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A quoi joue Abdoulaye Wade?

On savait le président sénégalais peu avare en autocompliments, voire mégalomane, mais ce qui vient de se passer à l’occasion de la «libération» de Clotilde Reiss et de son retour en France est hors normes.


Rédigé par leral.net le Mardi 18 Mai 2010 à 03:58 | | 4 commentaire(s)|

A quoi joue Abdoulaye Wade?
Avant même que la jeune fille ne pose le pied sur le sol français dimanche, Abdoulaye Wade s’est empressé de revendiquer la paternité de la médiation qui a permis sa libération. Face à la moue dubitative des spécialistes du dossier et au silence éloquent de certains décideurs français (notamment Bernard Kouchner), mortifié d’être remercié au même titre —ni plus ni moins— que le Brésilien Lula (en ce moment à Téhéran) et le Syrien Bachar al-Assad, le ministère des Affaires étrangères sénégalais a publié un compte-rendu détaillé de toutes les démarches entreprises: coups de téléphone, allers-retours, rendez-vous à Paris, Dakar ou Téhéran. Et un petit règlement de comptes à la clé.


En résumé, Wade, de retour d’un voyage à Téhéran en octobre 2009, fait comprendre lors de son escale parisienne à Claude Guéant (secrétaire général de l’Elysée), accompagné d’André Parant (responsable de la cellule Afrique de l’Elysée), qu’il y a matière à négocier avec Ahmadinejad. Il a le feu vert de Paris pour une médiation. Le ministre sénégalais des Affaires étrangères s’affaire jusqu’au 13 novembre, date à laquelle Wade transmet un message important à Parant, venu tout exprès à Dakar. Mais le lendemain, Parant, de retour à Paris, demande à Wade de tout cesser, selon la version sénégalaise.


Plus tard en novembre, c’est Ahmadinejad qui vient au Sénégal: l’affaire Reiss n’aurait pas été évoquée. Finalement, Claude Guéant demande le 26 mars 2010 à Karim Wade, ministre et fils du Président, de réactiver la médiation sénégalaise. Ce dernier entreprend aussitôt un voyage à Téhéran en compagnie de l’avocat Robert Bourgi, célèbre entremetteur de la Françafrique. Puis c’est au tour du chef de la diplomatie iranien, Manouchehr Mottaki de venir à Dakar le 3 avril. Le 6, Karim Wade rend compte à Guéant à Paris. Le président sénégalais reçoit dans la foulée une lettre de Nicolas Sarkozy «qui permet de faire aboutir rapidement les discussions». Le 11 mai au soir, Abdoulaye Wade cherche à joindre son homologue français pour lui annoncer la bonne nouvelle: Téhéran a décide de relâcher Reiss. Vu «l’heure tardive», il trouve Claude Géant.

Les comptes personnels du président sénégalais


Ce récit appelle quelques remarques. Il est suffisamment précis et vérifiable pour ne pas souffrir contestation, du moins sur le calendrier. On sait que Wade, qui préside en ce moment l’Organisation de la conférence islamique (OCI), s’est beaucoup rapproché des Iraniens ces derniers mois, et qu’il entretient un dialogue régulier avec Ahmadinejad. On sait aussi que le Sénégal et la République islamique ont des liens anciens. Mais est-ce que toutes ces rencontres, tous ces voyages étaient consacrés à l’affaire Reiss ? C’est plus compliqué à affirmer et il n’est pas difficile de reconstituer un agenda tant les contacts au plus haut niveau entre Paris et Dakar sont réguliers.


Côté français, on ne nie pas que Wade ait effectué une mission de bons offices, mais on souligne que la Syrie a eu un rôle nettement plus actif, au moins au début, lorsque Clotilde Reiss est sortie de la prison d’Evin. Surtout, on souligne l’action du président brésilien, jugée plus décisive que l’activisme brouillon du digeant sénégalais.


