Les fidèles catholiques sénégalais qui poursuivent leur pèlerinage aux lieux saints de la chrétienté ont, avant-hier, samedi, suivi Jésus à partir du Mont des oliviers jusqu’à son entrée triomphale à Jérusalem. Cette étape précède celle de la semaine de la Passion qui retrace la naissance de Jésus jusqu’à sa mort ; un vendredi, puis sa résurrection, le dimanche.
De notre envoyé spécial à Jérusalem, Gaustin DIATTA
JÉRUSALEM – Le catéchisme vivant et la retraite spirituelle se poursuivent dans la ville de Jérusalem pour les 400 « pèlerins de la Communion ». Le samedi 26 août 2023 était une journée de marche. Ces derniers qui ont marché de 08 h à 17 h (heure locale) ont vécu une nouvelle expérience avec le Seigneur depuis le Mont des oliviers, situé à l’Est de la vieille cité de Jérusalem jusqu’à son entrée triomphale dans la même cité. Ils ont suivi les traces de Jésus jusqu’à Jérusalem. C’est dans cette agglomération où le Messie, monté sur un petit âne, sera acclamé par une foule immense complètement acquise à sa cause, le dimanche des rameaux. Pourtant, c’est cette même foule qui, plus tard, va demander que l’unique fils de Dieu soit crucifié. Marchant sous le chaud soleil d’Israël et malgré la fatigue, les fidèles, casquettes bien vissées, entonnent en chœur des chansons comme « Hosanna » pour honorer le Christ, l’enfant de Bethléem. Sur le visage des uns et des autres, on remarque leur joie de vivre ces moments de bonheur dans la foi. Durant tout le parcours, ils élèvent la voix, certains effectuent une petite chorégraphie pour témoigner leur affection et amour au descendant du roi David. En attendant de vivre pleinement la semaine de la Passion du Christ, les pèlerins qui ont débarqué à Jérusalem, vendredi dernier, « comme un seul corps dans le Christ », continuent leur démarche de foi sur cette terre « trois fois sainte ».
Samedi dernier, ils ont marché de la chapelle de l’Ascension jusqu’à l’église Saint Pierre où trône la statue du reniement de Pierre, en passant par Gethsémani, le Mont Sion, l’église de la dormition de la Vierge Marie et le Cénacle. Partout où ils sont passés, les fidèles ont laissé entrevoir leurs émotions et sont sortis ragaillardis dans la foi. C’est le cas de Victor Sène. Chef du groupe 8, il se dit fier d’avoir accompli tout ce parcours avant la semaine de la Passion. « Action de grâce. Action de grâce parce que c’est un honneur de suivre Jésus en Terre sainte. Tout jeune, j’ai choisi de confier ma vie au Seigneur. Donc, pour reprendre les paroles tirées de l’Évangile, je puis vous dire que tout est accompli maintenant », soutient-il.
Dans le groupe 8 fort de 50 pèlerins, le vieux Victor Sène est considéré comme le capitaine de l’équipe. C’est lui qui coordonne tout avec le guide. Ce dernier, après avoir accompli cette démarche de foi indique qu’il va prier afin que chaque chrétien ait la possibilité de vivre cette « riche et belle » expérience. « J’ai humé l’air que Jésus lui-même avait humé. J’ai visité beaucoup de lieux très saints. Je veux parler du Cénacle, du sanctuaire de Gethsémani, de l’église Saint Pierre, de la chapelle de l’Ascension, du Mont oliviers, du tombeau du roi David, etc. Je vais prier pour que tout chrétien puisse voir ce que moi aussi j’ai vu dans cette ville de Jérusalem. C’est une expérience unique », poursuit Victor Sène.
Le Mont des oliviers, un lieu de rendez-vous avec le Père
Séparé de Jérusalem par la vallée du Cédron, le Mont des oliviers, situé dans le désert de Juda, s’élève à 800 m au-dessus de la mer et offre une vue admirable sur Jérusalem. C’est dans ce lieu saint où Jésus avait enseigné la prière du Notre Père…à ses disciples qui lui avaient demandé de leur apprendre à prier. Une prière traduite en 186 langues et dont les écritures sont visibles dans l’enceinte de l’église Eléona, le domaine national français où trône la statue de la princesse Aurélie. À l’image du Christ, les « pèlerins de la Communion » y ont récité le Notre Père. Une prière qui, selon l’abbé Georges Diouf, rappelle aux fidèles chrétiens qu’ils sont vraiment les fils du Dieu vivant. Le Mont des oliviers et Jésus-Christ, c’est tout une histoire. Un dimanche, le fils de Dieu arriva sur ce lieu saint au-dessous duquel, en face, il aperçoit les marchands de Temple massés à côté de la mosquée al-Aksa (construite au VIIe siècle), la plus grande de Jérusalem, non loin du dôme du rocher. Jésus se fâcha, descendit du Mont des oliviers et chassa les marchands de Temple provoquant la colère de toute une communauté. Cette scène s’était déroulée un dimanche. Le jeudi suivant, il revînt sur le Mont des oliviers. À partir de là, Jésus demanda à ses disciples de lui trouver le Cénacle, le Mont Sion. C’est là-bas où il avait célébré la dernière Cène ou encore le dernier repas avec tous ses disciples avant de se rendre dans l’après-midi du jeudi, avec ses trois disciples, Jean, Jacques et Pierre, au jardin de Gethsémani où il présida sa dernière prière.
Gethsémani, là où Jésus a été trahi
Le sanctuaire de Gethsémani se trouve au pied du Mont des oliviers. Dans les écritures, c’est le lieu, autrefois symbolisé par un rocher où Jésus avait prié au soir de l’agonie. Gethsémani où est érigée actuellement une basilique reste également, ce lieu saint où Jésus-Christ a été trahi par Judas Iscariote. Cette trahison a été expliquée aux fidèles catholiques avant-hier. Judas Iscariote avait fait un bisou au Messie. Un signe de salutation qui renseigne sur l’identité de la personne que les hommes armés devaient arrêter. Ainsi, le fils de Dieu sera-t-il arrêté puis conduit au palais du grand prêtre Caïphe où il est flagellé, torturé et où il passa la nuit. « Il a été arrêté parce qu’il portait nos souffrances et douleurs. Jésus-Christ a été flagellé trois fois. D’abord au jardin de Gethsémani jusqu’à l’église, puis chez le prêtre Caïphe et enfin pendant le chemin de croix », confie Georges Shukri, notre guide en Terre sainte. Il précise que, le vendredi matin, Jésus a été conduit jusqu’à Ponce Pilate. Et c’est là où il commença son chemin de croix jusqu’à Golgotha, l’endroit où il a été crucifié, déposé au tombeau le même jour et le dimanche, il est ressuscité d’entre les morts.
Le samedi 26 août, la marche des « pèlerins de la Communion » dans Jérusalem a été clôturée au Mur des lamentations ou Mur occidental construit par le roi Hérode et qui fut fréquenter par Jésus-Christ, l’enfant béni de Bethléem.
Source : https://lesoleil.sn/sur-les-pas-des-pelerins-aux-l...