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76e Session ordinaire de l’AG des Nations Unies: Macky Sall insiste sur les prémices d’un "New Deal" avec l’Afrique

Rédigé par leral.net le Dimanche 26 Septembre 2021 à 23:07 | | 0 commentaire(s)|

Le Président de la République, Macky Sall a adressé ses félicitations et vœux de succès à la Présidence de la 76ème session de l’Assemblée générale. Il a renouvelé au Secrétaire Général ses félicitations pour sa réélection et émis ses souhaits de réussite dans l’exercice de sa mission au service des Etats membres.


Le Chef de l’Etat a considéré que thème de cette session, intitulé, Miser sur l’espoir pour renforcer la résilience afin de se relever de la COVID-19, reconstruire durablement, répondre aux besoins de la planète, respecter les droits des personnes et revitaliser l’Organisation des Nations Unies New York », rappelle l’ampleur et l’urgence des défis qu’il faut relever pour l’avènement d’un monde meilleur et plus sûr.

Ainsi, Macky Sall a indiqué que l’urgence est au sahel où des groupes terroristes continuent leurs attaques et pillages meurtriers contre des populations innocentes. « En tant que contributeur de troupes à la MINUSMA, avec 1350 éléments, le Sénégal reste solidaire des pays frères durement éprouvés. Nous continuons de plaider pour que la MINUSMA soit dotée d’un mandat robuste pour lutter efficacement contre les groupes terroristes », a-t-il, plaidé.

A défaut, il estime qu’il est essentiel que les pays membres du G5 sahel bénéficient d’un appui conséquent dans le combat vital qu’ils mènent contre le terrorisme. Où qu’il puisse s’établir, dit-il, le terrorisme reste une menace globale et le système de sécurité collective des Nations Unies doit le combattre. « Nous ne devons pas accepter que l’Afrique en devienne le sanctuaire du terrorisme international. Au Proche Orient, le Sénégal réitère son appel à la réalisation du droit du peuple palestinien à un Etat viable, coexistant pacifiquement avec l’Etat d’Israël, chacun à l’intérieur de frontières sûres et internationalement reconnues. L’urgence est aussi dans la lutte contre les effets sanitaires, économiques et sociaux dévastateurs de la pandémie COVID-19 », insiste-t-il.

Le Sénégal a opté pour une gestion transparente de la maladie dès le premier cas testé positif, le 02 mars 2020, en publiant au quotidien l’état de la situation. « Nous avons déployé un Programme de Résilience économique et sociale de près de deux milliards de dollars pour soutenir les ménages, les entreprises, les travailleurs et notre diaspora. Nous avons relevé considérablement notre plateau médical, assurer la gratuité des tests et des soins et acquérir des vaccins », a exposé Macky Sall qui a remercié les pays et Institutions partenaires pour leur soutien dans la lutte contre la pandémie. Et, il a salué l’élan généreux et solidaire déployé dans le cadre de l’initiative COVAX.

En dépit de ces efforts appréciables, il estime que la fracture entre pays vaccinés, au Nord, et non vaccinés, au Sud, ne cesse de s’élargir. Ce qui ne fera que retarder l’éradication de la pandémie et le retour à une vie normale pour tous. Le chacun pour soi, regrette-t-il, n’aide pas à sortir de la pandémie. « Personne ne sera à l’abri si le virus et ses variants continuent de circuler quelque part dans le monde. Seule une réponse planétaire, facilitant l’accès de tous aux vaccins, viendra à bout de cette maladie planétaire », prévient-il.

Dans cet esprit, le Président Sall a remercié les pays et Institutions partenaires qui soutiennent le projet de production de vaccins par l’Institut Pasteur de Dakar. Il fait savoir que c’est une initiative majeure au service de l’Afrique. « Le Sénégal participera au financement du projet avec une partie de ses DTS. Nous devons en même temps, poursuivre les efforts de relance économique. C’est l’objet du New Deal avec l’Afrique, issu du Sommet de Paris du 18 mai dernier, sur le financement des économies africaines », fait-il, savoir.

Grâce au consensus réalisé au sein du G20, le premier objectif du Sommet, reconnaît-il, a été atteint avec l’émission historique de Droits de Tirages Spéciauxà hauteur 650 milliards de dollars.

Sous ce registre, Macky Sall salue la diligence de Mme Kristalina Georgieva, Directrice générale du Fonds Monétaire International dans la mise en œuvre ce consensus.

L’Afrique a pu disposer de son quota de 33 milliards de dollars pour renforcer sa résilience sanitaire, atténuer en partie l’impact de la crise et amorcer la relance économique. Un acquis considérable, dont il faut se féliciter.

Cependant, au regard de l’impact profond de la crise, l’Afrique a besoin d’un financement additionnel d’au moins 252 milliards de dollars d’ici à 2025 pour contenir le choc et amorcer sa relance économique.

Le Présdent Sall exhorte à travailler ensemble pour réaliser le deuxième objectif de Paris. Il s’agit de réallouer, en faveur des pays africains, selon des modalités à convenir, 67 milliards de dollars, mobilisables sur les quotas de DTS des pays riches qui y consentent, pour atteindre le seuil des100 milliards convenus. « Nous pouvons y arriver en maintenant le dialogue ouvert et confiant déjà engagé. C’est ainsi que nous pourrons asseoir les prémices d’un New Deal avec l’Afrique, par une gouvernance économique et financière mondiale réformée, plus juste et plus inclusive. Ce New Deal est possible, si nous faisons en sorte que les paradigmes relationnels avec le continent reposent plus sur le partenariat que sur l’aide publique au développement », relève-t-il.

