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Abdou Diouf: à propos de Madéla « Il est sorti de prison, apaisé, avec une âme plus belle encore »

Rédigé par leral.net le Mercredi 10 Février 2010 à 12:53 | | 12 commentaire(s)|

Abdou Diouf, ancien président sénégalais et actuel secrétaire général de l'Organisation internationale de la Francophonie, s'était beaucoup investi dans la lutte contre l'Apartheid, notamment quand il a présidé l'OUA (Organisation de l’unité africaine) entre 1985 et 1986. Il se souvient avec émotion de la libération de Nelson Mandela à qui il voue une « vénération».


Par Sarah Tisseyre rfi


Abdou Diouf: à propos de Madéla  « Il est sorti de prison, apaisé, avec une âme plus belle encore »
RFI : Quelle a été votre réaction à l’annonce de la libération de Mandela ?


Abdou Diouf : Jusqu’au dernier moment, je n’y ai pas cru. Je me disais « qu’est-ce qui va arriver ? ». Il y a toujours des impondérables qu’on ne peut pas gérer. J’étais vraiment très présent. Pour moi, c’était l’aboutissement d’un long combat. J’ai toujours considéré que c’était l’injustice politique la plus grave qui demeurait sur le continent et que cette injustice, il fallait la réparer.

Au moment de mon élection comme président de l’Organisation de l’unité africaine (OUA), je l’ai dit dans mon discours et j’en ai d’autant plus fait ma priorité que le président tanzanien Nyerere, à l’époque, a interpellé les chefs d’Etat d’Afrique de l’Ouest. Il a dit : « Vous, Africains de l’Ouest, vous passez tout votre temps à nous soutenir en paroles, mais vous ne connaissez pas les réalités que nous vivons nous les pays de la ligne de front* ». Et c’est à ce moment-là que j’ai décidé qu’en tant que président en exercice de l’OUA, je ferai mon voyage dans les pays de la ligne de front. Le 1er octobre 1985, je me suis envolé de Dakar pour faire tous les pays de la ligne de front et j’ai survolé l’Afrique du Sud pour aller au Lesotho.

RFI : Vous vous souvenez de ce que vous avez ressenti en survolant l’Afrique du Sud, et même Johannesburg, je crois ?

A.D : Dans l’avion, tout le monde retenait son souffle. On se disait que tout pouvait arriver parce que je faisais des déclarations très violentes. J’avais fait inscrire au tableau de toutes les écoles sénégalaises la phrase « l’Apartheid est un crime contre l’humanité ». Je me suis battu aux Nations unies. On se disait donc que tout pouvait arriver, et je disais : « il n’arrivera rien ! Personne ne prendra le risque de tirer sur l’avion du président en exercice de l’Organisation de l’unité africaine. Ce serait catastrophique pour les tenants de l’apartheid. »

RFI : Quelle était la position de l’Afrique ? Il y avait les pays de la ligne de front qui faisaient beaucoup ?

A.D : Globalement, toute l’Afrique était contre l’Apartheid, mais il y a ceux qui disaient : « il faut dialoguer avec les tenants de l’Apartheid pour arriver à une solution ». Il y avait des pays qui étaient tièdes et qui disaient : « écoutez, ils n’ont qu’à régler leurs problèmes eux-mêmes, nous avons autre chose à faire ». Il y avait ceux qui disaient « non, non, non. Il faut soutenir l’ANC et les forces de libération !». Nous, nous étions partisans de cette position de soutenir l’ANC de toutes nos forces jusqu’au moment où nous avons eu enfin un président éclairé, blanc, qui était Frederik de Klerk. Et à partir de ce moment là, en parlant avec lui, nous avons réussi à créer cette dynamique de paix.

RFI : Quand Nelson Mandela est libéré – je revoyais les déclarations que vous avez faites à l’époque - vous disiez : « il faut maintenir la pression »…

A.D : Oui, bien sûr. Jusqu’à l’organisation d’élections libres, transparentes, sur le principe d’un homme, une voix, je ne pouvais pas être rassuré. De Klerk, à qui je faisais confiance, a pris des mesures très importantes, mais il fallait aller jusqu’au bout du processus. Il pouvait tout arriver à de Klerk. Il pouvait tout arriver à Mandela. Regardez cette réunion qui s’est tenue à Dakar pour créer un climat de confiance entre les libéraux blancs et l’ANC. Les gens retournés chez eux ont fait l’objet de menaces. J’ai vu des tas de choses : l’assassinat de Jaurès quand il a voulu s’opposer à la guerre de 14-18 et qu’on a traité de fasciste. Je me dis que tout peut arriver et c’est pourquoi je demande à toutes les chancelleries occidentales d’être vigilantes. Et c’est seulement quand ces élections ont eu lieu et que Nelson Mandela a été élu président de la République que j’ai considéré qu’enfin l’apartheid était complètement terrassé et que l’Afrique du Sud pouvait aborder une nouvelle phase de son histoire.

Vous savez, je n’hésite pas à dire que Nelson Mandela est actuellement le plus grand homme vivant. J’ai de la vénération pour cet homme, j’ai de l’amitié pour lui, j’ai du respect, j’ai de l’admiration. Quelqu’un qui a passé 27 ans en prison, on peut en sortir complètement démoli. Il en est sorti plus fort. On peut en sortir complètement aigri, avec de la rancune, de la colère. Il en est sorti, apaisé, avec une âme plus belle encore, une sagesse. C’est vraiment ce que tout homme doit être, à la fois ferme sur le principe, visionnaire, humble, simple, capable de tous les sacrifices pour une cause qui le dépasse. Mandela, c’est vraiment l’homme achevé.

