A quatre mois du troisième anniversaire du décès de Oumar Lamine Badji Ses proches exigent des autorités la lumière sur son assassinat

Dans le nouveau bâtiment qui abrite le conseil régional dont les travaux ont été entamés par les socialistes puis achevés par les libéraux, l’ombre d’Oumar Lamine Badji, compagnon de lutte de Me Wade depuis la création en 1974 du Pds, plane sur les lieux. Notre rencontre avec le 1er vice Président à l’absence du Président en voyage, traduit éloquemment cet état de fait. Mamadou Lamine Sora, un des plus jeunes membres de l’institution, pour avoir côtoyer des années durant Oumar Lamine Badji, évoque avec beaucoup d’émotion une discussion à propos du défunt qui, dit-il, était une référence pour lui, et pour tous les hommes politiques qui plaident pour le retour de la paix dans la verte Casamance. «Oumar était pour la jeune génération un symbole, une référence. C’est pourquoi nous voulons que la lumière, toute la lumière soit faite sur les circonstances de sa mort, que les meurtriers soient identifiés et châtiés», déclare-t-il. Pour le jeune libéral, à l’image de la permanence nationale du Parti démocratique Sénégalais (Pds) qui porte le nom du défunt, une proposition sera faite par ses soins afin que la grande salle de délibération du conseil régional soit baptisée «Salle Oumar Lamine Badji», même si un lycée de Ziguinchor porte déjà son nom. Pour d’autres membres du conseil régional trouvés sur place, «le nom d’Oumar Lamine Badji restera à jamais gravé dans les mémoires des fils de la Casamance. Ce, pour son dévouement, sa détermination et son abnégation pour le retour définitif de la paix dans sa région». S’agissant de ses proches, ils interpellent les autorités compétentes. «Après presque trois ans, les autorités doivent faire la lumière sur la mort de notre frère. Toute la famille éplorée est impatiente de connaître avec précision, les vais meurtriers. Parce que jusqu’ici, nous ignorons les vrais mobiles pour lesquels Oumar Lamine a été assassiné», soutient un des frères du défunt sous le sceau de l’anonymat. Et de poursuivre «même la construction de sa maison prise en charge par les hautes autorités nous préoccupe. On nous avait demandé de ne rien toucher du bâtiment calciné pour les besoins de l’enquête. Les libéraux par la voix de leur secrétaire général national avaient pris l’engagement sur place, de reconstruire la maison, mais jusqu’ici rien n’a été fait. Aujourd’hui, le décor qu’offrent les ruines augmente davantage notre désarroi et notre tristesse du fait que le bâtiment fait face à la maison familiale». Pourtant, à propos de ce dossier, le Président de la République avait déclaré qu’une somme estimée à 10 millions de francs sera octroyée à celle où celui qui donnera le nom du meurtrier où des meurtriers de Oumar Lamine Badji. D’ailleurs, des suspects ont été arrêtés et emprisonnés dont Abba Diédhiou considéré comme le cerveau de la bande décédé.


Sékou Dianko DIATTA (Envoyé spécial en Casamance) 24H CHRONO