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Tuerie de Boffa Bayottes: Alassane Sarr de la Convention des Ziguinchorois, met le doigt sur la plaie

Alassane Sarr qui se dit très meurtri dans un entretien accordé au journal "La Tribune", appelle à ne pas vendanger les acquis dans le processus de paix en Casamance.


Rédigé par leral.net le Vendredi 19 Janvier 2018 à 09:49 | | 0 commentaire(s)|

Tuerie de Boffa Bayottes: Alassane Sarr de la Convention des Ziguinchorois, met le doigt sur la plaie
« Si je pense à la tournure que pourraient prendre les tirs de canons, les ratissages, les arrestations, mon inquiétude grandit. Tout espoir de paix risque de disparaître à jamais si l’on n'y prend garde. J’en appelle au sens des responsabilités des Forces armées et des forces de l’Ordre, de la Justice et de l’Administration ; de l’État d’une façon générale. Il faut éviter de tomber dans les travers de délation et de dénonciation, et d’arrestations intempestives telles qu’on les a connues par le passé. Cesser les tirs et les bombardements et mener les enquêtes avec sérénité et efficacité. Ne pas "vendanger" des acquis certains, obtenus depuis l’avènement de M. Macky Sall », a-t-il déclaré.  

Toutefois, le président de la Convention des Ziguinchorois se veut optimiste. « Cette barbarie n’entravera pas le processus de paix. Les déclarations du Mfdc sont tout de même sincères, quel que soit le prisme par lequel on veut les considérer. Je le dis parce que ce sont les populations de Casamance qui veulent la paix. C’est une aspiration profonde des Casamançais et des Sénégalais dans leur majorité », a déclaré Alassane Sarr, non sans déplorer : « à mon avis, le conflit a été trop intellectualisé avec des livres écrits par ci et par là, des théories sur les origines du conflit et ses conséquences, des mouvements pour la paix qui foisonnent, les ‘’Assises du MFDC’’ évoquées sans jamais se tenir,  ‘’San Egidio’’ qui s’en mêle sans que le citoyen lambda sache qui ils sont et que peuvent-t-ils apporter pour la résolution de cette crise ? T

ous sans jamais dire au peuple sénégalais ce qui se trame ? Où en est-on dans ce processus de paix ? Quelles alternatives aux négociations?  Qui doit s’asseoir à la table si négociations il y avait ? Je ne crois pas que Salif Sadio, César A. Badiate, Ibrahima C. Diatta acceptent un jour de se mettre tous les trois autour d’une table, pour négocier l’indépendance de la Casamance avec l’État. Négocier séparément avec chacun d’eux comporte des risques de conduire à une situation ingérable pour l’État et dès lors, ce sera le pourrissement à jamais de cette crise. A mon humble avis, il faut arriver à instaurer un dialogue sincère de part et d’autre et passer aux choses concrètes avec des relais, et non des médiateurs
».
 
Dans le journal du groupe D-Medias, le Secrétaire général de Veecozi a dit tout ce qu’il a vécu du massacre de Boffa. «Douleur, indignation, impuissance et inquiétude sont les sentiments qui m’habitent depuis le jour où ces crimes odieux ont été perpétrés. La paix en Casamance est au cœur des préoccupations de tous les Sénégalais », a-t-il déclaré
.  
Sur un autre plan, M.Sarr a regretté certaines sorties médiatiques: «J’ai écouté Robert Sagna au début de cette affaire. Il a appelé à de la retenue et de la sérénité. Il a eu la réaction d’une personne responsable. Par contre, je regrette les sorties intempestives de certains de mes aînés, qui dans le feu de l’émotion, ont écumé les médias (plateaux télé, radio, journaux écrits) pour, parfois et très souvent, faire des déclarations qui ne nous honorent pas, nous Casamançais.

Sérénité et retenue aurait dû observer Mr Pierre A. Goudiaby qui, sous le coup de l’émotion et la douleur, a déclaré à travers les médias, qu’il connaissait les commanditaires qui habiteraient dans la banlieue dakaroise. Cette déclaration a fait enfler la polémique car, sans préciser sa pensée, beaucoup de gens ont cru que M. Pierre Goudiaby Atépa disait qu’il connaissait les commanditaires de ce massacre. Il reviendra avec plus de précision par la suite, d’ailleurs. Je pense qu’à son niveau de responsabilité, ce genre de déclarations aurait dû se faire dans le secret du bureau d’un Procureur de la République ou d’un Juge d’instruction
».




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