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Affaire Farba Ngom : Son avocat dénonce neuf mois de détention sans audition et réclame la levée du mandat de dépôt

Neuf mois après leur incarcération, Farba Ngom et Tahirou Sarr n’ont toujours pas été entendus par le juge d’instruction. Leur avocat, Me Baboucar Cissé, dénonce une « détention arbitraire » et réclame la mainlevée du mandat de dépôt, invoquant la dégradation de l’état de santé de son client et l’absence de preuves tangibles dans le dossier.


Rédigé par leral.net le Lundi 13 Octobre 2025 à 17:29 | | 0 commentaire(s)|

Neuf mois après leur placement sous mandat de dépôt, les anciens collaborateurs politiques Farba Ngom et Tahirou Sarr attendent toujours d’être entendus sur le fond de leur dossier. Une situation que leur avocat, Me Baboucar Cissé, juge « extrêmement grave » et contraire aux principes élémentaires de la justice. Selon lui, cette longue détention préventive, sans audition ni avancée notable, viole les droits fondamentaux de la défense.

Dans une déclaration rapportée par iGFM, Me Cissé a rappelé que « ni Tahirou Sarr ni Farba Ngom n’ont été entendus depuis neuf mois », avant de s’indigner du traitement réservé à son client Farba Ngom, dont l’état de santé se serait considérablement détérioré. « Médicalement, il est prouvé qu’il est malade. Le jour même de son inculpation, le 27 février, il avait présenté un dossier médical complet au juge, qui n’en a pas tenu compte », a-t-il regretté devant la presse.

Toujours selon iGFM, plusieurs rapports médicaux corroborent cette version. Trois professeurs-médecins civils désignés par la justice, auraient attesté d’un risque de « mort subite » en cas de maintien en détention. Malgré ces alertes, la demande de levée du mandat de dépôt est restée sans suite.

« La loi, notamment l’article 140 du Code de procédure pénale, est pourtant claire : lorsque l’état de santé d’un détenu est incompatible avec la détention, le mandat doit être levé », a rappelé l’avocat, dénonçant une justice qui, selon lui, « ferme les yeux sur la souffrance d’un homme malade ». Il plaide pour une remise en liberté immédiate de Farba Ngom, éventuellement sous contrôle judiciaire.

Par ailleurs, Me Cissé a vivement critiqué la loi régissant la CENTIF, qu’il a qualifiée de « scélérate », estimant qu’elle favorise des détentions préventives prolongées et prive les mis en cause du droit à un procès équitable.

Enfin, l’avocat a mis en doute la solidité du dossier, notamment les accusations portant sur un prétendu détournement de 125 milliards de francs Cfa issus du Trésor public. « On accuse sans jamais démontrer. Si cet argent vient du Trésor, qu’on montre les signatures, les procédures, les responsables. Rien de tout cela n’existe », a-t-il conclu, appelant au respect des droits de la défense qu’il considère comme « sacrés », selon la Constitution.