mener», souligne l’élu.

Lesoleil.sn