RFI : Quand est-ce que vous le rencontrez pour la première fois ?

A.D : Je crois que c’est en 1991, quand il est venu me voir à Dakar la première fois. Et mon peuple lui a réservé un accueil extraordinaire. Mais à la fin, j’ai commis une erreur. Quand nous sommes arrivés devant le palais, le peuple était tellement heureux de le voir, j’ai dit « Monsieur le Président, nous allons descendre saluer cette foule en marchant ». J’avais commis une grosse erreur parce que le peuple a fait sauter les barrières, est venu vers nous, le service d’ordre a été débordé. Nous nous sommes trouvés pratiquement étouffés. Et quand, enfin, des gens ont réussi à nous dégager, il a eu cette phrase « Monsieur le président, c’est ce qu’on appelle mourir d’amour ». Je trouve ça magnifique !

*pays d’Afrique australe qui soutenaient l’ANC du temps de l’apartheid



1.Posté par less waxoul le 10/02/2010 14:12 | Alerter
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BILAHI YAYE NGANDE LE PEUPLE SENEGALAIS TE RECLAME JE FAIS PARTIE DE CES SUNUGALIENS QUI REGRETTENT AMEREMENT D'ELIRE CE BOROM NEL_BI.JE TASSURE QUE TU SERAS REELU A 99,99 pour cent

2.Posté par finess le 10/02/2010 14:54 | Alerter
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abdou de grace,je ne me lasserai jamais de te supplier à genoux de revenir au sénégal nous gouverner.wa abdou khana amo kholou dioulite,on agonise viens,avant qu il ne soit trop tard.lilahi warasouli ,abdou diapalégnou,dieu sait que sone nagnou

3.Posté par diop le 10/02/2010 16:59 | Alerter
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tout ce qu'on peut dire c'est que Diouf est un Grand homme.

4.Posté par picso le 10/02/2010 18:22 | Alerter
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C'est un vrai gentleman! un grand MESSIEURS qui ment pas son peuple, qui dilapide pas ses ressources, qui mélange pas cacas et coco, qui initie pas sa famille au pouvoir ,qui ne raconte pas des conneries telles que Centrales nucléaires , 7 TGV , Tram Way bref...................des projets tous utopiques qui n'existent que le temps d'un réve.

5.Posté par James le 10/02/2010 19:58 | Alerter
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On a oublié la réplique violente de la police de Diouf à la marche pacifique pour la libération de Mandela!! Au Sénégal, même si on chassait WADE y'aura beaucoup qui réclameront son retour!! Abdou Diouf est une page tournée alors luttons pour tourner celle de WADE pour le devenir du Sénégal

6.Posté par khou bax le 10/02/2010 20:09 | Alerter
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merçu mr le president

7.Posté par Moussa Sagna le 10/02/2010 20:10 | Alerter
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Monsieur le president,Je pense que Mandela a aussi une grande consideration pour vous,il vous aime tellement ,Je peux l'affirmer sans me tromper.La preuve, en 2000 apres votre depart du Senegal.Il nous a trouve a Sydney pendant les jeux Olympiques. Il s'est attarde devant nous, tout en demandant vos nouvelles.A l'allee comme au retour,

8.Posté par LE ROI le 11/02/2010 10:40 | Alerter
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JE COMPRENDS MAINTENANT POURQUOI MON VOUS SOUTENEZ MONSIEUR LE PRESIDENT .VOTRE LOYAUTE N A PAS DE FRONTIERE .
LE SAGE JE VOUS AI IDENTIFIE QU EN 2000 LORSQUE VOUS ETIES VENU A NIORO MA VILLE NATALE VOUS DISIEZ JE CITES :les gens me diffammeent , me calomnient ET C EST LA SEULE PHRASE QUE J AI RETENU DE VOUS DANS CE DISCOURS ET JE SUIS RETOURNE DEMANDE A MON MAITRE QU EST CE QUE DIFFAMME QU EST CE QUE CALOMNIER .
CE DERNIER ME REPONDIT C EST DIRE DES CHOSES MAL FONDEES SUR KEL KUN...
ILS AVAIENT TORD DE VOUS DETRONER ..

9.Posté par mass le 11/02/2010 11:32 | Alerter
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La grandeur de l'homme est mesuree dans l'histoire,raison pour la quelle nous nous sommes tous trompes a votre egard mais il faut nous comprendre c'etait la fougue de la jeunesse.Mais nous savons apres un an de pouvoir que wade ne vous arrive meme a la cheville merci toutes les bonnes choses que vous avez fait au SENEGAL et en Afrique precisement sur le ngor,le diom,le kersa .

10.Posté par Princesse le 11/02/2010 11:34 | Alerter
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Deug moy moudj votre Excellence. ils vous ont calomonié et diffamé, mais ils l'ont regrété amerement. L'essentiel était de garder la tête haute et vous êtes sorti par la grande porte et dignement. Chapeau bas Président!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

11.Posté par Adoration le 11/02/2010 15:17 | Alerter
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Nous avons échanger un Grand Homme contre de la merde et maintenant nous regrettons. Mes respect MONSIEUR LE PRESIDENT parce que ce nom est sur mesure pour toi.

12.Posté par jeyeythjey le 11/02/2010 16:37 | Alerter
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Abdou Diouf ; c'est l'elegance meme: moralement ,intellectuellement, et physiquement. Indiscutable!

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