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Syrie : à Tal Rifaat, nul n'a oublié le massacre de 1982

Rédigé par leral.net le Vendredi 27 Juillet 2012 à 15:36 | | 2 commentaire(s)|

REPORTAGE - Abou Ismaël raconte comment il a été emprisonné au début des années 1980, accusé d'être un sympathisant des Frères musulmans. Presque chaque famille sunnite de la région au nord d'Alep a perdu un ou plusieurs membres lors des affrontements entre le régime et les Frères.


Syrie : à Tal Rifaat, nul n'a oublié le massacre de 1982
Abou Ismaël est un vieux monsieur édenté aux cheveux blancs. Quand il a été arrêté en 1982 par la police secrète syrienne, il était un homme dans la force de l'âge, propriétaire d'un supermarché à Alep. A-t-il été dénoncé injustement comme Edmond Dantès, ou bien était-il vraiment un sympathisant des Frères musulmans? Lui assure ne jamais avoir appartenu aux Ikhwan, les «Frères». Fondée ou non, l'accusation était à l'époque suffisante pour disparaître à jamais dans les geôles du régime d'Hafez el-Assad, le père de Bachar.

Au début des années 1980, le régime syrien est engagé dans une lutte à mort avec un soulèvement islamiste dirigé par les Frères musulmans. Le frère du dictateur, Rifaat el-Assad, rase Hama, le centre de la révolte, faisant au moins 20.000 morts. Dans toute la Syrie, les Frères et leurs sympathisants sont pourchassés, arrêtés, torturés. Les mosquées sont fermées, le port du voile islamique interdit. Des centaines d'officiers sunnites de l'armée sont massacrés à la mitrailleuse dans le bagne de Tadmor, dans le désert de l'est, près des ruines de la ville antique de Palmyre. Abou Ismaël est jeté dans une cellule de la sinistre prison d'al-Mazaa, à Damas. «Je suis resté dix-sept ans sans voir personne», dit-il. «Ma famille ne savait pas ce que j'étais devenu. Tout le monde me croyait mort. Mon supermarché a été pillé, j'ai tout perdu.»

Accueilli comme un pestiféré
À la mort d'Hafez el-Assad, en 2000, il est tiré de sa prison pour comparaître devant un tribunal militaire secret. «Ils ont essayé de me faire avouer que j'étais membre des Frères, mais j'ai continué à nier», explique-t-il. Abou Ismaël est ensuite transféré dans la Seidnaya, la terrible prison des services de renseignement militaires près de Damas. «Puis, quatre ans après, sans explications, ils m'ont libéré. Ils ont juste dit que je devais devenir leur informateur.»

Abou Ismaël rentre dans son village de Minar, au nord d'Alep, où tout le monde le croyait mort depuis des années. Généralement, les personnes arrêtées pour appartenance aux Frères musulmans ne réapparaissent jamais. Mais la peur reste telle que plutôt que de fêter le miraculé, on l'accueille comme un pestiféré. «Pendant cinq ans, personne ne m'adressait la parole», dit-il.

Aujourd'hui, Abou Ismaël voit avec une joie certaine vaciller le régime Assad et son appareil policier. «Il est en train de tomber, et je suis heureux». La grande répression de 1982 est restée présente dans les mémoires. Presque chaque famille sunnite de la région d'Alep a perdu un ou plusieurs membres dans ces événements sanglants, à peine relatés en dehors de la Syrie, alors pays presque fermé.

Dans la seule ville de Tal Rifaat, grosse bourgade agricole d'environ 25.000 habitants au nord d'Alep, plus d'une centaine de personnes ont été tuées, une cinquantaine ont été emprisonnées pendant des années et une trentaine sont parties en exil dans les pays du Golfe ou en Occident. Les familles des victimes et des exilés ont continué de payer pour cette révolte islamiste avortée, à jamais considérés par le régime alaouite comme des séditieux potentiels.

