Vers un programme national pour booster la filière blé

Un atelier national de réflexion sur le développement de la filière blé, dans le cadre d’une réflexion globale portant sur la mise en place d’une stratégie nationale portant sur cette céréale, a constaté l’APS.

Les participants à cette rencontre sont appelés à “réfléchir sur la mise en place d’une stratégie nationale portant sur la filière blé, en quelque sorte mettre en place un programme”, a déclaré El Hadj Malick Lèye, coordonnateur du projet FIRST ACT, en marge de  l’ouverture de cette rencontre de deux jours au centre AfricaRice de Boudiouck, à Saint-Louis.

Ce projet a été mis en place par le gouvernement du Sénégal à travers la direction de la recherche et de l’innovation, de concert avec d’autres bailleurs internationaux, avec comme objectif de diffuser les 8 variétés de blé développées par l’Institut sénégalais de recherches agricoles (ISRA).

Selon M. Lèye, également chercheur à l’ISRA, ”ce projet est une contribution justement au développement de la filière blé au Sénégal, à travers la diffusion de ces 8 variétés qui ont aussi une reconnaissance au niveau sous-régional”.

Il a signalé qu’avec ce projet, les producteurs ont été mis à contribution avec des parcelles de diffusion de ces variétés, lesquelles ont récemment fait l’objet de visites guidées au niveau de la vallée du fleuve Sénégal.

Les différents partenaires de la filière ont pris part à ces visites guidées, de même que les autorités locales, les transformateurs, mais également les techniciens et les chercheurs.

”A l’issue de ces visites guidées, on a pu organiser parallèlement, dans le cadre de ce projet, une séance de formation des producteurs, mais également des techniciens avec des séances théoriques sur les itinéraires de production”, a-t-il expliqué.

Il a précisé que l’organisation de cet atelier ”est l’aboutissement de toutes les activités de ce projet, qui réunit aujourd’hui tous les acteurs, donc tous les partenaires, pour discuter de la mise en place de ce programme”.

Le chercheur a souligné l’importance de structurer la filière pour avancer sur les acquis, le financement de la filière.

Il a insisté sur le fait que les producteurs doivent arriver à travailler avec les chercheurs, ajoutant qu’il est également important que les partenaires se mettent ensemble.

Le chef de la division des semences au ministère de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de l’Elevage, Mamadou Ndoye, a lui mis l’accent sur la contribution du blé pour l’atteinte de la souveraineté alimentaire,  compte tenu de son niveau de consommation au plan national.

Le Sénégal importe plus de 700 000 tonnes de blé chaque année, “ce qui constitue quand même une enveloppe très importante depuis 2023”, a-t-il rappelé. L’objectif, a-t-il ajouté, c’est de réduire de 40% les importations du blé en mettant en place un programme de production de blé au niveau national.

”L’ISRA avait fait des recherches en sélectionnant quatre variétés de blé dur et quatre variétés de blé tendre qui ont été inscrites dans notre catalogue national des espèces et variétés cultivées au Sénégal”, a souligné Mamadou Ndoye.

Amadou Tidiane Sall, sélectionneur de semence au CRA de Saint-Louis, a pour sa part insisté sur l’adaptabilité de la culture du blé dans certaines contrées du pays comme la vallée du fleuve Sénégal, où si toutes les conditions sont réunies, des taux de rendement importants peuvent être atteints, assure-t-il.

Il a indiqué que les producteurs ont manifesté “un intérêt certain” à la culture du blé qu’ils ont assimilée. Il ne reste plus qu’à formaliser la filière pour lui donner un coup accélérateur, a-t-il dit.