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« Vie saine et don de sang : appel à la responsabilité pour sauver des vies. »

Rédigé par leral.net le Vendredi 13 Juin 2025 à 18:41 | | 0 commentaire(s)|

Depuis 2004, l'Organisation Mondiale de la Santé célèbre le donneur de sang, maillon essentiel de la transfusion sanguine. Pour cette 21ème édition du 14 juin 2025, le thème choisi est « Donnez votre sang, donnez de l'espoir : ensemble, sauvons des vies. » Nous saisissons cette opportunité pour lancer un appel national à la responsabilité pour sauver des vies. Bertin Wilfried Meba, Administrateur de santé, diplômé de l'ENA. Certifié en Administration publique et management (...)

- LIBRE PROPOS /

Depuis 2004, l'Organisation Mondiale de la Santé célèbre le donneur de sang, maillon essentiel de la transfusion sanguine. Pour cette 21ème édition du 14 juin 2025, le thème choisi est « Donnez votre sang, donnez de l'espoir : ensemble, sauvons des vies. » Nous saisissons cette opportunité pour lancer un appel national à la responsabilité pour sauver des vies. Bertin Wilfried Meba, Administrateur de santé,
diplômé de l'ENA. Certifié en Administration publique et management (MDI-Singapour)
Auteur d'une étude intitulée « Blood donation in Singapore », 2015 et Docteur Grazziéla Christelle Medza Avah, Médecin Résident de Biologie Médicale, précédemment en service au Centre National de Transfusion Sanguine appellent à la responsabilité pour sauver des vies.

Le sang comme disait Hippocrate est la rivière de la vie, autrement dit, c'est ce tissu liquide vital qui circule dans les vaisseaux sanguins composé de globules rouges, blancs dans un liquide appelé plasma et chargé du transport de l'oxygène, de nutriments, des anticorps et des hormones. En termes beaucoup plus précis et concis, sans le sang, il n'y a point de vie. Malheureusement de nos jours, malgré les prouesses scientifiques, les chercheurs n'ont toujours pas réussi à le fabriquer. Il se régénère seul dans l'organisme.

Les statistiques obtenues en 2015 du Programme Singapourien de Transfusion Sanguine révèlent que les besoins en sang sont de 31% en chirurgie, 25 % en médecine générale, 14% en orthopédie et hématologie, 10% en cardiologie et 6% pour les urgences et les accidents divers. Les mêmes chiffres officiels démontrent que plus la demande en Produits Sanguins Labiles augmente de manière exponentielle liée aux affections chroniques (cancers, insuffisance rénale, drépanocytose…), de l'autre côté l'offre diminue.

Si nous avons préféré convoquer les statistiques de ce lointain pays en ce qui concerne les besoins en sang, c'est parce qu'ils n'existent pas réellement chez nous qui soient fiables et permettent une exploitation scientifique. L'engouement constaté dans l'unique centre de référence en la matière, à savoir le Centre National de Transfusion Sanguine pourrait juste permettre d'épiloguer et d'émettre des hypothèses qui ne seraient certainement pas loin de la réalité singapourienne.

Comme précédemment indiqué, le sang est vital et il est recherché. Et pour l'avoir, il faut des donneurs, bien portants. Ces donneurs qui sont, soit bénévoles ou familiaux doivent être eux-mêmes en forme avant de prétendre vouloir sauver des vies.

Nous pouvons déjà nous réjouir de ce qu'il y ait une mobilisation autour de la promotion du don de sang avec les chiffres officiels au Gabon de 69% en 2024 de donneurs bénévoles tandis qu'ils sont de 70% à Singapour, encore en dessous des 80% recommandé par l'Organisation Mondiale de la Santé ; et respectivement pour ces deux ays de l'ordre de 31% et 30 % concernant les donneurs familiaux.

Certes sur le plan institutionnel, des engagements ont été récemment pris par le Parlement et le Gouvernement au cours des premières journées nationales de la transfusion sanguine organisées à Libreville du 26 au 28 mai en vue de rendre disponibles et accessibles les Produits Sanguins Labiles, par la création des Centres Régionaux de Transfusion Sanguine et par la mobilisation des donneurs individuels ou ceux des groupes constitués divers, en l'occurrence les communautés autochtones, les congrégations religieuses, les entreprises, les ONGs, les mutuelles des étudiants et autres partenaires. Ceci pour sauver des vies sur toute l'étendue du territoire national car le besoin en sang est permanent.

Tout cela est à saluer. Mais il reste un inconnu de taille, l'état de santé des potentiels donneurs dans la mesure où pour que le sang donné soit transfusé en toute sécurité, il doit être sans risque infectieux, c'est-à-dire sans VIH, Hépatite B, Hépatite C et Syphilis.

En effet, l'organisme onusien estime que les pratiques de transfusion de sang total sont définitivement révolues. Donc, une poche de sang prélevée doit subir des examens biologiques et hématologiques spécifiques concernant les quatre (04) marqueurs susmentionnés, recommandés par l'OMS.

Pour ce faire, les donneurs actuels et potentiels donneurs sont appelés à la responsabilité ; à vivre sainement pour leur bien-être en premier mais surtout pour la personne malade (le receveur).

C'est le but de cet appel à la responsabilité afin de donner de l'espoir à ces nombreuses vies qui ont en besoin.

Les chiffres nationaux sont alarmistes en ce qui concerne la destruction des poches de sang du fait de leur infection. En 2024, 1.2% de poches rejetées du fait du VIH sida, 3.14% du fait de l'hépatite B, 0.97% à cause de l'hépatite C et 1.14% à cause de la syphilis ; ce qui représente 6.45 % de poches contaminées et détruites, c'est-à-dire 1967 poches ; de facto, soient, 5901 possibles vies pouvant être sauvées étant donné qu'une poche de sang total permet la production de trois produits sanguins labiles (concentré globulaire rouge, concentré des plaquettes et plasma).

Dans cette promotion du don de sang, on oublie de mettre l'accent sur cet aspect, peut-être pour ne pas heurter la sensibilité des potentiels donneurs ou pour ne pas créer la psychose. C'est tout aussi irresponsable. Il faut appeler à l'engagement pour le don de sang en rappelant aux uns et aux autres que sans une vie saine et responsable, leur don de sang est vain, pour sauver la vie des patients ; le sang dont ils ont besoin doit être sûr et sécurisé.
Par une vie sexuelle saine et responsable, ensemble sauvons des vies !

Par :
Bertin Wilfried MEBA,
Administrateur de santé,
diplômé de l'ENA.
Certifié en Administration publique et
management (MDI-Singapour)
Auteur d'une étude intitulée
« Blood donation in Singapore », 2015.

Docteur Grazziéla Christelle MEDZA AVAH,
Médecin Résident de Biologie Médicale.
Précédemment en service au Centre National de Transfusion Sanguine.



Source : https://www.gabonews.com/fr/actus/libre-propos/art...