Mémoire collective
«Avoir un nom de famille associé à un suspect recherché suffisait à vous barrer l'entrée dans toute la fonction publique», explique Mohammed Ziad, lui-même fils d'un homme parti en exil dans les Émirats. «Votre nom est marqué d'un X. Si vous êtes un fils un frère ou un cousin d'un de ces hommes, vous êtes considéré comme un suspect potentiel.»

La révolution actuelle s'est nourrie de cette mémoire collective. Élevés dans le souvenir des événements sanglants des années 1980, les enfants des victimes et des proscrits ont été les premiers à rejoindre le soulèvement, puis les rangs de l'Armée syrienne libre.

À telle enseigne que les points de contrôle de l'armée syrienne qui filtrent à présent la circulation à l'entrée des grandes villes recherchent activement les membres de ces clans sunnites. Le régime ne se donne même pas la peine de dresser des listes d'individus, se contentant des noms de familles considérés comme potentiellement hostiles. La simple appartenance à un clan ennemi est suffisante pour être arrêté et, dans la plupart des cas depuis le début du soulèvement, à être sommairement exécuté.

«Quand la révolution a éclaté l'année dernière, j'étais heureux, et aussi effrayé», dit Abou Tariq, un retraité de la région d'Alep. Âgé de 18 ans en 1980, il avait été arrêté après une manifestation au centre d'Alep. Les soldats avaient ouvert le feu depuis la citadelle sur la foule. Quatre-vingt-une personnes avaient été ensuite fusillées publiquement au centre de la ville. «Mais maintenant, je n'ai plus peur», poursuit-il. «Cette fois, ce ne sera pas comme en 1982: il n'y aura pas de retour à l'ancien régime, c'est impossible. Nous irons jusqu'au bout. Ce sera la révolution ou la mort.»

Par Adrien Jaulmes



1.Posté par emergence le 27/07/2012 17:03 | Alerter
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Suite au troisième double véto opposé par la Russie et la Chine à l’adoption par le Conseil de sécurité d’une résolution ouvrant la voie à une intervention militaire prétendument humanitaire en Syrie, les USA et la Grande Bretagne ont annoncé leur intention de désormais agir « en dehors » du cadre des Nations Unies ; ce qui n’a surpris ni les initiés, ni les dupes. Les premiers ayant tiré les leçons du passé ; les seconds restant convaincus du bien fondé de la fameuse « Responsabilité de Protéger » qui, curieusement, incomberait à ceux qui déclarent sans vergogne vouloir agir hors de la légalité internationale !? Tous les autres sont bombardés par la logorrhée de politiciens et de journalistes inféodés qui ne savent plus quoi inventer pour donner l’illusion de la victoire d’une opposition extérieure dite syrienne, mais qui n’est rien d’autre qu’une force armée et hétéroclite destinée à faire plier un peuple qui a décidé de rester debout malgré le prix exorbitant qu’il continue à payer, jour après jour, et depuis bientôt dix sept mois . Où va ce peuple et qu’est-ce qui l’attend qu’il ne sait déjà ? [NdT].





Au bout de 16 mois d’une agression en plusieurs étapes qui se sont toutes soldées par l’échec, les USA se sont tournés vers un énième plan censé être l’ultime flèche empoisonnée et la solution radicale qui compenserait leurs pertes en Syrie ; un plan qui, selon Mme Clinton, serait une « catastrophe » qui détruirait ce pays avant de s’étendre à toute sa région ; un plan qui nous paraît clairement basé sur les éléments suivants :



1. Distiller un « catastrophisme ambiant » qui prépare l'opinion publique syrienne et internationale à une opération qui vise et veut la chute du Président syrien. Ce qui explique la campagne médiatique sans précédent faite d’élucubrations et de mensonges pour faire croire que la Syrie est au bord du gouffre et que son effondrement sera comparable à celui « d’un volcan ou d’un tremblement de terre », de telle sorte que tous ses défenseurs s’effondrent à leur tour, perdent espoir, et abandonnent l’idée même d’une confrontation défensive.



