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Une députée enceinte frappée en pleine séance à l'Assemblée nationale, par deux députés fanatiques (Aliou Ndao Fall)

Encore une violence faite aux femmes :Une députée enceinte frappée en pleine séance à l'Assemblée de la République du Sénégal, par deux députés fanatiques. Les violences faites aux femmes: violences physiques, insultes, psychologiques, insultes, harcèlement ou agressions sexuelles, et aujourd’hui, on peut rajouter violences politiques de par cet acte barbare et sauvage, qui a eu lieu ce 1er décembre 2022 à l’Assemblée nationale de la République du Sénégal et qui deviennent de plus en récurrentes.


Rédigé par leral.net le Dimanche 4 Décembre 2022 à 17:23 | | 0 commentaire(s)|

Des gifles, des coups de pied et des insultes ont plu sur la personne de l’honorable Député, Amy Ndiaye Gniby, en pleine séance de vote du Budget du Ministère de la Justice. Femmes de mon pays, Femmes leaders, Femmes de la Diaspora sénégalaises, vous ne pouvez rester silencieuses face à une telle sauvagerie venant des élus par «accident» du peuple souverain.

En effet, vous êtes ce peuple qui, le 22 juillet 2022, a choisi de voter pour ceux que vous croyiez pouvoir vous représenter. Hélas, on doit reconnaitre, que la volonté du peuple, votre volonté a été trahie de manière honteuse, par des individus indignes d’être appelés ou considérés comme des hommes politiques responsables, en mesure de défendre les intérêts de nos populations.

Manifestez, exprimez-vous librement devant les Ambassades et Consulats du Sénégal dans vos pays de résidence, devant les locaux des Nations Unies et ONU Femmes. C’est justement votre droit le plus absolu, en cette période où on s’active partout dans le monde, pour «les 16 jours de Campagne Internationale de lutte contre la violence basée sur le genre à l’égard des femmes et des filles».

C’est extrêmement grave ce qui vient de se passer dans notre Institution. Et figurez-vous que le Pastef, pour se dédouaner de cet acte ignoble, avance la thèse selon laquelle, la Député agressée serait en ménopause. Quelle honte ! Il s’agit d’une femme agressée sauvagement. Enceinte ou pas, vieille ou jeune, c’est un flagrant délit qui mérite une condamnation lourde.

Les violences à l’égard des femmes reposent toutes sur un socle commun. En effet, qu’il s’agisse des violences conjugales, des violences sexuelles, du harcèlement sexuel ou encore des différentes formes de contraintes que l’on fait peser sur les femmes, ils sont perpétrées contre des femmes, précisément parce qu’elles sont des femmes et ne prennent sens que lorsqu’elles sont replacées dans un contexte plus large, d’inégalités entre les hommes et les femmes.

En général, les auteurs de ces violences croient que brutaliser les femmes est un comportement normal ou approprié, approuvé par la société. Ils estiment donc pouvoir les commettre sans aucune réprobation.Et pourtant le droit des femmes à vivre à l'abri de la violence, est consacré par des accords internationaux tels que la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDEF), tout particulièrement par le biais des «Recommandations générales 12 et 19, et par la Déclaration des Nations Unies sur l’élimination de la violence contre les femmes de 1993.»

Cette violence faite à une femme, de surcroît élue du peuple, a eu lieu au sein d’une Institution de la république du Sénégal : l’Assemblée nationale, au moment où débutent pratiquement les 16 jours de Campagne internationale de lutte contre la violence basée sur le genre à l’égard des femmes et des filles, qui a lieu tous les ans, du 25 novembre au 10 décembre. Qui plus est, au moment de l’examen du Budget du Ministère de la Justice.

«Cette campagne, menée par le Secrétaire général des Nations Unies et ONU Femmes depuis 2008, vise à prévenir et à éliminer la violence à l'égard des femmes et des filles dans le monde, en appelant à une action mondiale pour accroître la sensibilisation et le soutien à cette question ; et créer des opportunités de discussion sur les défis et les solutions.»

Aujourd’hui au Sénégal, la violence à l’égard des femmes et des filles ne cesse de dépasser les limites imaginables. De Ousmane Sonko, président du Pastef, accusé de viol par Adji Sarr et dont le procès n’est pas encore évacué, un homme politique qui aspire à gouverner le Sénégal, aux députés fanatiques « karatéka » du PUR, parti politique allié de Ousmane Sonko, la violence faite aux femmes par des responsables politiques, est de plus en plus présente dans la société sénégalaise. Femmes de la Diaspora de tous partis politiques confondus, Femmes leaders, Femmes de la Société civile, Femmes de BBY, vous ne pouvez rester sans dénoncer une telle sauvagerie envers les femmes que vous êtes. Vous vous êtes battues pour faire respecter la parité. Et c’est le respect de la parité par les autorités politiques qui vous a conduites en masse à l’Assemblée nationale. Dès lors, autant que les hommes, vos droits dans cet hémicycle doivent être scrupuleusement respectés.

Par ailleurs, les Députés doivent se rappeler que notre assemblée nationale est membre à part entière de l’UIP (Union Interparlementaire). Lors de la 114e Assemblée de l'UIP, tenue à Nairobi en 2006, les Parlements membres de l'Organisation avaient adopté une résolution sur la manière dont les parlements peuvent et doivent promouvoir des moyens efficaces de lutte contre la violence envers les femmes dans tous les domaines.

Le parlement sénégalais qui est membre de cette grande Organisation, doit donc assumer et prendre toutes les dispositions nécessaires afin que les femmes élues ne subissent en son sein aucune violence.«Pas d'égalité entre hommes et femmes sans éradication de la violence envers les femmes. Les parlementaires doivent coordonner leurs efforts et travailler ensemble - femmes et hommes parlementaires, société civile, gouvernement central et autorités locales, organisations internationales et nationales et simples citoyens.

"Ensemble", voilà le maître mot.
» Extrait des conclusions de la Conférence internationale "Une réponse parlementaire à la violence contre les femmes", tenue à Genève, en décembre 2008, sous l’égide de l’UIP.Il est temps pour nous tous, femmes et hommes, filles et garçons, mais aussi acteurs publics, de mettre fin, ensemble, aux violences faites aux femmes et aux filles.




Aliou Ndao Fall
Secrétaire national
Chargé de la Diaspora Apr