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Tariq Ramadan reconnaît une relation avec une plaignante et échappe à une mise en examen pour viols


Rédigé par leral.net le Mardi 5 Juin 2018 à 23:39 | | 0 commentaire(s)|

Tariq Ramadan reconnaît une relation avec une plaignante et échappe à une mise en examen pour viols
Incarcéré dans une affaire de viols sur deux femmes, l'islamologue suisse Tariq Ramadan a, pour la première fois, reconnu des relations sexuelles "consenties" avec sa troisième accusatrice, mardi 5 juin, lors de son interrogatoire devant les juges, qui ont décidé de ne pas le mettre en examen dans ce volet.

"Les magistrats ont considéré, à la suite des explications de Tariq Ramadan et des documents qui ont pu être fournis, qu'il n'y avait pas lieu de mettre en examen Tariq Ramadan concernant Mounia", a déclaré l'avocat de l'intellectuel devant la presse à l'issue de l'audition, débutée en milieu de matinée et achevée vers 21h00 au tribunal de Paris.

"C'est un tournant dans cette affaire", s'est félicité maitre Emmanuel Marsigny, dont le client reste mis en examen pour deux viols. Devant les juges, Tariq Ramadan a maintenu qu'il n'avait jamais eu le moindre rapport sexuel avec les deux premières plaignantes.

Des rapports sexuels forcés d'une grande violence

L'enquête, démarrée en octobre, reposait initialement sur les accusations d'anciennes admiratrices du prédicateur -la militante laïque et ancienne salafiste Henda Ayari et une femme connue sous le pseudonyme de "Christelle"- qui ont décrit des rapports sexuels forcés d'une grande violence.

En reconnaissant cette relation adultère, éloignée des enseignements qui ont fait sa célébrité, Tariq Ramadan a terni un peu plus son image auprès de ses soutiens, lui qui fut une des rares figures médiatique et populaire de l'islam en Europe. Mais, sur le plan judiciaire, il a obtenu un répit, dont maitre Marsigny entend profiter pour déposer une nouvelle demande de remise en liberté de son client, qui avait été refusée une première fois en mai.

La troisième plaignante, Mounia Rabbouj, est ancienne escort-girl, protagoniste du procès pour proxénétisme du Carlton aux côtés de Dominique Strauss-Kahn. Elle affirme avoir été violée à neuf reprises en France, à Londres et à Bruxelles, de 2013 à 2014, ce qui avait conduit le parquet de Paris a réquérir une nouvelle mise en examen de l'islamologue.

Pour l'heure détenu en hôpital pénitentiaire

A la veille de l'audition de mardi, la défense avait déposé "plus de 300 vidéos et plus de 1.000 photos" témoignant d'une relation consentie entre l'intellectuel et cette femme". "Il a longuement expliqué aux magistrats (...) qu'il y avait eu des jeux sexuels, qu'il y avait eu des relations sexuelles également mais qu'elles ont toutes été toujours librement consenties", a raconté maitre Marsigny.

Contacté par l'AFP, l'avocat de Mounia Rabbouj, maitre Francis Szpiner, a déclaré qu'il attendait de connaître les déclarations de Tariq Ramadan et les motivations des juges avant de les commenter. L'intellectuel de 55 ans, écroué depuis sa mise en examen le 2 février, est actuellement détenu à l'hôpital pénitentiaire de Fresnes (Val-de-Marne) en raison de sa sclérose en plaques, dont le traitement a été jugé compatible avec sa détention.

Sa fille dénonce un acharnement

Au gré des révélations sur sa vie personnelle dans cette affaire, ses soutiens se sont peu à peu effrités, même si sa famille monte régulièrement au créneau pour continuer à le défendre. "Mon soutien à mon père n'est ni aveugle, ni naïf. J'ai vécu pendant une trentaine d'années avec lui et les contradictions des plaignantes me confortent dans ma conviction", a ainsi affirmé sa fille Maryam Ramadan dans un entretien à Libération publié mardi matin, dénonçant également un "acharnement".

La défense a également dénoncé mardi soir la "volte-face" récente de Madame Ayari, qui a modifié le lieu et la date des faits qu'elle dénonce et qu'elle situe désormais le 26 mai 2012, dans un hôtel de la place de la République à Paris. Concernant "Christelle", Tariq Ramadan a déclaré l'avoir vue 20-30 minutes dans le hall de son hôtel à Lyon le 10 octobre 2009, alors qu'elle dénonce des faits commis la veille.

En garde-à-vue, l'islamologue a reconnu avoir rencontré Henda Ayari et "Christelle" en public, une seule fois chacune, mais a nié tout rapport sexuel. Confronté à "Christelle", il a admis un "jeu de séduction" dans leurs échanges électroniques. En Suisse, une quatrième femme a porté plainte et son témoignage doit encore être versé au dossier français.





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