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VOTE DU PROJET DE LOI SUR L’ACCÈS À L’INFORMATION : Les parlementaires ont argumenté pour briser le mur du silence

Rédigé par leral.net le Mercredi 27 Août 2025 à 12:51 | | 0 commentaire(s)|

VOTE DU PROJET DE LOI SUR L’ACCÈS À L’INFORMATION : Les parlementaires ont argumenté pour briser le mur du silence

 
 
 
À l’issue de la première session extraordinaire de 2025, l’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité le projet de loi n°14/2025 sur l’accès à l’information. Un tournant législatif majeur qui entend réconcilier l’administration sénégalaise avec les principes de transparence, de responsabilité et de participation citoyenne. Retour sur les prises de parole marquantes des députés, qui saluent et interrogent ce nouveau cadre légal.
 
Le rideau est tombé sur la première session extraordinaire de l’année, mais il se lève sur une ère nouvelle pour le Sénégal. Le projet de loi n°14/2025 sur l’accès à l’information, voté à l’unanimité par les députés, vient sceller une promesse souvent reportée, mais enfin tenue : celle de garantir aux citoyens un droit effectif à l'information publique.
 
 
 
Une loi pour équilibrer le droit à savoir et les secrets d’État
 
Daba Wagnane, qui a ouvert le ballet des orateurs n’a pas manqué de rappeler l’équilibre délicat que cette loi qui cherche à établir l’équilibre entre droit du citoyen et protection des intérêts stratégiques de l’État. «Ce projet de loi prône l’équilibre entre le citoyen et la personne assujettie. L’article 2 de la loi précise clairement les informations interdites de communication : secret de la défense nationale, secret médical, relations avocat-client, secret des délibérations judiciaires ou gouvernementales, etc. C’est à saluer !». Mais l’élu interpelle également sur l’article 4, en particulier les sanctions prévues à l'encontre des agents publics qui, volontairement ou non, communiqueraient des informations erronées ou falsifiées.
 
 
 
Une exigence nouvelle pour les administrations à l’étranger
 
Représentant la diaspora, la députée Fatou Cissé Goudiaby a mis l’accent sur l'application de la loi hors du territoire national, notamment dans les représentations diplomatiques. «La promulgation de cette loi rendra les Sénégalais plus exigeants, y compris ceux de la diaspora. Il faut que les consulats s’adaptent. L’article 12 prévoit la digitalisation des plateformes et l’opérationnalisation de standards téléphoniques. Aujourd’hui, des compatriotes se battent simplement pour renouveler un passeport ou une carte d’identité.»
 
 
 
Un souffle nouveau pour le journalisme d’investigation
 
Pour Nafi Kane, la loi arrive à point nommé dans un paysage médiatique miné par la censure et la peur. «L’absence d’un accès à l’information a toujours été un obstacle à la transparence. Cette loi va ressusciter le journalisme d’investigation. Les journalistes pourront désormais exercer sans crainte d’être poursuivis pour avoir révélé des documents qualifiés de “confidentiels” de manière arbitraire». La députée dénonce la «culture du secret» qui, selon elle, a installé une méfiance chronique entre gouvernants et gouvernés.
Youngar Dionne a élargi le spectre de la loi en insistant sur des domaines concrets où les citoyens attendent une application immédiate. «Les collectivités territoriales doivent rendre publiques toutes les informations sur l’état civil et le foncier. Trop souvent, les lenteurs judiciaires ou administratives ne sont pas justifiées. L’accès à l’Etat de droit est un parcours du combattant.»
 
 
 
L’accessibilité, un droit pour tous
 
Sokhna Awa Seck, députée vivant avec un handicap, a appelé à une véritable inclusion des citoyens en situation de handicap, souvent oubliés dans les politiques d’accès à l’information. «Cette loi peut renforcer la participation citoyenne, mais il faut penser aux personnes ayant un handicap visuel. Ce sont aussi des citoyens à part entière. L’information doit être accessible en braille, en audio, sur des plateformes ergonomiques.»
Seynabou Yacine Samb, quant à elle, a insisté sur la nécessité de mécanismes d’accompagnement. «Cette loi doit être suivie de mesures sévères pour garantir son application. Sans volonté politique, elle restera lettre morte.»
 
 
 
Fin du régime de l’opacité ?
 
Ayib Salim Daffé, président du groupe parlementaire Pastef, n’a pas mâché ses mots à l’égard du régime précédent. «Nous ne sommes plus dans un régime de cachoterie. En moins de 8 mois, nous avons fait ce qu’eux n’ont pas osé faire en 12 ans. Le Code d’éthique des finances publiques a été appliqué, ce qui nous a permis de lancer l’audit qui a révélé la catastrophe budgétaire.». Il fustige aussi les tentatives de décrédibilisation de la Cour des comptes. «Ils ont osé remettre en cause le rapport de la Cour des comptes. Désormais, toute personne qui propage de fausses informations devra en répondre devant la loi.»
 
 
 
BMS
 
 
 
 



Source : https://www.jotaay.net/VOTE-DU-PROJET-DE-LOI-SUR-L...