2. Frapper la cellule de gestion de crise pour créer un vide hiérarchique qui puisse perturber toute l’organisation du commandement et installer la confusion parmi les forces militaires et les forces de sécurité, privant l'Etat syrien de son bras armé et ouvrant la voie aux terroristes qui pourraient se propager et faire main basse sur les installations étatiques sensibles, aussi bien aux frontières qu’à l’intérieur du pays.



3. Mettre à exécution une attaque foudroyante sur Damas par des milliers de rebelles armés qui se dirigeraient au même moment dans toutes les directions, les rues et les quartiers, paralysant la vie et terrorisant les civils qui ont bien mérité d’être punis pour avoir refusé de participer à l'agression US contre leur pays ! Ce qui signifierait que l'État ​syrien aurait perdu le contrôle de sa capitale et « obligerait son Président à quitter Damas »…



4. Réaliser un scénario de défaite « virtuelle » des autorités syriennes par une opération médiatique de grande envergure affirmant la « chute de la capitale et la fuite du gouvernement », sur la foi de montages montrant les rues et places du pays bondées par des citoyens syriens sortis acclamer « le succès de La Révolution et la victoire de l’Opposition » ; montages finalisés dans une officine qatari reproduisant les places, les bâtiments publics, centres gouvernementaux… D’ailleurs, une chaîne de télévision utilisant indûment le logo d’une chaine syrienne est déjà lancée et prête à diffuser ces prétendus succès selon une mise en scène semblable à ce qui s'est passé à Tripoli en Libye, où des photos et des films trafiqués du centre de commandement de feu kadhafi ont envahis les écrans 3 jours avant sa chute réelle… Le tout couplé à une censure jusqu’à étouffement des médias syriens au moment où le virtuel prendra le pas sur le réel ! C’est pour ces raisons que la chaîne syrienne privée Addounia.tv a été condamnée au silence par l’intermédiaire des satellites arabes [Arabsat et Nilesat], et que des journalistes et présentateurs de la Télévision syrienne ont été enlevés ; le moment venu, ils auraient crédibilisé la fraude après avoir été forcés de travailler pour des chaines d’identité usurpée.



5. Faire adopter par le Conseil de sécurité une résolution du Chapitre VII [de la Charte des Nations Unies] qui ouvrirait la voie à un déploiement de militaires étrangers sur le sol syrien sous prétexte de prévenir le risque de diffusion « d’armes chimiques » dans la région, alors qu’en réalité leur mission consisterait à achever la destruction de la structure étatique et à dissoudre l'armée comme ce fut le cas en Irak !



Tel est donc le plan des «flèches empoisonnées US » sur lequel les États-Unis ont misé pour abattre « la catastrophe » sur la Syrie et la détruire comme ils ont détruit la Libye, l'Irak et L’OLP [autrement dit les pays du front de refus des accords de Camp David], et comme ils ont essayé de détruire la Résistance au Liban et l'État en Iran, mais sans succès… Alors, les voilà arrivés au troisième round de leur agression programmée contre l’Axe de La Résistance : la Syrie ! Mais, là aussi, il semble bien qu’ils aient mal calculé leur coup, malgré quelques percées efficaces. En effet, nous constatons :



1. L’échec du « catastrophisme ambiant » en raison de plusieurs facteurs dont les plus importants sont le haut niveau de résistance psychologique des syriens en général et des damascènes en particulier, et l’effort considérable des médias des secteurs officiel et privé associé à la mise en défaut des médias US et dérivés et à la certitude que les médias ennemis ne faisaient que diffuser leurs rêves et désirs sans jamais parler des faits réels.



2. La capacité de l'État à absorber le choc de l’«assassinat groupé de personnalités essentielles à la cellule de gestion de crise ». Bien que le coup ait été dur et d’une extrême dangerosité - avec le décès du ministre de la Défense et de son vice-président plus celui du chef de la Sécurité nationale et de l’adjoint du vice-président de la République - les institutions étatiques ont vite fait de dominer la situation et de nommer des successeurs de la même trempe que les disparus.



