« Vice-présidence » : dangereuse félonie, vilaine forfaiture.

Cette fois-ci, le vieil homme ne se réfugie pas dans l’imaginaire. Il se vautre dans les vertus hallucinatoires d’une vision despotique qui cible un choix controversé à qui la Nation refuse de donner une légitimité. C’est alors, pour chaque leader d’opinion et leader de parti, l’heure de la prise de responsabilité. Tout silence est une complicité et toute approbation est une connivence honteuse. La société civile, les juristes, les intellectuels, les historiens, les chefs religieux et coutumiers et ceux dont la voix et l’action pèsent lourdement sur la conscience publique sont tous interpellés. Les sophistes et les soudards se sont déjà mis à leurs sales besognes. Il faudrait refuser et faire face parce que l’honneur n’abdique pas surtout quand on tend à une déconstruction d’Institutions historiques.
La Constitution du Sénégal est opprimée et salie par une compilation de forfaits. La République est abrutie et aliénée. Cet homme en fait trop et ses actes sont attentatoires à l’Etat et à la République. Et il manifeste un autisme inconcevable à l’endroit de ceux qui, enrichis par la pédagogie de l’histoire et nantis d’esprit de sagesse et de morale, lui disent halte. Cet autisme est symptomatique de son mépris pour le peuple. Il illustre encore la réalité d’un pouvoir qui a pour pilori un despotisme obscur préjudiciable aux Institutions de la République et à l’image du Sénégal.
Alors que les Sénégalais s’interrogent sur la réalité des Institutions, il envisage pour l’imposer, un « vice » vicieux, mis en asyndète à l’Institution du Président de la République. L’Assemblée nationale et l’inutile Sénat qui l’approuveraient n’ont point de relation de légitimité avec la Nation. Ils ne font qu’approuver les démences politiciennes au grand plaisir d’un vieux lion dépassé et qui semble avoir rompu et avec le peuple et avec la raison. D’ailleurs au nom de qui votent l’Assemblée et l’abstrait Sénat ? Du peuple ? Mais le peuple ne se reconnaît pas en eux. Alors pour qui et au nom de qui si ce n’est pour ce monarque sans diadème qui les manipule comme font des jongleurs de cirque. Décidément ce pays-là s’enfonce dans les abysses de l’irresponsabilité et de la félonie. Il n’a ni cap, ni capitaine. La République est devenue une jument folle qui va dans tous les sens. Et c’est par effraction et par instinct que surgit, dans le tourbillon de cette chientlit, une Vice-présidence
Mais cette affaire de Vice –Présidence-là est une insipide tragi- comédie dont la catharsis peut être fatale à son initiateur. Elle est une atteinte à l’histoire et aux Institutions. Elle est dangereuse. Elle déconstruit la République pour lui donner une physionomie cicatrisée comme si ce pays sort d’une crise ayant opposé deux camps ennemis réconciliés par un partage du pouvoir. Elle donne à l’Etat une difformité identifiable à celle qui caractérise les Etats africains dirigés par des pseudo monarques prédateurs. De Senghor à Diouf, les piliers des Institutions ont été protégés et consolidés. Mais Wade qui, depuis une décennie ne fait que de la politique politicienne sur fond de parade nombriliste et de forfaiture, les dépouille de leur halo et de leur majestueuse sacralité pour les jeter dans la boue des humeurs et des calculs politiciens. Cette affaire de Vice-présidence déshonore le Sénégal. Elle est honteuse. Les citoyens, meurtris, fatigués et enfermés dans un ghetto de problèmes sociaux, attendent Wade sur tous les fronts sauf sur celui d’un égotisme clinique et outrancier qui ne privilégie que des pulsions libertaires d’un âge post –colonial.
L’exposé des motifs n’est qu’une parodie qui couvre le parjure. L’argumentaire est faux. Il est hors la vérité et hors la loi. La médiocrité de l’argumentaire démasque un champ d’action nul comme une tabula rasa. Des analystes diraient immense intrigue. Mais l’histoire dira abominable complot. La femme n’est qu’un alibi pour faire accepter une cabale contre la démocratie dans le but d’élaborer une basse alchimie de succession dont le profit ne profiterait qu’aux profiteurs déjà identifiés dans le jeu pervers de « fils d’emprunt » et de « fils biologique ». Ce n’est donc point offenser Wade que de dire qu’avec cette conspiration politique, il donne la preuve qu’il n’est point un grand homme d’Etat mais un politicien de boulevard. Sa loi qui impose une Vice-présidence est phtisique, despotique et monstrueuse. La combattre, c’est défendre la République et dans la défense de la République personne n’est tombé tant qu’un seul est debout.
Tamsir ndiaye jupiter