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Village de Thialy, département de Kanel : L’Infirmière chef du poste de santé accusée de non-assistance à personnes en danger

Deux villageois de Thialy, hameau situé à Kanel, région de Matam, sont décédés suite à non assistance médicale de l’Infirmière chef du poste de santé (Icp) Aïssata Bâ. Cette dernière est au centre d’un scandale qui secoue cette contrée de Matam. Les populations indignées interpellent le ministre de la Santé.


Rédigé par leral.net le Samedi 5 Novembre 2022 à 10:04 | | 0 commentaire(s)|

Ce n’est pas cette fois-ci une bavure médicale. Mais plus grave encore, parce que c’est suite à un refus d’assistance médicale que deux villageois de Thialy sont décédés. Au cœur de la polémique, l’Icp Aïssata Bâ.

Les faits sont racontés par des villageois qui ont pris contact avec votre canard. Dans la nuit du vendredi 14 au samedi 15 octobre dernier, Ousmane Bâ et Djiby Yero Bâ se sont présentés au poste de santé, pour solliciter les services de l’infirmière chef du poste de santé (Icp) du village de Thialy, dans le département de Kanel, région de Matam.

Leur frère et cousin Abou Yeroyel Bâ était très souffrant. Il était alité chez eux. Il faisait déjà tard puisque l’horloge affichait près de minuit. L’Icp, qui loge au sein même du centre, était dans ses appartements. Les visiteurs ont demandé au gardien de l’appeler. L’infirmière Aïssata Ba n’a pas daigné pointer le nez dehors. Ce qui a poussé un des accompagnants du malade Ousmane Bâ, à taper à la porte de l’infirmière. Insistant pendant longtemps, il n’a jamais eu de réponse de la dame qui a refusé d’ouvrir sa porte.

Certainement dérangée par le bruit, elle se pointe à la porte, hors d’elle, pour rabrouer tout simplement les visiteurs d’une nuit. Gardant leur calme, ces derniers ont expliqué qu’ils avaient besoin de son soutien médical pour un parent gravement malade. Lorsque l’infirmière s’est enquise de la maladie d’Abou Yeroyel Bâ, qui ne pouvait plus uriner, les cousins de ce dernier commençaient à avoir espoir d’une prise en charge de leur parent.

L’infirmière exige que le malade lui soit amené. Ce qui n’était pas possible parce Abou Yeroyel Bâ ne pouvait marcher. L’infirmière aurait refusé que l’ambulance soit mise à disposition du malade. Face à tous ces obstacles, les parents du malade affrétèrent une charrette pour transporter ce dernier à l’infirmerie. Entre-temps, l’infirmière Aïssata Bâ était retournée dans ses appartements, en disant d’une manière ferme au gardien, qu’elle ne saurait tolérer qu’on la dérange de nouveau, quels que soient les motifs.

Le salut du malade résidait dès lors par l’acceptation du chauffeur de l’ambulance, Tidiane, de prendre le risque d’amener à l’hôpital de Matam ou celui d’Ourrossogui le patient. Tidiane dira que même s’il risque le limogeage, il emmènera Abou Yeroyel Bâ à Matam ou à Ourrossogui. Malheureusement, à peine l’ambulance avait-elle fait 100 mètres, que Abou Yeroyel Bâ a rendu l’âme. Il était 3h du matin.

Le surlendemain, lundi 17/10, M. Amadou Sow, un des notables du village, s’est présenté au centre de santé pour demander à l’Icp de venir voir son fils de 35 ans très malade et qui n’était pas transportable. Le patient habitait à moins de 100 m du centre de santé. L’Icp refusera catégoriquement de se déplacer.

Malgré les appels de détresse du notable Amadou Sow qui a supplié les larmes aux yeux l’infirmière, cette dernière est restée figée sur son refus. Le fils d’Amadou Sow décédera le mercredi 19 octobre 2022. Deux refus d’assistance à malades qui ont été suivis de décès en deux jours d’intervalle. Le village de Thialy interpelle le ministre de la Santé et de l'Action sociale et exige le départ de l’infirmière.






Le Témoin