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URGENT : Bruno Diatta rappelé à DIEU


Rédigé par leral.net le Vendredi 21 Septembre 2018 à 16:46 | | 0 commentaire(s)|

Enigmatique ! Mystérieux ! Les qualificatifs qui renvoient à l’hermétisme ne sauraient sans doute suffire pour décrire sa personnalité. Dans une équation de mathématiques, Bruno Diatta serait sans doute, X, l’inconnu. Il est l’un des hommes les plus vu, mais sans doute les plus méconnus de la République. Il est dans les arcanes du pouvoir depuis près de 40 ans au moins. De Senghor à Macky Sall, ‘’son Excellence’’ a servi sous tous les Présidents du Sénégal indépendant. 

L’homme à la silhouette longiligne est arrivé au palais de la république à la fin de la décennie 70, précisément en juin 1978. C’est le premier Président du Sénégal indépendant qui l’avait repéré alors que ce Diola originaire de la Casamance était au ministère des Affaires étrangères. En 1979, il succède à Cheikh Ly, devenu ambassadeur du Sénégal en Allemagne. Depuis lors, rien ou presque n’a changé en lui sur le plan morphologique et professionnel. Sa physique est restée la même. Le Bruno d’aujourd’hui est une copie conforme de celui que l’on voit dans une photo à côté du Président-poète Léopold Sédar Senghor.  Quelques exceptions tout de même. Sa peau ridée et ses cheveux poivre-sels témoignent du poids de l’âge. Il a beau dégager une allure jeune, le pas toujours leste, il a quand même 68  ans.

Catholique influent !
Né le 22 octobre 1948 à Saint Louis, le fils d’Eduard Diatta, (ancien ministre avant l’indépendance et ‘’parmi les très proches de Senghor) a une enfance partagée entre Oussouye sa terre d’origine et la ville de Mame Coumba Bang. Sa mère Clothilde d’Erneville est une mulâtresse de l’ancienne capitale du Sénégal, ville où le père de Bruno a servi comme fonctionnaire.  Métisse, ce catholique influent et un fidèle engagé pour la cause de sa religion, dit-on.

Quant à la confiance et l’estime que lui vouent les différents chefs d’Etat, ils n’ont d’égal que sa longévité aux affaires. Si Bruno a su garder ce poste aussi longtemps dans un monde dominé par les politiques allergiques au protocole et très souvent dans des logiques partisanes, c’est qu’il a su compter sur un allié de taille : un professionnalisme rigoureux, loin des contingences et considérations politiciennes. Ses collaborateurs et ceux qui l’ont approché décrient un homme presque infaillible. Professionnalisme, pugnacité, diligence, sens des responsabilités. Le lexique ne s’épuise presque jamais. Les yeux toujours rivés sur les dossiers, il a le téléphone très souvent collé à l’oreille. ‘’Malgré son âge, il est quelqu’un de très dynamique. Il travaille de façon très intense et très soutenue, mais aussi pointue et raffinée. Il est méticuleux’’, témoigne une source qui l’a côtoyé pendant 10 ans sous le régime libéral.

Dans le défunt hebdomadaire Week-end Magasine, Bruno Diatta a fait l’objet de la Une du numéro 116. Dans cette édition datée du 24 au 30 avril 2010,  le colonel Birane Wane, ancien aide de camp du Président Léopold Sédar Senghor abonde dans le même sens que les autres. ‘’Lorsque tout le monde a perdu, il a encore sa boussole en main et il va toujours dans la bonne direction’’. Afin que le résultat du travail soit sans reproche, Bruno ne badine pas avec la ponctualité. Il ne donne pas la possibilité au service du protocole d’accuser un quelconque retard. ‘’Si une autorité, ton patron de surcroît, porte la ponctualité en bandoulière, tu n’oses pas jouer avec. La diplomatie est une affaire à la fois pointue, sensible et délicate’’, souligne un de ses plus proches collaborateurs sous le couvert de l’anonymat.

Distant, sérieux et méticuleux
Svelte, son visage triangulaire porte des yeux d’un regard jamais distrait. La mise toujours bien soignée, Bruno est simple et modeste. Il mange peu. Les mondanités de la vie ne sont pas son sport favori. Serviteur infatigable de la République, ce major de sa promotion est sorti à l’Ena en 1973. Il faut cependant se méfier de sa douceur apparente. Bien que flegmatique, il est capable de sortir ses griffes lorsque les symboles de la République sont mal considérés. Il y a eu des situations on ne peut plus délicates où il est monté au créneau pour que l’image du Sénégal et son aura soient respectés devant des Nations qui sont supposées gouverner le monde. En voici un exemple qui s’est passé à Dakar. Mais l’auteur de la confidence ne veut dévoiler ni le pays, ni la date. ‘’Le service protocolaire d’une Nation très puissante avait voulu reléguer notre diplomatie au second plan. Il avait voulu dicter au protocole sénégalais sa façon de faire.  Bruno a piqué une vive colère pour faire entendre raison à ceux qui étaient tentés de nous traiter comme des subalternes. Moi personnellement qui avais une carte d’identité sénégalaise, j’en étais très fier’’, raconte un habitué du palais durant le règne de Wade.

Tout un chacun a vu en lui des qualités incontestables pour un diplomate, surtout s’il s’agit  de quelqu’un qui connaît les secrets de la République depuis des décennies. Est-ce le cumul des secrets qu’il a peur de trahir qui le rend si froid ? Bruno est peint comme un monsieur qui ne bavarde pas avec le premier venu. Il a une carapace impénétrable. Un interlocuteur voit en lui ‘’un homme distant, très fermé et qui fume beaucoup’’. Ce qui n’a pas toujours été le cas apparemment. Car dans le journal ci-devant cité, le colonel Wane se rappelle d’un homme qui ‘’quand il est arrivé à la Présidence était un garçon extrêmement sérieux, souriant, calme et bon camarade. Il était l’ami de tout le monde’’. Sans doute que l’expérience lui a montré que le chef de protocole ne saurait palabrer partout et avec tout le monde. Un  collaborateur prend sa défense. ‘’Si être distant, signifie discrétion, c’est tout à son honneur, parce que c’est ce que demande sa mission. Ce que je sais, c’est qu’il est discret’’.

Sur le plan intellectuel, il est décrit comme un homme très dense. Amoureux de la littérature, il raffole les ouvrages classiques, dit-on. L’ancien élève du lycée Van vo a obtenu un baccalauréat littéraire avec la mention Bien. Il obtient une bourse pour poursuivre ses études en France. 4 ans plus tard, il retourne au pays après une maîtrise en Science politique à Toulouse. De l’Ena, il atterrit au ministère des affaires étrangères comme conseiller technique au cabinet du ministre Assane Seck. 

 
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