Abdou Mbow : «Parler d’incompétence de la CREI relève d’une mauvaise foi»

Certaines informations font état d’une probable levée de l’immunité arlementaire de certains députés libéraux, en tant que député, vous trouvez cette démarche pertinente ?

Si jamais un député, fût-il un député de l’Alliance pour la République (APR) est cité dans une affaire quelconque, je suis prêt à voter et à faire voter mes collègues de la majorité et même les non inscrits pour la levée de son immunité parlementaire. Ne serait-ce que pour accomplir les aspirations du peuple sénégalais. Je rappelle que l’une des premières aspirations du peuple reste la bonne gouvernance, l’assainissement des finances publiques mais aussi le devoir de rendre compte quand on a géré des biens publics. Le Président Macky Sall a été élu pour que le Sénégal puisse changer de direction et que la justice puisse être indépendante. Nous ne pouvons comprendre que des Sénégalais puissent défier publiquement la justice en disant qu’ils ne déféreront pas à la convocation. Je crois que si une personne est convoquée, elle doit déférer. Le Président de la République l’a dit et il a été très clair là-dessus.

Justement, à propos de la Cour de Répression sur l’Enrichissement Illicite, l’opposition invoque son inconstitutionnalité, pensez-vous qu’elle a été biaisée dès le départ, au regard de toutes les péripéties qui ont accompagné sa mise en place ?

Vous savez, ce débat est un faux débat entretenu par des politiciens. Ceux qui parlent, ce sont des apprentis judiciaires car, à mon avis, parler de l’inconstitutionnalité de la Cour de Répression sur l’Enrichissement Illicite relève d’une mauvaise foi. Il faut rappeler que le Chef de l’Etat, alors opposant, a été convoqué par le régime libéral pour une supposée affaire de blanchiment d’argent. Il a répondu sans broncher et n’a pas tenté de diaboliser la justice. Donc, je pense que tout citoyen convoqué à l’obligation de déférer à la convocation. Maintenant, parler de condamnation ou d’emprisonnement, c’est autre chose.

Des responsables de l’ancien régime sont frappés d’une interdiction de sortie du territoire, est-ce pertinent dans la mesure où s’ils sont convoqués, ils répondent ?

Je n’ai pas d’appréciation à faire par rapport à cette mesure. Ceci relève des compétences et prérogative du Procureur général. Pourquoi il l’a fait, je ne saurais le dire car je ne maitrise pas les tenants et les aboutissants de ce dossier. Tout ce que je pouvais dire par rapport à cette affaire relèverait de sa dimension politique. Nous sommes des politiques et permettez-moi de m’en limiter à cela.

DJIM MOMATH KIDIERA

Le Pays au Quotidien