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1er Mai: La CDS exhorte les pouvoirs publics et les syndicats à inclure dans les négociations la reprise des travailleurs limogés


Rédigé par leral.net le Jeudi 1 Mai 2025 à 17:13 | | 0 commentaire(s)|

Déclaration du 1er mai 2025

La fête du 1e mai, journée internationale des travailleurs magnifie les conquêtes historiques des forces laborieuses acquises au prix du sang. Elle commémore les évènements de 1886 à Chicago où des ouvriers, allés en grève pour obtenir la journée de travail de 08 heures, ont fait face à une fusillade avec de nombreuses victimes.

Le 1er Mai 2025, les travailleurs du Sénégal, comme ceux du monde, fêteront la journée internationale du travail dans un contexte marqué par des politiques de massacre systématique des acquis sociaux, économiques et politiques engrangés de hautes luttes dans notre pays depuis des décennies.

Au Sénégal, cette journée est souvent couronnée par la présentation des cahiers de doléances des travailleurs au Chef de l’Etat après un défilé des différentes centrales syndicales. Au fil des années, et dans beaucoup de pays, le sentiment de victoires successives a fini de transformer cette date en une journée de fête pour les travailleurs ; ce ne sera pas le cas au Sénégal pour l’anniversaire de cette année.

Pour ce 1er mai 2025, au-delà des sempiternelles querelles autour de la satisfaction des revendications, les pouvoirs publics et les syndicats sont en train de négocier un pacte de stabilité qui garantirait la paix sociale au sein des entreprises. Paradoxalement, pendant que les négociations se déroulent, le monde du travail est en train de faire face, de manière flagrante, à la plus grande agression contre ses acquis depuis l’indépendance de notre Pays.

En effet, depuis l’avènement de ce nouveau régime, plus de 30 000 travailleurs des services publics, dont certains avec des contrats à durée indéterminée, sont licenciés de manière délibérée, arbitraire et illégale ; ce qui est inédit au Sénégal.

Cette situation humainement insoutenable a entraîné la révolte des centrales syndicales qui ont tenu une Assemblée générale mémorable le 14 février 2025 dernier mobilisant toutes les organisations des travailleurs avec des collectifs constitués dans plusieurs structures de travail ayant abouti à la création d’ un collectif dénommé Rassemblement des Travailleurs du Sénégal (RTS) fédérant les groupes des travailleurs licenciés du Port automne, du FONGIP, de la Caisse des Dépôts et de Consignation, la SAPCO, l’AIBD et autres ministères et agences de l’Etat. Ce collectif a organisé une marche pacifique pour exprimer sa colère et exiger la réintégration des victimes de l’arbitraire étatique.

Ce premier mai 2025 est marqué aussi par la fermeture de plus de 380 organes de presse et de communication avec son lot chômages et la remise en question programmée de la liberté d'expression avec les mesures iniques prises contre les organes de presse, l'emprisonnement tous azimuts de journalistes et chroniqueurs dont le seul tort est d'émettre des opinions contraires à celle du parti au pouvoir. La démocratie est ainsi piétinée avec la mise à mort à petit feu, mais de manière systématique, des libertés démocratiques élémentaires, y compris la liberté de déplacement en violation flagrante de la loi.

Ce premier mai 2025 est également marqué par la rupture brutale des filets de protection sociale à l’instar des bourses familiales suspendues depuis près d’un an affectant ainsi plus de 300.000 ménages affectant ainsi les couches les plus vulnérables de la société.

Ces difficultés spécifiques aux travailleurs alliées aux difficultés économiques et financières de l’Etat font que les Sénégalais souffrent. Les Sénégalais souffrent tellement que la grande majorité des familles peinent de plus en plus à assurer les 3 repas quotidiens ; le « Gobar jaasi » devient banal dans la plupart des familles autrefois aisées.

Ce premier mai 2025 est enfin marqué par des arrestations ciblées d’hommes politiques, des privés nationaux pris en chasse, arrêtés et mis au cachot, en dépit des cautions déposées par les mis en cause. La reddition des comptes vire au règlement de comptes politiques. Autant d'actes répressifs qui portent un coup sérieux au bon fonctionnement de l'économie nationale.

Dans un tel environnement davantage pollué par un rapport de la Cour des comptes controversé tant au plan national qu'international, avec une baisse drastique de la note souveraine du pays, le Sénégal est en passe de devenir une cible du Fmi en termes de mesures d'austérité susceptibles de nous ramener aux politiques d'ajustement structurel dont on se relèverait difficilement.

La Confédération pour la Démocratie et le Socialisme (CDS), fidèle à ses convictions de Gauche, attachée à la justice sociale et engagée aux côtés des masses laborieuses et des couches vulnérables, évaluant à sa juste mesure de la situation des couches laborieuses et des enjeux :

- Condamne avec la plus grande fermeté la politique des tenants du nouveau pouvoir qui cherchent, par tous les moyens, le plus souvent de manière illégale, à licencier les travailleurs soupçonnés d’être les militants de l’ancien régime ;
- condamne, avec la plus grande fermeté, ces pratiques iniques, antirépublicaines et anachroniques sorties des vestiges de pratiques dictatoriales les plus sombres ;

- exhorte les pouvoirs publics et les syndicats à inclure dans les négociations la reprise des travailleurs injustement dégagés de leurs postes de travail.
- rend hommage aux masses laborieuses du Sénégal et du monde, exprime son soutien militant sans réserve à la lutte légitime des travailleurs victimes du massacre social en cours et appelle à un large front des travailleurs et des forces démocratiques pour l’arrêt des politiques ravageuses pour la vie et la survie de notre pays et de son peuple.

Vive Le 1er Mai, Vive La Fete Du Travail !


Fait à Dakar le 1er mai 2025

Pour la CDS

La Conférence des leaders

Mame Fatou Kébé