«Ma bonne fait son travail comme elle l’entend, elle vient à n’importe quelle heure, fait ce que bon lui semble, et je ne pense même pas la renvoyer», s’est lamentée madame Sow. Ruminant mal sa mésaventure, elle compte s’en ouvrir à la grande famille pour avoir une solution. «Quand je lui ai payé son argent et demandé de quitter la maison, mon mari l’a fait revenir et m’a menacée de divorcer si jamais je recommençais mon acte qu’il assimile à de l’ingratitude», explique cette standardiste dans une société de location de voiture de la place. Pourquoi son mari tient-il tant à cette bonne avec qui il dit n’entretenir aucune relation coupable? Pourtant, les anecdotes sont nombreuses et diverses. Les nouveaux «couples modernes» qui louent un petit appartement, loin de la grande famille, pour mieux vivre leurs intimités, disposent, le plus souvent, d’un jardinier, d’une femme de ménage, parfois d’un boy et d’un chauffeur. Au fait de tous les grands secrets de la famille, ces derniers finissent par se découvrir un pouvoir tout à fait, intéressant à cause duquel, ils inspireront à leurs employeurs un respect qui se muera en crainte. Le monde à l’envers, pourrait-on dire. «C’est une simple jalousie, dans la plupart des cas», informe Ndèye Marième, domestique de son état. «Quand après quelques mois de travail, la domestique commence à bien gagner sa vie, c’est normal qu’elle pense à se faire belle et là, la maitresse de maison pense tout simplement que c’est pour plaire à son époux. Et c’est de là que naissent les problèmes», explique la plupart des personnes interrogées. Les bonnes ne sont qu’un cas parmi tant d’autres. «J’avais remarqué une certaine complicité entre le vigile et mon ex-épouse, il lui arrivait même de refuser une commission de cette dernière, prétextant une fatigue», confie M. Sarr, commerçant dans une boutique de cosmétique au marché HLM. «Elle n’avait même plus le courage de lui demander un service. Je ne lui avais rien dit mais je pensais pouvoir résoudre le problème», narre le commerçant qui a fait remplacer le gadien indélicat. Mais, son épouse n’a pas aimé et n’a cessé de causer des ennuis au nouveau gardien, demandant le retour de l’autre. «Un jour, j’ai surpris le gardien que j’avais expulsé, en plein ébat avec ma femme. Cause de notre divorce», se désole M. Sarr. Dans de nombreuses familles, cela semble être le fin mot du pouvoir grandissant des employés de maison. Si ce n’est pas le mai qui a peur d’être dénoncé par la bonne avec qui il entretient des relations coupables ou par son chauffeur qui en connait trop sur lui, c’est qui jalouse ou adultère, crée les problèmes. Quoi qu’il en soit, la remarque est qu’aujourd’hui, la plupart des employeurs ont peur de leurs domestiques.
Yandé Diop rewmi
Yandé Diop rewmi