3. La capacité de l’Armée à contenir l'attaque menée par des milliers de mercenaires armés sur plus de neuf quartiers de Damas, suivie d’une contre-offensive magnifiquement adaptée aux exigences de la situation ; ce qui lui a permis d'écraser les attaquants, de nettoyer les quartiers l’un après l’autre, et de garder la capitale sous contrôle de l'Etat sans laisser à l’agresseur le temps de tirer les bénéfices attendus de ses opérations terroristes, d’autant plus que les images diffusées de terroristes syriens ou étrangers abattus lui ont signifié un message très clair : « l'attaque a échoué » ... malgré le prix exorbitant qu’il a fallu payer !



4. L’échec de la « chute virtuelle de l’État » imaginée par les médias et leurs donneurs d’ordre parce que, le plan ayant été découvert, des précautions avaient été prises avant même qu’il ne soit mis en œuvre, ce qui implique que les maquettes, les vedettes et les décors fabriqués au Qatar sont jusqu’ici restés dans leurs entrepôts !



5. L’échec réitéré des tentatives d’adoption de la résolution souhaitée en vertu du Chapitre VII, et donc le rejet d’une intervention militaire en Syrie couverte par le Conseil de sécurité ; ce qui a fait que les USA ont publiquement menacé d’agir en dehors de ce conseil et de poursuivre leur agression.



C’est donc en toute logique que nous pouvons dire que la volée de flèches US s’est fracassée sur le rocher de la citadelle damascène, et à partir de là imaginer quelle sera la politique des USA dans les mois à venir. En résumé, nous devons nous attendre à ce qui suit :



1. Ils persisteront dans leur refus de toute solution politique et empêcheront le succès du plan Annan ainsi que l’application sur le terrain des décisions de la Conférence de Genève, au moins jusqu’aux élections américaines de Novembre 2012.



2. Ils essaieront d'élargir la confrontation à la frontière Nord de la Syrie pour accroître la pression et augmenter le flux d’entrée de terroristes non syriens pour compenser les lourdes pertes subies par ces derniers.



3. Ils continueront à agiter la menace de se passer du Conseil de sécurité, menace qui suggère qu’ils se préparent à travailler sur plusieurs plans à la fois :



3.1. Sur les plans politique et économique à travers encore plus de pressions du type expulsion des ambassadeurs ou autre… et plus de sanctions, qui viendront s’ajouter aux soixante paquets de sanctions actuellement en vigueur.



3.2. Sur le plan militaire non conventionnel à travers l’escalade, le soutien et la propagation des opérations terroristes vers toutes les régions du pays dans le but d’accréditer la rumeur d’un gouvernement qui ne contrôlerait plus le terrain.



3.3. Sur le plan du renseignement et de la sécurité à travers le ciblage du plus grand nombre de personnalités clefs comme ils l’ont déjà fait ; la nomination de Bandar ben Sultan au poste de directeur du Renseignement saoudien est un message clair en ce sens.


3.4. Sur le plan militaire conventionnel à travers les préparatifs d’une intervention militaire le moment venu, bien qu’une telle éventualité demeure peu probable.



Mais… quoi qu’il en soit… nous pensons que le front syrien continuera ses opérations défensives à tous les niveaux. Il s’est préparé à toute éventualité et reste confiant en ses possibilités de déjouer les plans du futur comme ce fut le cas pour les plans du passé, d’autant plus que l’agresseur est coincé par le temps malgré tous les moyens et capacités dont il dispose !



Dr Amin Hoteit

23/07/2012



Article original : Al-thawra

http://thawra.alwehda.gov.sy/_kuttab.asp?FileName=40772296120120723005059



Article traduit de l’arabe par Mouna Alno-Nakhal pour Mondialisation.ca

Le Docteur Amin Hoteit est libanais, analyste politique, expert en stratégie militaire, et Général de brigade à la retraite.




2.Posté par CHERIF AIDARA le 28/07/2012 14:45 | Alerter
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chérif aidara le petit fils de cheikh sadibou aidara grand marabout
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