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Women in Africa (WIA) : l'entrepreneuriat féminin africain creuse son sillon à Dakar

Au-delà de son premier sommet régional à Dakar, l'initiative WIA veut renforcer son rôle de « première plateforme internationale de développement économique et d'accompagnement des femmes africaines leaders et à haut potentiel ».


Rédigé par leral.net le Samedi 14 Avril 2018 à 15:05 | | 0 commentaire(s)|

Ce 12 avril a été une date importante pour l'initiative Women in Africa (WIA), lancée en 2017 par Aude de Thuin, celle-là même qui a réussi, vexée, dit-on, de n'avoir pas été invitée à Davos en 2005, à réunir à Deauville quelque 1 400 femmes d'influence originaires de 80 pays posant ainsi les bases du Women's Forum.

Le cadre choisi pour la tenue du premier sommet régional de Women in Africa (WIA) est l'École des sables de Toubab Dialao, dans le département de Rufisque, un lieu où la grande Germaine Acogny fait profiter de son expérience de la danse à la jeune génération. Thème retenu : « L'entrepreneuriat des femmes africaines : comment faire levier ? ». Ponctuée par les interventions de femmes entrepreneurs locales et des speakers experts panafricains, cette journée a débuté par une plénière dont l'objectif a été de « montrer que l'Afrique reste un exemple pour le monde en matière d'entrepreneuriat féminin ».

 

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Lors du premier sommet de Women in Africa (WIA) à Marrakech du 25 au 27 septembre 2017, Aude de Thuin, entourée de femmes d'affaires africaines de haut niveau. © DR
 

 

Financement, une question cruciale de laquelle l'État ne peut pas être absent

Au-delà, la question du financement a été abordée. L'occasion pour la socio-anthropologue Fatou Sow Sarr, d'expliquer combien il est important que l'État facilite l'accès des femmes au financement.

« Pour leur permettre d'assumer leurs responsabilités sociales et familiales », a-t-elle estimé devant un parterre de plusieurs personnalités venues de 15 pays d'Europe, d'Amérique et d'Afrique. « Le financement horizontal octroyé à des regroupements de femmes est certes nécessaire pour lutter contre la pauvreté, mais il ne demeure pas un modèle susceptible de booster le développement de l'entrepreneuriat et la création des richesses », a soutenu Fatou Sow Sarr, par ailleurs directrice du laboratoire genre de l'université Cheikh-Anta-Diop de Dakar. « L'un des principaux problèmes pour l'épanouissement de la femme entrepreneur est lié à l'environnement social, familial et autres », a-t-elle en outre indiqué, citée par l'Agence de presse sénégalaise (APS).

L'impact de tout un écosystème

Et d'ajouter : « Il va falloir que les politiques publiques facilitent l'environnement des femmes en vue d'avoir des entrepreneurs aptes à assurer correctement le développement de leurs activités ». Selon Fatou Sow Sarr, « il y a lieu de tenir également compte de l'environnement juridique et fiscal du pays pour sauver les jeunes PME exposées à un taux de morbidité élevé ». Et la socio-anthropologue, citée par l'APS, de faire remarquer que « les femmes auront du mal à s'en sortir si les politiques publiques ne s'intéressent pas à la question de leur espace familial ».

La formation, un autre point décisif pour l'entrepreneur

Les problèmes des femmes, a-t-elle souligné, « ne résident pas seulement dans l'accès au crédit, encore moins dans la formation, mais surtout dans l'environnement dans lequel elles évoluent ».

Pour sa part, la directrice générale de l'entreprise Lysa et Co, Sylvie Sagbo, a estimé que le contexte de l'entrepreneuriat féminin est actuellement « différent grâce à l'instruction et au dynamisme des femmes ». « Malgré cela, a-t-elle poursuivi, il y a encore des difficultés au niveau de la gestion entre le travail et le ménage ».

En ce qui concerne l'aide allouée aux femmes, Sylvie Sagbo a déploré que celle-ci soit « plus affectée aux femmes du milieu rural au détriment de celles qui évoluent dans la ville, alors qu'elles connaissent toutes les mêmes difficultés ».

 

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L’ambassadrice Women in Africa au Sénégal, Solange Rokhaya Ndir. © DR
 

 


Des réflexions qui n'ont pas manqué de toucher l'ambassadrice de Women in Africa au Sénégal, Solange Rokhaya Ndir.

Celle-ci, au-delà de piloter chez Orange Sénégal un programme pour faire du numérique un outil d'implication économique et d'autonomisation des femmes, est la vice-présidente de l'association des femmes sénégalaises dans le secteur des nouvelles technologies mais également d'une organisation dont le nom est tout un programme et un engagement : « Je consomme made in Sénégal ».

De quoi conjuguer patriotisme économique et combat pour l'affirmation économique de la gent féminine.






Par Malick Diawara (avec APS)


 

 
 
 

Alain Lolade