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duo ou duel : un fauteuil à deux ( Par Mame Diarra SOW )

Rédigé par leral.net le Dimanche 12 Octobre 2025 à 00:09 | | 0 commentaire(s)|

 duo ou duel : un fauteuil à deux ( Par  Mame Diarra SOW )
De l’impérieuse nécessité de poursuivre la révolution patriotique africaine développée au Sénégal avec son continuum de ruptures et sa cohorte de tumultes inhérents à toute révolution à l’instar de l’historique révolution française de 1789 ou du contemporain printemps arabe. C’est la mise en lumière du grand soir sénégalais mis au grand jour avec un pouvoir exécutif révolutionnaire qui marque l’une des premières ruptures avec un bicéphalisme inédit entre un Président éminemment légal et un Premier Ministre puissamment légitime. Une nouveauté qui conforte l’exception démocratique sénégalaise et enracine l’esprit révolutionnaire africain de PASTEF.
Inédit! Car ce n’est pas le schéma bonapartiste ou césariste avec l’hégémonie d’un Président élu porteur d’un projet de société intuiti personae et un Premier Ministre nommé pour le mettre en œuvre. Mais un exécutif révolutionnaire d’un fauteuil pour deux figures politiques liées au peuple par un seul pacte de confiance sur la base d’un même projet. Un pouvoir exécutif inédit qui n’émane pas de l’élection présidentielle issue d’une rencontre entre un homme et son peuple mais d’un rendez-vous de duo DIOMAYE / SONKO et leurs concitoyens.
Pourtant le Général De Gaulle fondateur du régime de la Ve République française fortement présidentialiste qui inspire le Nôtre disait verbatim « qu’il ne peut y avoir de dyarchie au sein de l’Etat » entre un Président de la République élu et un Premier ministre nommé.
Certes ! Car en l’espèce il n’est point de dyarchie au sein de l’exécutif mais d’une nouvelle expérience républicaine. Qui n’est ni anomalie démocratique ni dysfonctionnement institutionnel mais une adaptation de la réalité politico institutionnelle à l’instar du régime de cohabitation expérimenté au pays de Marianne. S’agissant en France de plusieurs séquences de cohabitation entre un Président de la République et un Premier ministre issu d’une majorité parlementaire de l’opposition.
Dans notre Sénégal de 2025, il ne s’agit pas aussi de cohabitation mais de l’avènement d’une jurisprudence institutionnelle émanant d’une révolution démocratique qu’on pourrait définir comme une Co gouvernance si l’on peut se permettre ce néologisme. C’est à dire un pouvoir exécutif à deux forces entre un Président éminemment légal et un Premier ministre puissamment légitime.
Un duo de l’exécutif né du contexte exceptionnel de l’élection présidentielle révolutionnaire du 24 mars 2024. Qui est la traduction de la volonté du peuple souverain réitérée lors des élections législatives avec une majorité parlementaire exclusivement PASTEF dirigée par SONKO.
Une Co gouvernance qui émane du parallélisme de forme avec une conquête du pouvoir à deux et un exercice du pouvoir à deux. Pour la première fois la conquête du pouvoir est incarnée par un duo au lieu d’être l’incarnation d’un seul homme face à son peuple. Le slogan « DIOMAYE MOY SONKO » en atteste.
Une Co gouvernance qui fait que si le Président DIOMAYE est Président de la République le Premier Ministre SONKO demeure le Président du parti présidentiel PASTEF ; DIOMAYE a gagné comme Chef de l’exécutif tout comme SONKO a triomphé des législatives. Si Le Président est gardien de la Constitution, le Premier Ministre reste le garant du Projet.
Une Co gouvernance qui s’affirme : d’abord parce que Le Président FAYE élu est par essence dépositaire de la confiance du peuple sénégalais mais cette confiance n’est pas intégrale. C’est une confiance déléguée et dictée par le Président SONKO qui a donné une consigne de vote aux sénégalais. Ensuite après avoir désigné son Co détenu candidat le leader SONKO s’est mobilisé et a battu campagne aux côtés du candidat DIOMAYE comme colistier de fait dans un tandem historique d’une campagne électorale éclair historique débutant du point de presse de l’hôtel AZALAI au rassemblement de MBOUR.
