"Tout ça pour ça ?" : le gouvernement Lecornu déjà sous le feu des critiques

À peine annoncé, le gouvernement de Sébastien Lecornu suscite déjà de vives réactions. Peu de visages nouveaux, des portefeuilles inchangés et une opposition qui dénonce un gouvernement "de la continuité” loin des attentes de rupture affichées par le Premier ministre.

Le Premier ministre Sébastien Lecornu a dévoilé, dimanche 5 septembre, la composition de son gouvernement après plusieurs semaines d’attente. "Ces ministres auront la mission difficile de donner un budget au pays avant le 31 décembre et de servir la France”, a-t-il annoncé sur son compte X peu de temps après la nomination de son gouvernement. Puis de poursuivre et de préciser que cette fois, ce gouvernement se fera "sans 49-3", c'est le Parlement qui aura le dernier mot, "la vraie rupture est celle-là". Cette annonce a rapidement déclenché une salve de critiques de la part des oppositions, qui dénoncent une forme de "copier-coller" du précédent exécutif.

"Un cortège de revenants à 80 % de LR et anciens LR"

Les réactions politiques n’ont pas tardé à fuser. "Tout ça pour ça ?", a réagi Jean-Luc Mélenchon, le leader de La France insoumise, avant de fustiger “un cortège de revenants à 80 % de LR et anciens LR embauchés pour continuer une politique qui a provoqué tant de souffrance populaire et de dégâts écologiques”.

Le député LFI Éric Coquerel a renchéri : "Sébastien Lecornu nomme le même gouvernement que celui de Bayrou, en encore un peu plus à droite et avec quelques revenants." De son côté, l’écologiste Marine Tondelier a dénoncé un “mépris pour la démocratie” qui a “franchi un nouveau palier ce soir : ils portent une responsabilité écrasante dans le dégoût des Français pour la politique”.

"Motion de censure cette semaine !"

Le gouvernement du premier Ministre a également été accueilli avec colère du côté de l’extrême droite. Marine Le Pen a dénoncé sur X "le choix de ce gouvernement à l’identique, assaisonné de l’homme qui a mis la France en faillite", estimant que "les bras nous en tombent". 

Jordan Bardella, le président du parti, a, lui aussi, fait part de sa désapprobation totale face à ce nouveau gouvernement : "Nous l’avions dit clairement au Premier ministre : c’est la rupture ou la censure".

Même son de cloche du côté de Florian Philippot, le chef des Patriotes, qui a annoncé une réaction rapide des oppositions : "Motion de censure cette semaine ! Puis Macron dehors ! Évidemment !" a-t-il lancé sur X.

"La composition du Gouvernement ne reflète pas la rupture promise"

Reconduit au ministère de l’Intérieur, Bruno Retailleau a lui-même pris ses distances avec la ligne du gouvernement. Sur X, le chef des Républicains, a estimé que "la composition du gouvernement ne reflète pas la rupture promise. Devant la situation politique créée par cette annonce, je convoque demain matin le comité stratégique des Républicains".

Jean-Luc Mélenchon, encore une fois, n’a pas tardé à réagir sur X : "Quel cirque ! À peine nommé, Bruno Retailleau menace de quitter le gouvernement ! Les voilà les donneurs de leçons de stabilité et responsabilité". [6Medias]