Visibilité et transparence : Après une riche matinée de sensibilisation et d’échanges, la SNR et le COJES main dans la main pour mieux informer le public

En ouvrant la rencontre, Babacar Ndiaye, Directeur général de la SNR, a souligné : « Cette journée marque une volonté d’ouverture et de transparence vis-à-vis de la presse économique. Nous voulons lever les malentendus, partager notre mission et renforcer la visibilité d’une institution souvent silencieuse mais essentielle. Une bonne compréhension de la SNR par les médias, c’est une meilleure information du citoyen. »

Un rôle stratégique méconnu

Créée en 1991 par la loi 91-21 dans un contexte de crise bancaire généralisée en Afrique de l’Ouest, la SNR est l’un des instruments clés de l’État du Sénégal dans le cadre de l’assainissement du secteur financier. Sa mission principale : recouvrer les créances gelées issues des banques nationales dissoutes et rembourser les dépôts de leurs clients. Elle peut aussi gérer d’autres créances publiques sur mandat.

Pour rappel ou enseigne à la nouvelle génération, (c’est selon), le Sénégal, à la fin des années 1980, traversait une période critique : liquidation de la BNDS (Banque nationale de développement du Sénégal), faillite de la SOFISEDIT, fermeture de la SONABANQUE, disparition de la SONAGA, sans compter plusieurs banques commerciales en cessation d’activités. Ces faillites représentaient entre 20% et 30% des actifs du système financier. C’est dans ce contexte que la SNR a été créée pour restaurer la confiance et stabiliser le système bancaire.

Une contribution réelle à l’économie

À ce jour, la SNR a permis de recouvrer plus de 78 milliards de francs CFA, dont plus de 2,5 milliards rien qu’au premier trimestre 2025. Chaque franc récupéré est réinjecté dans le circuit économique et contribue à renforcer la capacité d’investissement de l’État. « Nous sommes un syndic public, spécialisé dans la gestion des actifs complexes ou presque perdus », a résumé le Directeur général.

Selon le rapport 2023 de l’Association des professionnels des banques du Sénégal (APBEF), les créances compromises du secteur bancaire sont estimées à 800 milliards de francs CFA. Dans ce contexte, l’action de la SNR reste stratégique pour sécuriser le secteur financier et soutenir l’économie nationale.

Perspectives et nouvelles ambitions

Les échanges ont aussi permis de mettre en lumière l’évolution de la SNR, désormais engagée dans un processus d’adaptation aligné sur l’Agenda 2050. Ses savoir-faire sont appelés à jouer un rôle dans d’autres domaines stratégiques, comme le financement des pôles territoriaux de développement, la réforme foncière, l’appui à l’agriculture et à l’inclusion financière.

« L’expérience de la SNR est stratégique pour l’Agenda 2050 », a insisté Bassirou Babou, Directeur recouvrement et affaires juridiques, appuyé par Mme Diagne Mame Fatou Sow, conseillère spéciale. La SNR envisage ainsi de dépasser ses missions historiques en nouant des partenariats avec le secteur privé.

Une presse économique mieux outillée

Cette matinée, articulée autour de trois panels, a permis aux journalistes présents d’approfondir leur compréhension du rôle de la SNR dans l’économie nationale. Ils sont désormais mieux préparés à relayer des informations précises et à lever les préjugés entourant cette institution encore méconnue.

« Mieux comprendre la SNR, c’est contribuer à renforcer la confiance des citoyens envers le système bancaire et financier sénégalais », a conclu le Directeur général.