Partant de ce récit républicain révolutionnaire arriva le gouvernement SONKO 2 qui est venu relancer la rumeur grandissante et encombrante de dyarchie. Pourtant comme tout remaniement gouvernemental, il est destiné à donner un nouvel élan. En l’espèce censé faire taire les dissensions supposées au sommet de l’Etat.
Mais le gouvernement SONKO 2 n’aura pas réussi à rafraichir la chaleur du climat politique adossé aux symptômes du corps républicain malade au pronostic vital engagé interné au quatrième sous-sol d’après l’Autorité avec des signes cliniques les plus agonisants : déficit public abyssal ; dette publique cachée, inflation galopante, scandales politico-financiers en série, reddition des comptes publics, chômage de masse et jeunesse désœuvrée  à l’assaut de l’océan pour un avenir meilleur au péril de leur vie.
Et voilà que le remaniement qui est en soit un léger réaménagement produit une forte controverse. Surtout avec les deux ministères régaliens de la Justice et de l’Intérieur respectivement à Mme FALL en permutation et Maitre Cissé avocat du Premier Ministre SONKO.  D’aucuns y voient la puissance du Premier ministre avec une démonstration de force au sein de l’exécutif. Encore une suspicion grandissante d’une perception de dyarchie qui refait surface.
Le gouvernement SONKO 2 tout neuf a fait ressurgir le vieux spectre de la dualité.  Et ce qui est un banal moment démocratique est devenu une périlleuse séquence républicaine avec son lot de controverses.
A nouveau, La petite musique de dualité résonne à grand bruit. La polémique enfle. Les esprits s’échauffent. Les imaginations s’enflamment sur la supposée dyarchie. La rumeur entre DIOMAYE ET SONKO au bruit assourdissant ne cesse de se développer, de s’amplifier et de s’épaissir.
Telle est l’actualité mais tel n’est pas l’enjeu. Compte tenu des urgences et de l’état du pays en souffrance enfoui au 4ème sous-sol l’enjeu n’est pas une équation de rupture politique de duo ou duel mais l’impérieuse nécessité d’une grande rupture économique et sociale.
Assumer le duo en tant que guides de la révolution durant la conquête du pouvoir et pères de la rupture systémique durant l’exercice du pouvoir. Les deux figures de l’exécutif ne peuvent pas ne pas avoir la claire conscience de leurs rôles et de leurs responsabilités devant l’histoire. La rupture pour être à la hauteur des enjeux. Trouver des solutions et des actions correctrices aux problèmes. Surtout remettre le pays dans l’ordre à tout point de vue.
Le Président de la République qui est la clef de voûte des institutions a compris l’impérieuse nécessité du duo en criant urbi et orbi que le Premier Ministre doit être fort. Conscient que la force du Premier ministre ne signifie pas l’affaiblissement de la fonction présidentielle. Partager le pouvoir ce n’est pas le diviser et le fragiliser c’est additionner les capacités et le renforcer.
En toute conscience il reconnait qu’il a été élu victorieusement mais que son destin politique qui l’a propulsé de l’ombre à la lumière a été promu par les bons soins de son Premier ministre SONKO.
 En toute loyauté en évoquant à cri et à corps qu’il faut que le Premier Ministre soit fort montre qu’il ne s’essayera pas au symbole de l’aventure personnelle ni à l’audace transgressive. Ainsi loin de lui l’idée de faire la politique de l’autruche car conscient de sa candidature de substitution donc par défaut consécutive à l’invalidation de celle de SONKO.
En toute clairvoyance, l’homme politique avant d’être élu sait apprécier et garde en mémoire qu’avant d’accéder au pouvoir il n’avait ni poste électif ni poste nominatif ; qu’il n’était ni haut dirigeant de la fonction publique ni top manager du secteur privé. Propulsé du jour au lendemain comme candidat par l...

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