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Transfert d’argent : La nouvelle taxe d'Ousmane Sonko inquiète les Sénégalais

0,5 % sur l’ensemble des transferts d’argent, 1,5 % sur les paiements marchands effectués via les plateformes électroniques.


Rédigé par leral.net le Vendredi 12 Septembre 2025 à 19:19 | | 1 commentaire(s)|

Un secteur devenu vital

Le gouvernement sénégalais cherche à mobiliser de nouvelles ressources financières, mais la mesure risque de peser lourdement sur le quotidien des citoyens. Le 1er août 2025, le Premier ministre Ousmane Sonko a présenté un plan de redressement économique destiné à collecter 220 milliards FCfa d’ici 2028. Parmi les dispositions annoncées, figure une nouvelle taxe sur le mobile money :

- 0,5 % sur l’ensemble des transferts d’argent,

- 1,5 % sur les paiements marchands effectués via les plateformes électroniques.

Un secteur devenu vital

Le mobile money occupe aujourd’hui une place centrale dans la vie économique et sociale du Sénégal. En 2025, plus de 15 000 milliards FCfa ont transité par ces services, utilisés par plus de 90 % des adultes, dont beaucoup n’ont pas accès au système bancaire classique. Ces services ont permis :

- de réduire le coût des transactions,

- de sécuriser l’épargne,

- de générer environ 125 milliards FCfa d’économies par an pour les ménages.

Pour les petits commerçants, les étudiants et de nombreuses femmes entrepreneures, le mobile money est devenu un outil vital d’inclusion financière.

Un risque de recul

La nouvelle fiscalité soulève pourtant de vives inquiétudes. En augmentant le coût des opérations, elle pourrait :

- décourager les usagers,

- réduire l’usage du mobile money au profit du liquide,

- fragiliser l’innovation numérique,

- augmenter le coût de la vie.

Des syndicats et experts estiment que cette réforme pourrait même mettre en péril les acquis de l’inclusion financière.

Des précédents en Afrique

L’expérience d’autres pays africains incite à la prudence.

En Ouganda, une taxe similaire avait provoqué un effondrement des transactions et une forte contestation sociale.

Au Cameroun, l’introduction d’une taxe sur le mobile money avait également entraîné une baisse temporaire des flux et des protestations.

Une décision à haut risque politique et social

Sans large concertation avec les acteurs concernés, préviennent les observateurs, le Sénégal pourrait fragiliser un levier essentiel pour ses populations les plus vulnérables. La recherche de recettes budgétaires ne doit pas se faire, disent-ils, au prix d’un retour en arrière dans l’inclusion financière.

Ousseynou Wade