De toute évidence, il retient que l’aide ne peut satisfaire les besoins d’un continent de plus d’un milliard d’habitants où beaucoup reste encore à construire. En plus de ses efforts internes, l’Afrique en quête d’émergence a surtout, besoin d’accéder à des ressources concessionnelles et mixtes conséquentes, sous forme de prêts, pour financer les secteurs indispensables à son décollage économique : infrastructures, énergie, agriculture, industrie, eau et assainissement, santé, éducation et formation, entre autres.

Pour ce faire, il reste d’avis qu’un New Deal avec l’Afrique devrait aider à vaincre les déterminismes qui entravent l’accès du continent à ces ressources. « J’appelle les pays et Institutions partenaires à travailler avec nous à l’assouplissement des règles de l’OCDE pour libérer le potentiel de l’investissement en Afrique. Chacun y trouvera son compte, car les besoins en investissement d’une Afrique en construction constituent autant d’opportunités de croissance et de prospérité partagées », dit-il.

De même, la réforme des Nations Unies s’impose 76 ans après la naissance de notre Organisation. Le système multilatéral inspire confiance pour autant qu’il fédère les aspirations et intérêts de toutes ses composantes. « Il est temps que la composition du Conseil de Sécurité reflète les réalités des Nations Unies du 21e siècle, dans toutes leurs diversités, et non celles, révolues, du monde de l’après-guerre.

Le Sénégal réaffirme son attachement à la position africaine commune exprimée dans le Consensus d’Ezulwini. Bâtir notre avenir commun, c’est aussi prendre soin de notre planète, conformément au principe de responsabilité commune mais différenciée,face aux ravages du réchauffement climatique », théorise-t-il.

Au titre de sa contribution déterminée nationale, il rappelle que le Sénégal poursuit ses efforts de transition énergétique, portant les énergies renouvelables à plus de 30% de ses capacités électriques installées.
Ce taux sera renforcé avec le projet en cours d’électrification solaire de 1000 villages, en partenariat avec le Fonds Vert Climat et la Banque ouest africaine de Développement. « A terme, grâce à la stratégie gas-to-power, nous visons un objectif de 100% d’énergies propres avec l’exploitation prochaine de nos ressources gazières. Mais, nos pays ne peuvent réussir la transition énergétique et renoncer aux schémas pollueurs des pays industrialisés, sans une alternative viable, juste et équitable. L’exploitation du gaz naturel comme énergie de transition doit être soutenue », invite-t-il.

D’après lui, c’est pourquoi le Sénégal considère que l’arrêt des financements de la filière gazière, sous prétexte que le gaz est une énergie fossile, sans tenir compte du fait qu’il est aussi et surtout une énergie propre, serait une grave atteinte à aux efforts de transition énergétique, d’accès universel à l’électricité, de compétitivité et de développement économique et social. « Nos pays qui subissent déjà le poids écrasant de l’échange inégal ne sauraient porter le fardeau d’une transition énergétique inéquitable. J’appelle, par conséquent, au maintien des mécanismes de financement du gaz comme énergie de transition », évoque-t-il .

Un autre défi majeur interpelle: celui de la condition féminine dans le monde

Alors qu’on de célébrer le 25e anniversaire de la Déclaration et du Programme d’Action de Beijing avec l’Initiative Génération Egalité, des progrès ont été certes accomplis. « Nous mesurons surtout le long chemin qui nous sépare de l’objectif d’élimination de toute forme d’inégalité, de discrimination et de violence contre les femmes et les filles. Il n’est pas acceptable que les femmes et les filles qui constituent la moitié de l’humanité, continuent de subir de tels traitements au 21e siècle. Ainsi, le Sénégal a criminalisé depuis janvier 2020 les actes de viol et de pédophilie », signalé le Président Sall.

Ce faisant il demande à continuer la mobilisation générale en faveur de la protection et de l’autonomisation des femmes, mais également des jeunes, y compris par la promotion de la finance inclusive et la mobilisation des ressources au titre de la campagne Global Financing Facility, initiée par la Banque mondiale.

D’après le Préssident Sall, les temps sont assurément difficiles et incertains. « Mais, nous devons garder espoir, comme le suggère le thème de notre session. Pour ce faire, il nous faut agir en nous souvenant que les Nations Unies ont été bâties sur la promesse d’un monde meilleur, régi par le respect des principes de souveraineté, de coopération et de diversité des peuples. C’est la foi dans ces idéaux qui réunit en ces lieux les représentants des peuples depuis 76 ans », rappelle-t-il.

En conséquence, il soutient que chaque coup porté à la souveraineté, chaque coup porté à la coopération et à la diversité, est une entorse faiteaux idéaux communs, une entorse faite à la raison d’être à cette Assemblée. « Un monde exténué par l’abîme de la guerre, le repli sur soi, la destruction de l’environnement et les servitudes matérielles court à sa perte. La promesse d’un monde meilleur pour tous fleurit sur le terreau du dialogue et du respect mutuel ; et non dans le dogme du conformisme, du mépris culturel et civilisationnel. Elle s’épanouit dans l’esprit d’ouverture, d’altérité et du soin, pour soulager ceux qui souffrent de la faim, de la soif, de la pauvreté, de la maladie et de l’ignorance », explique le Chef de l’Etat Sénégalais.

A cette fin, il précise qu’il serait impossible de se satisfaire d’un futur de promesses. « Nous devons travailler pour un futur qui tienne promesse.Ce futur nous demande de déposer les armes, d’être plus solidaires, de protéger notre environnement, de cultivernos valeurs communes, d’accepter et de respecter nos différences, en renonçant à l’injonction civilisationnelle », prévient Macky Sall.

Ainsi, il demande à faire naître un monde de rêves, un monde du vivre ensemble et un monde meilleur pour tous, avant de souhaiter plein succès aux travaux de la 76e session de l’Assemblée générale.