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THIERNO BOCOUM SUR LE FINANCEMENT DE PROJETS STRUCTURANTS PAR TURKISH EXIMBANK : « Changer le nom de la dette n’efface pas la dette »

Rédigé par leral.net le Mardi 12 Août 2025 à 10:45 | | 0 commentaire(s)|

THIERNO BOCOUM SUR LE FINANCEMENT DE PROJETS STRUCTURANTS PAR TURKISH EXIMBANK : « Changer le nom de la dette n’efface pas la dette »

 
 
 
 
Le responsable politique, Thierno Bocoum perçoit à travers le financement de projets structurants par Turkish EximBank l’illusion d’une relance sans dette. A l'en croire, ce mode de financement a été pourtant qualifié de « dettes cachées », invisibles dans les chiffres officiels par le pouvoir en place. Ce qui lui fait dire que changer le nom de la dette n’efface pas la dette. De même, changer le vocabulaire du financement ne garantit ni la prospérité ni l’indépendance économique.
 
 
 
 
 
À la suite de l’annonce du gouvernement, à travers le ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération que la Turkish EximBank va financer des projets structurants au Sénégal sans alourdir la dette publique, le président du mouvement Agir, Thierno Bocoum, s’est fendu d’un communiqué pour relever une réalité moins glorieuse derrière cette communication triomphante du gouvernement. « Cette nouvelle doctrine d’investissement annoncée n’est ni une innovation sénégalaise ni une véritable rupture. Il s’agit d’un mécanisme bien connu consistant à transférer l’endettement à une structure tierce (société de projet, entreprise publique, partenariat public-privé) afin qu’il n’apparaisse pas directement dans les comptes de l’État. En apparence, l’État ne s’endette pas. En réalité, il s’engage, souvent par des clauses implicites ou explicites, à soutenir le projet en cas de défaillance. Les remboursements reposent sur des recettes futures, des contrats d’achat garantis ou des concessions, autant de mécanismes déjà utilisés par le régime précédent via des entreprises parapubliques pour financer des projets », explique l’ancien député avant d’ajouter que ces méthodes ont conduit à ce que le régime, dit-il, avait qualifié de dettes cachées, invisibles dans les chiffres officiels au départ mais retombant inévitablement sur le budget national lorsque les revenus promis ne sont pas au rendez-vous. A en croire Thierno Bocoum, ce qui se dessine ressemble davantage à la construction d’un bilan immatériel qu’à une relance économique réelle. « L’objectif semble être de produire un effet d’annonce, en affichant des milliards mobilisés sans dette officielle, tout en sachant que ces montages ne génèrent pas toujours une transformation tangible pour l’économie nationale. Dans ce type de contrat, les projets sont souvent confiés à des entreprises étrangères, en l’occurrence turques. Sans clauses strictes de sous-traitance locale ni obligations de transfert de technologie, la valeur ajoutée  telle que les emplois qualifiés, les bénéfices, l’expertise, risque de s’évaporer largement hors du Sénégal », fait remarquer le patron de Agir persuadé que le changement de l’appellation d’un financement ne modifie pas sa nature économique. Pire, il est d’avis que ces dettes hors bilan s’avèrent plus coûteuses qu’un emprunt souverain classique dans bien des cas. En effet, ces dettes, précise Thierno Bocoum, garantissent le rendement de l’opérateur étranger qui, dit-il, est protégé par des clauses contractuelles. Selon le responsable politique, « changer le nom de la dette n’efface pas la dette. De même, changer le vocabulaire du financement ne garantit ni la prospérité ni l’indépendance économique », tranche Thierno Bocoum qui rappelle : « le Sénégal n’a pas besoin d’un catalogue d’annonces habillées en succès diplomatiques mais d’une stratégie claire de relance productive, bâtie sur les forces locales, avec des contrats transparents, équilibrés et orientés vers le renforcement du tissu économique national. Faute de quoi, le pays risque de payer très cher un bilan qui, au mieux, sera spectaculaire sur le papier et décevant dans la vie réelle ».
 
M. CISS
 
 



Source : https://www.jotaay.net/THIERNO-BOCOUM-SUR-LE-FINAN...