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Viol sur mineure, suivi de grossesse : le juge accorde une liberté provisoire au marchand ambulant Moussa Mbaye et ordonne une expertise médicale

Si ça ne tenait qu'au procureur, le marchand ambulant Moussa Mbaye allait croupir 5 longues années en prison. Polygame, marié à deux épouses, il a été attrait ce mardi, devant le tribunal des flagrants délits de Dakar pour des faits de pédophilie, de détournement de mineure et de viol suivi de grossesse au préjudice de l'adolescente M. K.F. âgée de 15 ans. Mais, le juge qui a ordonné une expertise médicale à la naissance du bébé a accordé une liberté provisoire au prévenu.


Rédigé par leral.net le Mardi 11 Septembre 2018 à 17:59 | | 0 commentaire(s)|

Viol sur mineure, suivi de grossesse : le juge accorde une liberté provisoire au marchand ambulant Moussa Mbaye et ordonne une expertise médicale
Né en 1977 et domicilié à Colobane, Moussa Mbaye risquait gros ce mardi, lors de sa comparution devant le tribunal des flagrants délits de Dakar. C'est la jeune fille M.K.F qui l'accuse d'être l'auteur de la grossesse de 9 mois qu'elle porte.
 
A en croire l'adolescente de 15 ans, c'est au mois de Décembre 2017, que le prévenu l'avait aspergé de gaz avant de la violer. " C'est après la prière du crépuscule, que je m'étais rendu chez Moussa Mbaye en compagnie de ma cousine Seynabou Diouf, dans le but d'échanger les chaussures de grosses pointures qu'il m'avait vendu. Mais une fois dans sa chambre, il avait demandé à ma cousine de lui acheter du couscous.
 
Lorsque cette dernière est revenue avec du couscous, il lui a intimé l'ordre de le retourner et d'aller chez un autre vendeur. Il a fallu que Seynabou nous tourne le dos pour une seconde fois pour qu'il me prenne par derrière avec la main droite. Avant de m'asperger la bombe à gaz, qu'il tenait dans sa main gauche. Profitant de mon état d'inconscience, il a assouvi sa libido sur moi. Ce n'est que quelques minutes après que Seynabou m'avait trouvé seule dans la chambre", a expliqué la partie civile.
 
Poursuivant, elle ajoute qu'une fois chez elle, elle avait constaté des traces de sang et du sperme sur son slip.  " J'ai jeté le slip. Ne sachant pas ce qui s'est passé réellement, je suis retournée chez Moussa le lendemain. Lorsque je lui ai demandé, il m'a dit qu'il ne m'a rien fait. C'est au mois de février que je suis tombée malade. Quand ma mère m'a conduit à l'hôpital sur instruction de mon oncle, Mor Sarr Ndiaye, la blouse blanche nous a révélé une grossesse de 11 semaines et 4 jours".
 
Des accusations que le prévenu a niées avec véhémence. " Je n'ai jamais entretenu une relation sexuelle avec la partie civile. Le jour des faits, c'est elle qui était venu me rendre visite vers les coups de 20h en compagnie de Seynabou et de Lamine. Après les salutations d'usage, j'avais remis une pièce de 100 francs à Kéwé en personne pour qu'il m'achète du couscous. C'est lorsqu'elle a refusé de partir que j'avais envoyé Seynabou.

C'est en ce moment qu'elle m'avait demandé de lui offrir une chaussure en présence de Lamine. Quand j'ai refusé, elle est rentrée dans une colère noire avant de sortir de ma chambre. Par la suite, Seynabou m'a retrouvé seul sur les lieux avant de me remettre mon couscous. Je ne suis pas l'auteur de sa grossesse
", a contesté, le polygame marié à deux épouses et père de trois enfants.
 
Entendue en qualité de témoin, Seynabou Diouf, moins âgées que la présumée victime confirme en partie les déclarations de sa cousine. " De retour chez le vendeur du couscous, j'avais trouvé Kéwé seule dans la chambre. Elle était assise par terre, la tête adossée sur le bord du lit. Lorsque je lui ai demandé Moussa, il m'a dit qu'il ne l'a pas vu. Ainsi, sur sa demande je l'ai aidée à se lever en lui tendant la main. Mais, je n'avais rien soupçonné. On n’était pas aussi accompagnés de Lamine au moment d'aller chez Moussa", rejette-t-elle. A son tour, Lamine soutient qu'il ne s'est jamais rendu chez le prévenu.
 
Les conseils de la partie civile ont par ailleurs, réclamé 20 millions de francs à titre de dommages et intérêts. " Mon intime conviction dans cette affaire est que Moussa Mbaye est l'auteur de la grossesse que porte ma cliente. Et, les faits de viol sur mineure sont suffisamment établis. Parce que, le prévenu avait usé de la violence en aspergeant de gaz sa victime avant de la pénétrer. Et après son forfait, il avait pris la fuite. Puisque, Seynabou a dit clairement qu'elle n'a l'a pas retrouvé sur les lieux ", a souligné Me Fatimata Sall.
 
Dans la même veine, le parquet a requis 5 ans d'emprisonnement ferme contre le prévenu. Selon lui, les déclarations faites par la victime et corroborées par les témoignages des enfants suffisent pour retenir sa culpabilité. 
 
Quant à la défense, assurée par quatre avocats, elle a plaidé la relaxe pure et simple de son client. A défaut de lui accorder une liberté provisoire, le temps de faire un test ADN à la naissance du bébé. Me Bamba Cissé a relevé le fait qu'il n'y a même pas de certificat médical dans le dossier qui atteste de l'existence du viol. " La bombe à gaz, dont fait état aussi, la victime a manqué à l'appel. On ne peut pas retenir la culpabilité d'un prévenu sur la base de simples supputations. Notre client est resté constant sur ses déclarations depuis le début de la procédure. Il est prêt à payer une expertise médicale à la naissance du bébé. Ce serait donc, injuste de le retenir dans les liens de la détention", a martelé la robe noire.
 
Lui emboitant le pas, son confrère Me Etienne Ndiongue de souligner : " Je suis choqué par le réquisitoire du parquet. Mais aussi, par la somme astronomique que la partie civile a réclamée.  Dans ce dossier, il y'a une partie qui ment et qui fait preuve de lâcheté, en refusant de dire la vérité pour battre monnaie uniquement. Comment une fille vierge peut être victime de viol et ensuite faire mille pas pour rentrer chez elle? C'est impossible !"
 
Au terme des plaidoiries, le juge qui a ordonné une expertise médicale à la naissance du bébé, a accordé une liberté provisoire au prévenu. Une décision que les proches du mis en cause ont bien accueillie. Ces derniers, l'ont manifesté à travers des applaudissements et des cris de joies. 
 
Kady FTY Leral
 

La rédaction de leral...