On ne peut pas manquer aussi de remarquer l’instance de Wade à régler quelques comptes personnels. Ainsi, André Parant est accusé d’avoir «retardé» de six mois la libération de Reiss en mettant brutalement fin à la médiation sénégalaise. Il faut savoir qu’Abdoulaye Wade ne décolère pas contre le conseiller Afrique de l’Eysée (qui est bien André Parant et non Jean-David Levitte, comme il est écrit dans le communiqué de Dakar), qui a eu des mots très durs contre sa gestion calamiteuse et contre sa volonté de voir son fils Karim lui succéder lors d’un déjeuner avec l’Association de la presse diplomatique. Seulement, un journal français a brisé le "off" et reproduit les propos de Parant… Depuis, c’est la guerre entre «gorgui» (le vieux) et le Monsieur Afrique, par ailleurs ex-ambassadeur de France à Dakar. Et l’affaire Reiss est une arme parmi d’autres. Au passage, Wade rend un discret hommage à l’avocat franco-sénégalais Robert Bourgi, qu’il préfère aux diplomates français dont il n’apprécie pas la froideur hautaine et les leçons de morale (Wade n’est pas en bons termes avec Jean-Christophe Rufin non plus). Dans la série des perfidies, Sarkozy en prend aussi pour son grade: injoignable à 23h30 le 11 mai, heureusement que Guéant est là pour tenir la boutique.

Enfin, le communiqué du ministère sénégalais des Affaires étrangères pose deux questions essentielles. Qu’est-ce que Wade négociait exactement (puisqu’il parle de modalités d’accord) en novembre dernier? Et surtout, quelle est la teneur de cette lettre envoyée par Sarkozy aux Iraniens, via le Sénégal? Etant donné la libération précipitée d’Ali Vakili Rad, attendue dans les heures à venir, cette missive prend un intérêt certain…

Par Christophe Ayad
http://africa.blogs.liberation.fr/

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1.Posté par Boubou le 18/05/2010 05:42 | Alerter
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HOLAL MA KANAMOU GOULOU GUI REK

2.Posté par ndiaye le 18/05/2010 12:30 | Alerter
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merci wade pour tout c k tu fait pour le senegal maidoyna tu p partir s reposer trankillemen a versaille et nou laisser choisir notre president n nous impose pas ton fils beugougnouko on prefere idi a la place de tyon toubab doyna doyna bon vent maitre

3.Posté par Bozz le 18/05/2010 13:21 | Alerter
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Wade a participer à la libération de cette étudiante, mais ne doit pas revendiquer l'exclusivité de la démarche car d'autres chefs d'état y ont participer;Il agit souvent au nom du PDS, oubliant qu'il est le président de tout un peuple.

4.Posté par LAYE le 19/05/2010 09:38 | Alerter
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Clotilde REISS a été libéré en échange de Ali VAKILI RAD detenu en France depuis 1991 date ou il avait assassiné avec un autre complice Shapour BAKHTIAR l'ancien premier ministre du Cha d'Iran qui régnait dans ce pays avant la révolution islamique et l'arrivée de KHOMEINI.Les remerciements de SARKO à LULA, Bachar El a SADR et WADE ne sont qu'une façade pour masquer cette échange entre Clotilde REISS et VAKILI RAD qui saute aux gros yeux de tout le monde depuis hier.D'ailleurs Lula s'est bien gardé de s'auto-congratuler de cette libération quoi qu'il est de toute façon modeste mais pour un gaffeur comme Ablaye WADE tant qu'on peut être ridicule à la face du monde il faut pas hésiter, on plonge les yeux fermés sur l'occasion.Les autorités françaises trouvent tellement ridicules ses gesticulations qu'ils n'ont pas daignés sortir la moindre réaction.Si y'a un des trois félicités par Sarko qui a pu jouer un rôle déterminant ça ne peut être que le leader syrien Bachar El A SADR du fait de sa proximité réelle avec l'Iran et surtout concernant l'échange avec Vakili RAD dont personne de raisonnable en France connaissant bien WADE et sa mégalomanie n'aurait pris le risque de le mêler à de telles négociations à caractère aussi délicate et secrète.

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