Tentative de blocage de l’intronisation du Farba Ceelooji : Dental Ceelooji alerte les nouvelles autorités

«Des gens tapis dans l’ombre ont voulu empêcher l’intronisation du Farba Mamadou Séga Niang. Ils ont saisi l'Etat de Sénégal. Mais, on ne s’est pas laissé faire. Nous avons pris le dessus sur eux. Nous en appelons, aujourd’hui, à l'opinion nationale et surtout aux autorités déconcentrées, pour qu’elles soient davantage vigilantes sur l'interdiction des manifestations culturelles», martèle le président du comité de pilotage de l’Association Dental Ceeloji, Abou Sidy Bâ.

Ce dernier rappelle que c’est la première fois qu’on voit l'Etat interdire une manifestation culturelle, alors que, dit-il, le droit de s'organiser est un droit inscrit dans la Constitution. Pour lui, il est important que les autorités locales veillent sur le droit des populations. Il appelle à l'unité pour que la personne nouvellement intronisée, puisse jouer son rôle d'unification et de réhabilitation de la culture Ceeloji.

En outre, il souligne que cette confédération regroupe tous les villages situés dans la zone du Fouta Toro et répartis entre Gamadji Saré et Thillé Boubacar dans le département de Podor, région de Saint Louis et plus précisément, entre le Doué et le Fleuve Sénégal. Il s’agit de Guédé Wouro, Mboyo, Dodel, Thielaaw, Halwar, Ndiawar, Donaye, Kodite, Diama Alwaly, Doué et Nawlé. Ce sont ces onze villages qui sont communément appelés Ceelooji (ou Thielodji) et les habitants, Seeloobé, qui donnent leurs noms aux dits villages.

Selon lui, l'histoire de ces deux noms remonte à la manifestation qui avait eu lieu dans le village le plus ancien, à savoir Guédé Wouro, localité créée vers le Xe siècle par un Peul Uruuro, qui fut le premier Ardo Guédé du nom de Ardo Yuga Mahaanti wolon Ganna Bacan Bodewal Makam Deeto Hileeeri Buytooli Big Hamma Haawa Niima, le fondateur du Nemmandiri. «Au cours du règne du petit-fils du premier Ardo du nom de Ardo Hogi Seendu Bâ, des problèmes surgirent, notamment des attaques d'assaillants venus de la rive droite du fleuve Sénégal, pour piller la zone. Des jeunes, du bétail et autres biens seront emportés. Conséquence, la disparition même des noms Ceelooji, Seeloobe et leurs titres, tout entrait dans l'oubli», explique Abou Sidy Bâ.

Rappelant qu’en 1964 est né dans la famille Farba Ceelooji, un certain Mamadou Sega Malal Niang au village de Dodel, commune de Dodel, arrondissement de Gamadji Saré, département de Podor. Après avoir atteint l'âge mûr, Mamadou Séga Malal Niang commença raconte-t-il, à se poser des questions sur les origines de son village. Ses parents furent ses premiers interlocuteurs. Ils lui indiquèrent que l'origine du village se trouve dans l'histoire de Ceelooji. C'est ainsi qu'il s'est engagé à faire des recherches pour revivifier l'histoire de Ceelooji.

Après la mise sur pied de l'Association Dental Ceelooji, il entreprit un peu partout des visites, des discussions, des débats, des communications, avec l'appui des télévisions et surtout, des radios communautaires. Selon lui, aujourd'hui, l'idée de revivifier le Ceelooji est largement assimilée par les populations, qui se sont engagées à soutenir le projet.

«L'arbre qui servait de palabre dans le passé de Koyli Windé n'a pas résisté aux aléas climatiques. Ainsi, en lieu et place, Farba Mamadou Séga Malal Niang a été choisi comme symbole itinérant vivant de cet arbre historique, pour fédérer tous les onze villages, le temps de trouver par consensus un lieu idéal, qui va supplanter le Koyli Windé», indique le président du comité de pilotage.