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Tribunal de grande instance de Mbour : une prostituée relaxée du délit de vol et condamnée pour non détention de carnet sanitaire

Parmi les affaires inscrites au rôle au tribunal de grande instance (Tgi) de Mbour d’hier figurait celle d’A. Dia, une travailleuse du sexe clandestine attraite à la barre pour défaut de carnet sanitaire et vol de 600 000 FCFA au préjudice d’un client. Reconnue coupable pour le premier chef d’inculpation, la femme de joie a été condamnée à 3 mois avec sursis


Rédigé par leral.net le Jeudi 8 Juin 2023 à 10:34 | | 0 commentaire(s)|

Elle peut louer le Seigneur. A. Dia, une travailleuse du sexe qui officiait clandestinement, a été condamnée par le Tribunal de Grande Instance (Tgi) de Mbour à une peine d’emprisonnement de 3 mois assortis du sursis. Arrêtée depuis le 14 mai dernier, A. Dia, prostituée de son état, avait rencontré un client dans un bar.

Le client, devant les avances insistantes à lui faites par la dame, s’est renseigné auprès du barman sur la moralité de sa nouvelle connaissance. Rassuré par son interlocuteur, il a entamé un marchandage avec la fille de joie jusqu’à tomber d’accord avec elle sur la somme de 10 000 francs pour la passe. Après avoir tiré son coup, le partenaire d’un soir remet sur place à la fille 5000 FCFA avant de l’inviter à le suivre chez lui, plus précisément dans sa chambre pour honorer le restant de la somme.

Le lendemain, de retour au bar, les deux partenaires de la veille se retrouvent autour d’une table pour consommer de l’alcool. Ayant placé une entière confiance à la belle de nuit, l’enseignant pose son téléphone portable et sa clé sur la table, sans arrière-pensée. Malheureusement pour lui, c’était l’acte qu’il ne fallait pas faire car la prostituée, profitant d’un moment d’inattention de son nouvel ami, lui chipe la clé et retourne en catimini à la chambre du client de la veille où elle dérobe une somme de 600 000 FCFA.

C’est après quelques minutes que l’enseignant se rend compte que sa clé avait disparu ainsi que son portable. De retour chez lui, il fait l’amer constat que son argent était dérobé. Il se rend ainsi de suite à la gendarmerie où il dépose une plainte. Finalement, c’est le dimanche vers 4h du matin que les pandores en civil vont mettre le grappin sur la présumée voleuse.

A la gendarmerie, l’enquête préliminaire révèle que la jeune fille pratique le plus vieux métier du monde clandestinement. Devant la barre, A Dia, mince, teint clair, taille élancée, s’est enturbannée pour fuir le regard de l’assistance dans la salle pleine de monde. Elle nie formellement le vol.

« Je n’ai pas touché à ses clés. Lorsque nous nous sommes quittés, je ne l’ai pas revu. D’ailleurs je ne peux me conduire seule une nouvelle fois jusque dans son domicile » s’est défendue la prévenue. Pour le délit de prostitution clandestine, elle a prétendu avoir tout juste perdu son carnet sanitaire. Un argument qui n’a pas convaincu la partie civile qui n’aura pas cessé d’accabler la demoiselle et lui réclamer la somme dérobée.

L’enseignant, a dit habiter dans un appartement avec deux personnes dont aucune personne n’avait accès à sa chambre parce qu’il y vit seul. Lorsque l’avocat de la défense lui demande sises voisins de maison n’avaient pas pu défoncer la porte de sa chambre, le plaignant rétorque que ce scénario n’est nullement imaginable.

Il a même confirmé l’existence de vidéos d’une caméra de surveillance qui aurait renseigné sur la présence de la prostituée dans sa maison au moment des faits. Conseil de l’accusé, Me Fadel Fall détruit sans coup férir l’argumentaire de la partie civile.

Il dit : « Ce monsieur soupçonne ma cliente de lui avoir soutiré son argent frauduleusement, malheureusement il ne parvient pas à établir la matérialité de ce soupçon. Vous fréquentez un lieu douteux, vous habitez dans un lieu où il y a des locataires et vous n’avez aucun témoin. Tout cela nous montre que rien de ce que ce monsieur dit est avéré. Comment pouvez-vous rencontrer une telle personne dans un pareil endroit et s’amuser à lui laisser vos clés alors que vous l’avez rencontrée une seule fois ? Je vous demande de relaxer mon client pour absence de preuves ».

Rendant son verdict, le tribunal de grande instance de Mbour a relaxé la prostituée A. Dia du délit de vol et l’a reconnue coupable de prostitution clandestine. Finalement, elle a été condamnée à trois mois de prison avec sursis.
Le Témoin