«Un cadavre ambulant»: Un soldat israélien envoyé à Gaza évoque son syndrome de stress post-traumatique

Dans l'armée nationale, Israel Hayat était infirmier. Il a quitté la bande de Gaza il y a sept mois. Aujourd'hui, c'est un ex-militaire malade qui raconte ses cauchemars, attablé devant un cendrier plein, posé sur une table de camping :

« Chaque soldat que vous voyez ici est un cadavre ambulant. Mon corps est avec vous, je vous parle, mais mon esprit est à Gaza. Je me couche en pensant à Gaza, je me lève en pensant à Gaza, je vis avec Gaza. J'ai des montées soudaines de violence. Un écran noir descend devant mes yeux. Je ne vois plus rien. Je peux tout casser chez moi. J'écrase des cigarettes sur mes bras. Je me scarifie. Et quand je me réveille, je ne me souviens de rien. »

« Mille morceaux »

Avant de souffrir de syndrome post traumatique, Israel appartenait à la brigade Golani, un bataillon en première ligne dans l'enclave palestinienne. « J'ai participé à beaucoup de combats. J'ai vu des copains exploser en mille morceaux. Certains sont morts dans mes bras alors que j'essayais de les réanimer. J'ai entendu leurs derniers mots que j'ai transmis à leurs parents. Ce sont des moments très difficiles. J'ai perdu 23 amis, 23 frères », confie-t-il.

Depuis deux ans, plus de 450 soldats israéliens sont morts dans la bande de Gaza. Parmi eux, 59 se sont suicidés. Dans le même temps, selon les chiffres de la défense civile palestinienne, plus de 63 000 Palestiniens sont morts à Gaza depuis le début de la guerre.

RFI